Géraldine Nakache
Une allure d’ado, pétillante et coquette, un débit joyeux, réactif et sans complexe : à tout juste 30 ans, Géraldine Nakache ne donne sûrement pas « l’impression d’être à 10 minutes de sa vie » ! Cette formule maligne, qui rythme Tout ce qui brille, sa première comédie écrite et réalisée avec Hervé Mimran, on sent bien qu’elle a d’abord été le moteur de son parcours banlieusard. Vivre vite ? Vivre bien, au bon endroit surtout : sans frime, sans fard, sans écart.
D’ailleurs, si d’aventure la piquante brunette prend encore le RER de Puteaux – à 10 minutes de la capitale, donc – c’est pour mieux s’esclaffer sur les Champs-Élysées avec sa nouvelle « petite sœur », l’épatante Leïla Bekhti, découvrant de concert l’affiche de leur film sur l’une des colonnes Morrice qui ponctuent la plus célèbre avenue de France. Exclamations, photo, fou rire : sans doute est-ce cette sincérité et ce recul, aussi accrocheurs que rafraîchissants, qui nimbent d’une telle justesse leurs jolis mensonges sur grand écran. De fait, révélée au grand public il y a seulement cinq ans dans Comme t’y es belle de Lisa Azuelos, Géraldine Nakache assume avec aisance et humour ses origines, sa formation, ses rencontres, ses élans. Retour, en quelques mots rebonds, sur son itinéraire d’enfant motivée : dix minutes, et même un peu plus, de sa drôle de vie.
Premier film
« Comme l’on dit souvent : dans un premier film, on met beaucoup de ce que l’on a dans le ventre, de ce que l’on a vécu. J’ai grandi à Puteaux : c’est donc ce dont je parle avec l’histoire de cette amitié fusionnelle entre deux filles, Lila et Ely. L’essentiel, pour moi, c’était de ne pas trahir. Les gens de mon film, ils existent. Enfin, je me suis inspirée d’eux bien sûr ! Parce qu’ils favorisent la comédie. Mais je ne voulais pas non plus être dans la caricature. »
Banlieue
« Puteaux, c’est agréable, c’est verdoyant, mais… c’est rien aussi ! Ce n’est pas comme si j’étais de Marseille ou de Paris : être de Puteaux, c’est comme être d’une bourgade provinciale, il n’y a pas d’identité particulière. A part ce sentiment frustrant, quand même, d’être “de l’autre côté du périph'”. Attention, sans seringues, sans tournante et tout ça, hein : mon film, c’est pas le JT de 20h ! Bon, je ne nie pas les problèmes, mais là, à Puteaux, franchement, c’est une banlieue sans problèmes particuliers. Comme une petite ville où tout le monde se connaît, avec des barres HLM, oui, d’accord, mais surtout, encore une fois, avec cette impression d’être toujours “à dix minutes” de là où ça se passe… »
Années de formation
« J’ai fait un Deug de cinéma, à la fac de Censier, mais très vite, j’ai senti qu’il fallait que j’aille sur le terrain pour apprendre. C’est comme ça que je me suis retrouvée assistante à la mise en scène, pour les “Guignols”, sur Canal+. Et puis ensuite, j’ai été productrice sur la chaîne Comédie !, pendant 7 ans. Pareil pour mon métier de comédienne : je l’ai appris par les sketchs, en intervenant parfois, parce qu’on n’avait pas beaucoup d’argent, toujours sur Comédie !. C’est là aussi où j’ai appris à écrire vite… C’était une super école en fait ! J’y reviendrai certainement. »
Leïla Bekhti
« Au départ, je ne la connaissais pas personnellement, mais j’appréciais son travail. On a pensé à elle très vite, avec Hervé Mimran, mon co-scénariste et réalisateur. Et elle, elle a cru au projet très tôt. Aujourd’hui, elle est devenue comme une petite soeur pour nous. En plus, jouer avec elle m’a fait grandir. Son écoute, son regard… C’était un immense cadeau. »
10 minutes
« On est toujours à 10 minutes de plein de choses, non ? Le plus important, pour moi, c’est de se trouver, à n’importe quel âge. Bon là, je viens d’avoir 30 ans. Et quand je me retrouve comme ça, sur les Champs-Élysées, avec l’affiche de mon film, en train de donner des interviews, eh bien… je me dis que je suis à 10 minutes de Spielberg maintenant… Non, je blague ! En plus, même si c’est un cinéaste important pour moi, Jacques Demy, par exemple, quand je l’ai découvert, ça a été aussi un très grand bouleversement… Et là, franchement, je suis à bien plus de 10 minutes de lui ! ».
Olivier Nakache, son frère
« Mon frère c’est mon idole. Il a 7 ans de plus que moi. Il est réalisateur. Et il réalise à deux d’ailleurs, comme moi ! Je dois dire que, bien sûr, c’est Lisa Azuelos qui m’a encouragée à écrire mon film, mais quand même, mention spéciale à Olivier, qui a été notre consultant de luxe sur Tout ce qui brille. Aujourd’hui il a vu le film, et il est très fier… ».
Propos recueillis par Ariane Allard
A lire aussi sur Artistik Rezo :
– Tout ce qui brille
– Géraldine Nakache au Théâtre Marigny
Un film de Géraldine Nakache et Hervé Mimran
Avec Géraldine Nakache, Leïla Bekhti, Virginie Ledoyen et Audrey Lamy
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Sortie le 24 mars 2010
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