Frédéric Boyer – Festival du cinéma européen des Arcs
C’est en complément de son travail sur la Quinzaine que ce bon vivant aux goûts éclectiques, prend en 2009 la place de programmateur au Festival du Cinéma Européen des Arcs, l’occasion pour nous de lui demander un aperçu de la “couleur” du festival présente et future…
Artistik Rezo : Comment sélectionnez-vous les films ?
Frédéric Boyer : La moitié des films présentés au festival des Arcs n’ont pas été acceptés à Cannes faute de place, de thématique, de goût ou de temps. C’est un travail qui s’étend sur plusieurs mois, je connaissais déjà la plupart de ces films. Le travail que je fais pour le festival des Arcs compléte le travail que je fais pour la Quinzaine des Réalisateurs. Je suis ravi de pouvoir faire les deux ; ce sont deux façons différentes de proposer le cinéma. Ce que je fais aux Arcs, je ne pourrais pas le faire à Cannes.
C’est un plaisir de programmer pour les Arcs car c’est une sélection qui représente un cinéma européen ouvert au public, divertissant, pour tous les goûts tout en étant de qualité.
Artistik Rezo : Il y a donc une politique de proposer plusieurs genres ?
Frédéric Boyer : C’est ce qui m’intéresse : un film minimal polonais, une comédie musicale russe… Si j’avais trouvé un film d’horreur, je l’aurais mis ! Les goûts du public sont de plus en plus éclatés et il faut proposer quelque chose de varié.
Artistik Rezo : Le cinéma européen est très vaste, comment avez-vous réussi à faire la sélection ?
Frédéric Boyer : Pour la sélection de la Quinzaine des Réalisateurs, je mets en avant principalement le choix de mise en scène et d’écriture cinématographique. Au festival des Arcs, j’ai sélectionné des films un peu moins forts cinématographiquement mais qui avaient un réel intérêt et qui venaient de pays assez peu représentés. J’ai cherché à montrer l’identité thématique de chaque pays, avec un point de vue et des personnages forts, qui nous permettent de voyager. J’ai essayé de garder une innocence de spectateur, moins technique. Je voulais aussi représenter des films qui n’avaient pas forcément de distributeurs et aider leur circulation. Nous ne recherchons pas le tapis rouge et les paillettes mais un cinéma vrai où tout le monde est logé à la même enseigne, professionnels connus ou moins connus. Aux Arcs, je recherche à casser le festival honorifique, à moderniser et à dépoussiérer l’image des festivals.
Artistik Rezo : Avez-vous une préférence dans les pays d’Europe ?
Frédéric Boyer : Non, mais il y a des pays plus prolifiques que d’autres, comme la Belgique ou la Roumanie par exemple.
Artistik Rezo : Avez-vous déjà commencé à réfléchir à la seconde édition ?
Frédéric Boyer : Oui, nous avons des idées que nous allons affiner. Pour notre première édition, nous sommes restés modestes en misant avant tout sur l’organisation. Nous sommes vraiment contents de cette première édition, nous avons eu de très bons retours de la part des professionnels qui sont venus de toute l’Europe pour participer au festival. L’engouement du public nous a aussi très agréablement surpris. Il y a vraiment eu un ancrage local. Je pense que les Arcs peuvent devenir un rendez-vous incontournable, convivial, avec des réalisateurs présents, proches du public.
Propos recueillis par Nicolas Laugero-Lasserre et Lucile Bellan (Ecran Large)
Plus d’informations sur le Festival du Cinéma Européen des Arcs
Retrouvez les interviews des autres organisateurs du festival :
– Claude Duty, Président de l’association Révélations Culturelles
– Pierre-Emmanuel Fleurantin, Secrétaire général
Merci à toute l’équipe de la station des Arcs, de l’office du tourisme et des Arcs 1950 pour leur gentillesse, leur accueil qui contribuent grandement à la réussite de cette première édition du Festival du Cinéma Européen des Arcs.
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