Festival de Locarno 2016 : nos 5 attentes majeures

Du 3 au 13 août 2016

Attendu comme un véritable événement par les amoureux du cinéma d’auteur, le festival de Locarno tiendra sa 69ème édition en ce début août 2016. Avec quelques films très attendus et le retour d’une gagnante d’il y a 5 ans. Retour sur nos 5 attentes majeures de cette édition.

Locarno, c’est toujours un savant alliage de noms célèbres (en tout cas par les cinéphiles) et d’illustres inconnus. Cette année comme les précédentes, il y aura sans doutes de merveilleuses révélations ; mais du côté des confirmations probables, il est possible de dégager une liste de 5 noms qui feront saliver plus d’un spectateur.

1) O Ornitólogo de João Pedro Rodrigues (photo)

Le réalisateur portugais s’est fait connaître avec de puissants films LGBT comme O fantasma, Odete ou encore Mourir comme un homme. Son nouveau filme propose une réinterprétation du mythe et de la vie de Saint-Antoine, à travers l’histoire d’un ornithologue qui descend un fleuve en kayak à la recherche de cigognes noires, avant qu’un accident ne le fasse passer par-dessus bord. Encore un film qu’on imagine sombre et poétique, porté par l’acteur français Paul Hamy, en vogue depuis quelques années puisqu’on l’a vu dans Suzanne, Un Français, Peur de rien…

2) La idea de un lago de Milagros Mumenthaler

Primée en 2011 pour Trois soeurs (Abrir puertas y ventanas), l’Argentine Milagros Mumenthaler revient avec La idea de un lago, récit du bouleversement intérieur d’une photographe et poétesse que ses recherches conduisent sur les traces de son passé, et notamment celles de son père, disparu en 1977 durant la dictature argentine. On retrouve certaines des thématiques chères à la cinéaste, obsédée par des personnages de femmes hantées par des disparitions soudaines et brutales (et notamment celles de leur père)…

3) By the time it gets dark d’Anocha Suwichakornpong

La réalisatrice de Mundane history, qu’on avait notamment pu voir à Paris Cinéma en 2010, revient avec un projet de longue date, à savoir un film choral thaïlandais autour d’un réalisateur, de sa muse, d’une serveuse qui persiste à changer encore et encore de travail, d’un acteur et d’une actrice. Un film complexe, construit comme un oignon, avec des couches qui dévoilent d’autres couches jusqu’à révéler le coeur de l’histoire et des personnages. On peut s’attendre à un choc esthétique et à un festival d’émotions fortes.

4) La prunelle de mes yeux d’Axelle Ropert

La réalisatrice de La famille Wolberg et Tirez la langue, Mademoiselle surprend toujours avec ses castings. Après François Damiens et Valérie Benguigui, après Louise Bourgoin, Cédric Kahn et Laurent Stocker, la voici qui s’entiche de jeunes acteurs pas forcément très connus par le grand public : Bastien Bouillon (2 automnes 3 hivers, Peur de rien) et Mélanie Bernier (Mes stars et moi, Un peu, beaucoup, aveuglément). Le tout au service d’une simili comédie romantique dans laquelle un homme tombe amoureuse d’une femme aveugle et feint d’être lui aussi atteint de cécité. Pourquoi simili ? Parce que Ropert ne fait rien comme tout le monde, et que son film devrait choisir des chemins de traverse pour raconter les choses autrement.

5) Mister Universo de Tizza Covi & Rainer Frimmel

Voilà un duo italo-autrichien aussi méconnu que brillant. Après La pivellina (sur le quotidien d’une troupe de cirque) et L’éclat du jour (sur la relation entre un acteur de théâtre et son oncle ex artiste de cirque), Covi et Frimmel reviennent avec l’histoire d’un dresseur de lion qui parcourt l’Italie à la recherche de l’homme qui lui avait offert un talisman qu’il vient de perdre. Encore et toujours le monde du cirque, sa vie à la petite semaine, le bonheur qui le traverse tout de même, et toujours ce regard à la lisière entre documentaire et fiction.

La sélection complète :

Glory, Kristina Grozeva, Petar Valchanov (Bulgarie)
The Last Family, Jan Matuszynski (Pologne)
O Ornitólogo, João Pedro Rodrigues (Portugal)
Mister Universo, Tizza Covi, Rainer Frimmel (Italie, Autriche)
Marija, Michael Koch (Allemagne)
La Prunelle de mes yeux, Axelle Ropert (France)
La Idea De Un Lago, Milagros Mumenthaler (Argentine)
Wet Woman in the Wind, Akihiko Shiota (Japon)
Jeunesse, Julien Samani (France)
Scarred Heart, Radu Jude (Roumanie)
Hermia & Helena, Matías Piñeiro (Argentine)
Godless, Ralitza Petrova (Bulgarie)
Der Traumhafte Weg, Angela Schanelec (Allemagne)
By the Time It Gets Dark, Anocha Suwichakornpong (Thaïlande)
Bangkok Nites, Katsuya Tomita (Japon)
Brooks, Meadows and Lovely Faces, Yousry Nasrallah (Egypte)
Correspondências, Rita Azevedo Gomes (Portugal) 

Lucile Bellan

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[Image 2016 © Blackmaria / House on fire / Itaca Films]