Festival de Cannes: la chronique de Liloïe Cazorla, fin! Zoom sur la Quinzaine des réalisateurs, films en compétition au jour le jour et autres actus de la montée des marches…
Vendredi 15 mai, Jane Campion décidait de revenir donner une leçon de cinéma avec Bright Star, dont les acteurs ont ébloui le public (un murmure s’élève doucement quant à une possible palme d’interprétation pour Abbie Cornish) . Le lendemain, le soleil était définitivement de retour, mais cela n’a pas empêché les magnifiques Monica Belluci et Sophie Marceau de faire monter la chaleur d’un cran supplémentaire. Les deux belles ont enflammé le tapis rouge en émoustillant foule et photographes, donnant à tous une envie pressante de voir le dernier film de Marina De Van, le très perturbant Ne te retourne pas. Mais le Prophète, ce soir là, reste tout de même Jacques Audiard, qui a réussi, en 2h29 de pellicule, à se voir quasiment décerner la Palme d’Or par l’unanimité de la sacro sainte critique cinéphile. Monsieur Ang Lee, quant à lui, était venu présenter son Taking Woodstock, offrant ainsi un tapis rouge à l’acteur du jour, j’ai nommé le beau, le charismatique, et l’adorablement sexy : Emile Hirsh ! Du sexy, il y en a eu aussi côté Quinzaine, lorsque tout l’équipe de la Merditude des Choses (réalisateur, producteur et acteurs) n’ont pas hésité à faire le tour des plages cannoises nus comme des vers sur leurs vélos ! Ah, cette folie cannoise !!
Dimanche aurait pu être jour de repos, mais c’était sans compter sans Johnnie et Johnny, qui ont allumé le feu sur toute la croisette. To et Halliday ont déclenché l’hystérie de la foule en délire lors de la projection du très attendu Vengeance. Côté Quinzaine des réalisateurs, Riad Sattouf et ses Beaux Gosses présentaient leur film acidulé dans une ambiance juvénile et bon enfant, ravissant au passage l’équipe du Grand Journal de Canal + qui les voulait, pur le coup, Caméra d’Or !
Et puis, comme si de rien n’était, une nouvelle semaine de chaudes journées et de salles obscures climatisées a commencé. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ce lundi de festival a été haut en couleur et fort en émotions ! Merci qui ? Et bien merci à Lars Von Trier, Charlotte Gainsbourg et Willem Defoe qui ont su provoquer pas moins de quatre évanouissements lors de la projection d’Antechrist. Mais malgré les critiques virulentes et les mêmes questions à deux francs cinquante posées par des journalistes plus qu’agressifs, tout ce petit monde a gardé le sourire et l’envie inébranlable de défendre cette bombe cinématographique. Heureusement pour la sérénité chère aux festivaliers, Ken Loach et Eric Cantonna on su mettre tout le monde d’accord avec l’émouvant Looking for Eric. Alors, une deuxième palme pour le réalisateur du magnifique « Le vent se lève » ? Mais le plus grand choc cinématographique de ce lundi reste tout de même le surprenant « J’ai tué ma mère » porté à bout de bras par Xavier Dolan, tout jeune réalisateur de 19 ans à la mèche rebelle, épaulé en cela par la magistrale Anne Dorval. Merci à la Quinzaine des Réalisateurs, d’avoir su, une fois de plus, révéler un des très grands talents de demain.
Mardi 19 mai : Jim Carrey est venu sans Ewan McGregor présenter I love you Philip Morris, film surprenant et cocasse sur une histoire d’amour entre ces deux énergumènes dans un milieu carcéral : Jim fait son show dans la salle obscure du Palais Stéphanie, le public de la Quinzaine est ravi ! Mais c’est alors que Cannes est secoué par un hurlement unanime et strident : « Robeeeeeeeeeeeert !!!! » Et oui, le beau gosse de la saga Twilight vient de faire son apparition, et les jeunes demoiselles en fleur sont mordues de ce gamin qui semble plus que pommé dans cette foule hystérique ! Excès d’énergie ou grève du personnel EDF ? Toujours est il, que pour le reste de l’après midi, la moitié de Cannes a du se passer d’électricité : plus de projection, plus de glaces, plus d’ordis… Tous ont donc été contraints et forcés de passer la fin de journée à la plage : c’est dur, Cannes ! Heureusement, la merveilleuse Pénélope Cruz et son réalisateur préféré sont venus relancer l’esprit ciné avec Les étreintes brisées…
Le lendemain, dès l’aube, un vent de folie agitait la croisette. Avant d’aller Jusqu’en enfer avec Sam Raimi, le challenge du jour était d’aller jusque dans la salle pour rencontrer les Inglorious Basterds de Tarantino. A 8heures du matin, la salle du Grand Palais (1800 places tout de même !) était pleine à craquer, et malgré une deuxième salle ouverte, nombre de journalistes et d’invités n’ont pas pu se régaler avec Quentin, Mélanie, Brad et tous leurs amis ! Mais bon, il fallait déjà s’estimer heureux de ne pas s’être fait frapper, pousser, marcher dessus ou insulter, parce que l’espace d’une demi heure, les abords du Palais s’étaient transformés en champs de bataille ! Trop, c’est trop : un repos de 24 heures s’impose !
Voilà voilà, déjà vendredi. Gaspard Noé l’a bien compris : Soudain, le vide ! Et Elia Suliman d’en rajouter avec son nouveau long métrage : le temps qu’il reste !
Vous l’aurez bien compris, le festival touche à sa fin, et comme chaque année, tristesse, soulagement, fatigue et rêves se bousculent dans nos têtes de petits veinards cannois. Le soir, Terry Gilliam nous fait un cadeau fantastique : la dernière interprétation du très regretté Heath Ledger dans l’Imaginarium du Docteur Parnassius : splendide ! Pour se remettre de ses émotions, rien de mieux qu’une soirée cannoise, extravagante et féérique : direction les jardins de la Villa de Mai, pour célébrer, comme il se doit , le génie cinématographique que l’on admire et que l’on craint…
Cette nouvelle édition se termine, et maintenant, le temps se suspend et les heures se rallongent : que nous réserve Madame Huppert pour cette 62ème année ? Le verdict n’a finalement pas tant d’importance, car ce qui compte, après tout, c’est le cinéma, rien que le cinéma, et encore le cinéma !
Liloïe Cazorla
Articles liés
Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...
Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...
“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...