Festival de Cannes 2023 : 5 films à ne pas manquer
Les écrans du Palais des Festivals se sont éteints, le tapis rouge est rangé et les paillettes de la Croisette ont laissé place aux premiers vacanciers à Cannes. La 76e édition du festival de cinéma s’est close avec une Palme d’Or pour Justine Triet avec “Anatomie d’une chute”.
Voici les 5 films à ne pas manquer lors de leur sortie.
Le Ravissement, de Iris Kaltenbäck (sortie le 11 octobre 2023)
Aussi touchant que destructeur, Iris Kaltenbäck met en scène la sublime Hafsia Herzi dans l’acheminement d’un ravissement à la fois émouvant et percutant. Plongée dans le quotidien de Lydia (Hafsia Herzi), la caméra suit la trivialité de sa vie entre sentiments, travail et vices. Un jour, elle croise Milos (Alexis Manenti) et le cours du film et de sa vie se transforment, doucement puis brutalement. Un flot d’émotions puissantes qui ne peut laisser indifférent.
Caiti Blues, de Justine Harbonnier (sortie le 19 juillet 2023)
Coïncidence de calendrier, le film Caiti Blues est projeté à Cannes en même temps que The Idol. Pourtant, c’est une réalité opposée que présente Justine Harbonnier à travers le film documentaire retraçant des séquences de vie de l’Américaine Caiti, en quête d’épanouissement et de succès à sa manière. Loin du luxe et des paillettes, Caiti illustre proportionnellement, beaucoup plus de jeunes américains que ce que le cinéma à l’habitude de monter. En plein dans l’actualité politique, économique et sociale de cette campagne américaine, le film nous plonge dans le quotidien attendrissant de Caiti, entre sa vie de serveuse, ses rêves de chanteuse et sa carrière d’animatrice radio. C’est un documentaire comme on en voit peu, réalisé avec justesse et livre malgré lui peut être, une leçon de vie touchante pour la jeunesse.
L’Amour et les forêts, de Valérie Donzelli (sortie le 24 mai 2023)
Valérie Donzelli prouve son talent et excelle dans l’adaptation en réalisant L’Amour et les forêts, adapté du roman éponyme d’Eric Reinhardt. Blanche (Virginie Efira) rencontre Grégoire (Melvil Poupaud), et on aimerait voir qu’ils vécurent heureux et eurent plein d’enfants. Malgré le titre du film, l’histoire retranscrite sur les écrans est loin d’être idyllique. Entre les séquences visuellement poétiques, presque oniriques, il est question d’une actualité brûlante, celle de la masculinité toxique qui empoisonne des relations et des femmes jusqu’aux violences conjugales. Loin des clichés mais puissant de réalité, Valérie Donzelli réalise un film bouleversant mais d’utilité publique. Elle use de sa sensibilité pour offrir un long métrage où Melvil Poupaud transperce l’écran par son énergie dévastatrice et Virginie Efira confirme la justesse de son jeu puisqu’elle touche tous les cœurs et réalise, de ce fait, un travail de sensibilisation remarquable. Des scènes à couper le souffle, dans tous les sens du terme, mais néanmoins des scènes nécessaires à voir.
Les Colons, de Felipe Gálvez Haberle (prochainement)
Des écrans rouges, une musique glaçante et industrielle, des regards froids. Dès les premières minutes de la projection, Felipe Gálvez signe un film puissant. Ce dernier déterre avec son long métrage, le massacre des Indiens en Terre de Feu, au Chili. Trois cavaliers (Camilo Arancibia Sam Spruell, Benjamin Westfall) sont engagés pour délimiter des territoires et en éliminer tous les indiens qui s’y trouveraient. Cependant, parmi eux se trouve Ségundo, un métis devant affronter le massacre de sa propre population sous prétexte de “civilisation”. Un film aux sujets forts, divers et bruts, à la fois une leçon d’histoire et un devoir de mémoire.
Le Livre des Solutions, de Michel Gondry (prochainement)
La popularité de Pierre Niney et de Michel Gondry (Eternal Sunshine of the Spotless Mind) font qu’il est difficile de passer à côté de la sortie du film. Néanmoins, la poésie et la splendeur du film surpasse sa médiatisation. Tout en traitant du lourd sujet de la santé mentale, Michel Gondry livre une parenthèse enchantée autobiographique d’1h42, drôle, tendre et émouvante dont on n’a pas envie de ressortir. Haut en couleur et à l’énergie vive, Pierre Niney nous surprend une nouvelle fois dans un rôle ambivalent et sublime l’histoire : celle d’un cinéaste aux idées débordantes et à l’imagination sans faille, néanmoins ensevelie par ses démons intérieurs. Un bijou comme le cinéma n’en offre pas tous les jours, à voir et à revoir sans modération.
Johanna O’Hayon
À lire également sur Artistik Rezo : Rencontre avec Justine Harbonnier, réalisatrice du film présenté à l’ACID : “Caiti Blues” par Lou Bulthé-Maingard
Articles liés
Un week-end à l’Est… en plein Paris ! Édition 2024
Célébrant les cultures de certains pays d’Asie et d’Orient pour la huitième fois d’affilée, le festival Un week-end à l’Est a décidé de mettre à l’honneur cette année, Erevan, mais plus généralement, l’Arménie. A l’instar donc des éditions précédentes,...
“Travelling song”, le concert de musique de la Renaissance au Temple de Port-Royal
Avec « Traveling Songs », nous proposons un voyage musical à travers l’Europe de la Renaissance, autour de pièces très célèbres de la fin du XVe siècle au début du XVIIe siècle, dont les mélodies ont été reprises et...
La compagnie de théâtre de masques Kulunka Teatro présente “Solitudes”
Après l’immense succès de André et Dorine, la formidable compagnie de théâtre de masque KULUNKA TEATRO, si habile à provoquer autant de rires que d’émotions intenses en se passant de mots, propose une nouvelle création dans la même veine poétique. Le...