Festival de Cannes 2012 – nos suggestions (films & soirées)
A chaque année la même question : comment tout voir en si peu de temps ? Car si le soleil et les stars brillent devant le Palais des Festivals, son intérieur regorge d’autant de rayons cinématographiques. Et en 2012, ils seront nombreux à traverser les salles de projection pour éclater devant les écrans blancs qui n’attendent qu’une seule chose : prendre vie.
La compétition
Tout d’abord, il y a la compétition officielle. Parmi les 22 films sélectionnés, plusieurs sortiront en France au même moment (Cosmopolis, De rouille et d’os, Sur la route, Moonrise Kingdom). Penchons-nous donc sur les autres œuvres, les plus alléchantes à notre regard. Il y a tout d’abord Paradis : Amour d’Ulrich Seidl. Comme lors de la projection de son film Import-Export présenté à Cannes en 2007, on devine déjà les huées se faire entendre à travers la salle Lumière avec son lot de détracteurs et de défenseurs (on se souvient du trop mal aimé Michael de Markus Schleinzer l’année dernière). Nul doute qu’il en sera de même pour les films Post Tenebras Lux de Carlos Reygadas, Holy motors de Leos Carax ou encore Dans la brume de Sergei Loznitsa. C’est justement de ces œuvres que le plus intéressant jaillira tandis que les valeurs sures sauront réjouir (ou pas) les plus nombreux d’entre nous (Amour de Michael Haneke, Cogna – La mort en douce d’Andrew Dominik, Lawless de John Hillcoat, The Paperboy de Lee Daniels, Mud de Jeff Nichols, La Part des Anges de Ken Loach…).
Hors compétition
On est ravis de retrouver Bernardo Bertolucci avec l’intimiste Io e te, un an après l’hommage que lui avait consacré le Festival et Gilles Jacob. Ce dernier revient d’ailleurs avec le documentaire Une journée particulière qui saura émouvoir comme il faut tous les festivaliers qui ont arpenté la Croisette depuis de si nombreuses années tout comme les novices. La biographie sera un genre bien présent avec les différents documentaires présentés cette année entre celui de Raymond Depardon (Journal de France), celui de Sébastien Lifshitz (Les Invisibles) sur les homosexuels nés pendant l’entre-deux-guerres et ceux consacrés à Roman Polanski et Woody Allen. Et puis il y a Villegas, premier film façon road-movie du réalisateur argentin Gonzalo Tobal dont on attend beaucoup.
Un certain regard
Imaginez une compétition face à la compétition et vous obtenez la sélection d’Un certain regard. Soit 21 films éclectiques et de qualité. On avait adoré Daniel y Ana, premier film présenté à la Quinzaine des réalisateurs du Mexicain Michel Franco, on le retrouve avec Después de Lucia qui traite de nouveau du passage à l’âge adulte. Il y aura aussi A perdre la raison, nouveau film de Joachim Lafosse, Antiviral bien sûr, du fils de David Cronenberg, Elefante blanco de Pablo Trapero avec un Jérémie Renier déambulant dans un Buenos Aires chaotique. Mais tous les regards seront surtout fixés sur le québécois Xavier Dolan et son Laurence Anyways avec un Melvil Poupaud que l’on attend transformé. Et c’est sans compter la venue de Pete Doherty qui mettra certainement le feu aux poudres dans le film historique Confession d’un enfant du siècle de Sylvie Verheyde.
La Quinzaine des réalisateurs
Première sélection de l’ancien critique Edouard Waintrop après l’éviction de son confrère Frédéric Boyer parti eu Festival de Tribeca à New York, la Quinzaine cette année s’annonce aussi existante que celle d’Un certain regard.
Les Français ont tout d’abord la part belle avec la venue de Michel Gondry (The We and the I), Noémie Lvovsky (Camille redouble) et Bruno et Denis Podalydès (Adieu Berthe – l’enterrement de mémé) qui excelleront très certainement chacun dans leur genre. Autre français dont on attend beaucoup, le réalisateur Elie Wajeman avec son Alyah qui verra un Pio Marmaï rêver de la terre sainte pour oublier l’enfer parisien.
L’Asie et l’Amérique latine se partageront quant à eux le reste de la compétition. Il y en aura pour tous les goûts entre le film d’animation violent The King of Pigs du Sud-Coréen Yeun Sang-ho, la saga indienne de 5h20 Les gangs de Wasseypur de Anurag Kashyap, le passé historique du Chili et de l’Argentine avec No de Pablo Larrain avec Gael Garcia Bernal et Enfance clandestine de Benjamin Avila.
Côté arabique, on s’arrêtera sur Le Repenti de Merzak Allouache et Rengaine de Rachid Djaïdani qui évoqueront à leur manière les conflits communautaires.
La Semaine de la critique
Les films de la la Semaine de la critique ont beau être projetés dans l’une des salles les moins confortables, il s’agit à chaque fois d’un sans faute. En sera-t-il ainsi pour la première sélection de l’ancien critique Charles Tesson ? On le pari. Les réalisateurs ont tous en commun de présenter un premier film concourant à la Caméra d’Or. L’attente est donc bel et bien de mise. Il y a d’abord le film de l’acteur Louis-Do de Lencquesaing, Au Galop mais aussi celui d’Alice Winocour, Augustine, sur le thème de l’hystérie. Hors les murs du Belge David Lambert risque bien de voir l’acteur Guillaume Gouix prendre du galon avec cette histoire d’amour entre deux musiciens (la Queer Palm 2012 ?). Et on voyagera enfin à Mumbai avec Peddlers de Vasan Bala, en Israël avec Les Voisins de Dieu de Menu Yaesh et en argentine avec Los salvajes d’Alejandro Fadel.
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Les soirées
Côté soirées, nous verrons où il sera possible de se rendre cette année. Il y a de quoi faire quand on regarde la programmation que propose la Villa Inrock. Il faudra de même se rendre sur la plage du Majestic pour la soirée d’ouverture du Marché du film le 17 mai, la fête Cinecitta le 22, celle du Short Film Corner le 25 et la soirée de clôture du Festival. Au Chivas House, Paris Première organisera sa soirée le 17 mai et Unifrance le 21 mai. Il s’agira aussi de se rendre au Silencio, à la Terrazza Martini, à La Chambre noire au JW Mariot, au Carlton Cinéma Club, au Mathi’s, au Réservoir et à la Villa Schweppes ! A ne surtout pas oublier, monter à bord du bateau Arte Lounge où se tiendront le 17 mai le lancement de « superCannes », la soirée de la Favela Chic le 19 et la soirée Tracks superhéros le 21. Et c’est enfin au Club by Albane qu’aura lieu l’after party du dîner des quinze ans de L’Oréal le 17 mai. Bref, il y aura de quoi faire la fête en rajoutant les soirées consacrées aux différents films présentés en compétition.
Rien à dire, ce 65ème Festival de Cannes sera sacrément chargé et on s’en réjouit d’avance.
Edouard Brane (Twitter : Cinedouard)
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