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Festival de Cannes 2012 – Bilan du cinéma français (2/2)

29 mai 2012
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Semaine de la Critique 2012

Le cas Podalydes

Noémie Lvovsky, l’actrice/réalisatrice revient à Cannes avec son nouveau film Camille redouble (Prix SACD) et pour Adieu Berthe (L’Enterrement de mémé) de Bruno Podalydes. Deux films qui ont reçu un accueil particulièrement chaleureux et qui prouvent que le cinéma français se porte aussi et heureusement bien. Alors que nous faisions face à deux drames, voici venir deux comédies douces et amères comme on les aime.

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Le film de Bruno Podalydes est le premier à avoir provoquer le sourire aux lèvres grâce à son humour noir à la sauce anglaise. Coécrit avec son frère Denis, Bruno Podalydes revient à Cannes vingt ans après Versailles, rive-gauche où cette fois-ci, l’univers choisi sied à merveille avec celui des pompes funèbre et des pharmaciens. Soit une galerie de personnes aussi gauches les unes que les autres qui se croisent et se recroisent à l’occasion d’un enterrement qui n’est pas des plus banals. Toute la magie des frères Podalydes ressurgit à l’écran en un instant pour un moment rare à Cannes où les films difficiles sont de vigueur. Pari gagné donc pour le sélectionneur de La Quinzaine des réalisateurs, Edouard Waintrop qui souhaitait en préambule de ce Festival redonner à la comédie sa place de noblesse à Cannes.


De la Belgique au Québec

Petit saut vers d’autres horizons francophones avec tout d’abord Hors les murs du Belge Denis Lambert présenté à la Semaine de la Critique. Le thème de l’homosexualité a été mainte fois adapté au cinéma et ce nouveau film sur le sujet n’apporte rien de neuf au genre. De tous les films abordés jusqu’à présent, il faut surtout retenir le jeu de ses acteurs principaux qui illuminent l’écran comme c’est le cas ici avec le couple Guillaume Bouix/Matila Malliarakis. Et c’est sans compter les autres acteurs vus ailleurs tels Pio Marmai, Soko, Guillaume Gouix, les acteurs non professionnels du Gondry et les acteurs confirmés Vincent Lindon, Valérie Lemercier, Denis Podalydes…

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Ecartons-nous enfin des deux sélections parallèles pour terminer avec le tant attendu Laurence Anyways de Xavier Dolan présenté à Un Certain Regard. En parlant d’audace et d’ambition, on ne peut mieux miser que sur le jeune Québécois. Voici un réalisateur qui n’a pas froid aux yeux et qui s’en est sorti jusqu’à présent avec les plus beaux éloges. Laurence Anyways ne fait pas défaut à la règle avec cette plongée dans l’électro-pop des années 80/90 qui voit un Melvil Poupaud au meilleur de sa forme se transformer graduellement en femme. On y sent un Dolan en pleine maturité qui, s’il ne peut s’empêcher de réaliser quelques séquences-clips somptueuses, réussit aussi a créer de nombreuses tensions nerveuses entre Poupaud et l’incroyable Suzanne Clément au fil de leur face-à-face « cassavétien ». Soit au final deux styles cinématographiques en un qui se marient aussi bien que l’inverse. Quelques coupes auraient été de mise dans ces 2h40 de bobines.

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La constance cinématographique française

Que retiendrons-nous du cinéma français à travers ce 65ème Festival de Cannes ? Que celui-ci peut-être capable du meilleur comme du pire. Des cinéastes continuent leur ascension (Audiard, Carax) tandis que d’autres continuent d’exploiter les mêmes recettes avec succès (Podalydes, Lvovsky). Pourtant, le renouvellement manque une fois de plus à l’appel et aucun jeune réalisateur français n’a transcendé la croisette avec un vrai discours cinématographique venant bousculer nos habitudes. Seul Leos Carax demeure l’unique exception française cette année avec son film Holy motors qui selon la presse française ressemble à tout et à rien en rendant hommage au cinéma avec une poésie mystique qui lui est propre. Espérons maintenant que le 66ème Festival de Cannes en 2013 permettra de voir jaillir un renouveau du cinéma hexagonal. Il en a bien besoin.

Edouard Brane
Twitter: Cinedouard

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