Esther El Fassi : “J’ai appris à être polyvalente et c’est ce qui me sert aujourd’hui”
Passionnée et polyvalente, Esther El Fassi, aujourd’hui chargée d’administration et de projets culturels au sein de l’association Femmes et Cinéma, évoque son insertion professionnelle depuis qu’elle a quitté l’ICART.
Peux-tu nous présenter l’association en quelques mots ?
Femmes et Cinéma est une association qui a été créée par deux productrices, Sandrine Pillon et Stéphanie Douet, peu avant l’affaire Weinstein, avec la volonté de parler de la difficulté d’être une femme dans le milieu du cinéma : les plateaux de tournage sont très masculins, et elles se rendent compte de cette inégalité.
Au fur et à mesure de leurs rencontres, elles ont dirigé leurs actions vers l’éducation aux images, à travers plusieurs projets : le premier était “Femmes actives“, un appel à scénario destiné à des professionnel.les du cinéma qui voulait réaliser des court-métrages sur les femmes dans le travail. Cette année, le thème est Les femmes dans les sciences et les technologies.
Quel est précisément ton rôle dans l’association ?
Dans cette toute petite association, les deux productrices sont bénévoles. J’occupe donc le seul poste, à proprement parler. Deux postes, d’ailleurs ! Je suis à la fois chargée d’administration et chargée de production. Je gère les demandes de subventions, les relations avec le comptable ; je réponds aux appels à projet… Bref, je m’occupe de la gestion quotidienne.
Concernant la gestion de projets, tout dépend de l’évènement. Par exemple, dans le cadre des “Regards de Femmes” [des ateliers de réalisation de courts-métrages par des lycéens], je lance l’appel à scénarios ; je cherche donc les relais de diffusion, les partenaires. Mes missions sont donc très variées !
D’où vient cette envie de faire de la gestion de projet ?
Lors de ma formation à l’ICART, j’ai participé à la création des Planches de l’ICART. J’étais dans le pôle candidat, et je me suis donc fait une expérience des appels à candidatures, du suivi, de l’organisation des auditions… Tellement de choses ! J’étais en relation constante avec les candidats. Être au contact des bénéficiaires, comme on dit dans le monde associatif, c’est ce que je préfère.
Et pourquoi t’es-tu tournée vers le cinéma ?
Initialement, je voulais plutôt travailler dans le monde des expositions. Mais j’avais déjà une passion pour le cinéma, et au fil de mes rencontres avec des gens de ce milieu, j’ai eu peur de passer à côté de quelque chose. J’ai donc fait un premier stage dans une boîte de production, puis un service civique chez Femmes et Cinéma !
Comment s’est passée ton insertion dans l’association ?
Après mon service civique, les productrices m’ont proposé de rester, puisque je connaissais déjà le fonctionnement de l’association et ses partenaires. J’ai beaucoup de chance, notamment parce que je travaille aussi sur une exposition, puisque c’est aussi un domaine que j’aime. Surtout, je retrouve cette idée de gestion de projets étudiants, que j’adorais à l’ICART, et que je développe encore en travaillant par exemple avec les étudiants de Louis Lumière sur la construction de l’exposition Femmes dans l’ombre du cinéma.
Ton expérience de terrain a-t-elle joué en faveur de cette insertion ?
Je pense que l’ampleur des projets que j’avais menés avant a beaucoup compté, notamment les Planches de l’ICART, où je me suis vraiment épanouie. Et j’ai aussi suivi de loin tous les autres projets qui étaient menés à l’école. Sandrine Pillon et Stéphanie Douet ont ensuite pu observer mon travail et elles ont eu l’assurance que je savais gérer des projets.
As-tu eu des craintes par rapport aux tâches qui allaient t’être confiées ?
Je pense à la budgétisation et à la pure administration. Avec le recul, j’aurais gagné à plus m’impliquer dans ces tâches à l’ICART, quitte à me forcer. Mais l’expérience de l’organisation d’un évènement en amont m’a énormément servi. Je pense par exemple à l’organisation de festivals, qui t’apprend parfaitement à gérer des projets sur la durée, et en équipe. Surtout, j’ai appris à être polyvalente et c’est ce qui me sert aujourd’hui, puisque je gère beaucoup de choses dans l’association, de l’administration à la production…
Au vu de ton expérience, quel conseils donnerais-tu aux étudiants aujourd’hui ?
Il faut prendre tout ce qui est à prendre et s’intéresser à tous les domaines possibles. Ne pas se restreindre aux domaines auxquels on est habitué. Penser aux services civiques ! Il y a beaucoup d’offres et l’on est rémunéré comme en stage. De plus, c’est une opportunité d’être engagé à la suite. C’est un bon moyen d’insertion.
Propos recueillis par Eléa Hadjiat
Site de l’association : Femmes et Cinéma
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