Entretien avec Quentin Etienne de l’association Lyon Métrage
Lyon Métrage est un collectif rassemblant des créatifs autour de projets audiovisuels et cinématographiques crée en 2009. Nous avons rencontré Quentin Etienne, son président et son fondateur, afin d’en apprendre d’avantage sur l’association.
Pouvez-vous nous dire ce qu’est Lyon Métrage exactement ?
Lyon Métrage est une association qui rassemble des créatifs autour de projets audiovisuels et cinématographiques. Chacun de nous est auteur-réalisateur ou autrice-réalisatrice. On écrit des scénarios qu’on réalise ensuite. Actuellement, nous sommes une dizaine dans l’association. Celle-ci existe depuis maintenant onze ans, nous l’avons crée en février 2009. L’association gère des projets dans toutes les étapes de la production, du scénario à la pré-production, jusqu’au tournage et la post-production, mais aussi la diffusion. Pour cette dernière, on va passer par les festivals nationaux et internationaux où nous pouvons éventuellement remporter certains prix. C’est aussi une manière de gagner un peu en reconnaissance et de se faire voir par le plus grand nombre. Nous avons également une chaîne YouTube où nous mettons toutes nos vidéos, ce qui nous permet de voir si ce que nous faisons plaît ou pas. Nous passons également par les réseaux sociaux.
Le but est donc de promouvoir de jeunes créateurs ?
C’est cela. Cependant, nous sommes assez hétéroclites au niveau des membres de l’association, c’est-à-dire qu’on a des gens de tout âge, de 18 ans à la quarantaine, mais ce sont souvent des gens qui débutent mais tout de même avec une certaine compétence.
Nous ne cherchons pas à être trop nombreux car nous cherchons à ce que tout le monde puisse faire au moins un film dans l’année. Sachant que nous fonctionnons sur l’année scolaire, nous démarrons nos activités en septembre et terminons en juin puisque nous avons un local associatif qui nous est prêté sur cette durée-là. Les membres de l’association vont et viennent, les étudiants par exemple partent pour poursuivre leurs études dans d’autres villes. Nous sommes donc parfois à flux tendu. Mais nous avons aussi des anciens qui sont là depuis longtemps. On se réunit de façon bimensuelle, les réunions permettent de faire un récapitulatif des projets en cours. Nous avons une plateforme où les membres peuvent mettre leur scénario à lire, cela nous permet de faire des retours lors des réunions. Nous essayons d’aborder des thèmes qui sont assez contemporains dans nos projets.
Chaque membre est bénévole ?
C’est une association qui est bénévole à tous les postes. Au niveau technique, soit des membres de l’association ont les compétences techniques (nous avons d’ailleurs notre propre matériel), soit on va chercher des stagiaires à travers les écoles de cinéma. On a certaines écoles avec qui on travaille à chaque projet qui nous envoie des personnes en stage, notamment des acteurs. La deuxième activité de l’association, c’est la location de matériel à d’autres associations ou entrepreneurs. Cela nous permet de ramener un peu d’argent qu’on peut ensuite réinjecter dans nos projets. Car bien que chaque membre soit bénévole, il y a toujours des frais sur un tournage, par exemple la nourriture, puis il y a le maquillage ou encore la coiffure et l’achat d’accessoires.
Actuellement nous n’avons pas une fonction commerciale puisque le court-métrage n’est pas très vendeur et ne rapporte pas beaucoup, il permet surtout d’apporter de la reconnaissance. Cependant, à terme, nous souhaiterions que l’association se développe en boite de production et pouvoir devenir une entreprise. Nous projetons de nous tourner vers le long-métrage qui est plus vendeur. Nous nous inspirons déjà de certaines boîtes de production pour le fonctionnement de l’association. Nous ne savons cependant pas encore quand cela aboutira, nous devons attendre d’avoir plus de moyens.
Quel est votre rôle au sein de cette association ?
Je préside l’association depuis ses débuts, j’en suis aussi le fondateur. Mon rôle en tant que président consiste à gérer toute la partie administrative. J’ai aussi un rôle en tant que modérateur des réseaux sociaux. Au delà-de tout cela, j’ai aussi ma place en tant qu’auteur-réalisateur au même titre que les autres, je crée aussi des projets personnels au sein de l’association.
Comment avez-vous été affectés par le confinement ?
Le confinement a eu un effet à la fois positif et négatif. Du côté positif, les membres de l’association ont pu prendre le temps d’écrire. On a été pas mal prolifique puisqu’on a fait 5 ou 6 scénarios allant de 10 à une vingtaine de minutes. Nous avons donc plusieurs scénarios prêts à l’emploi. Comme nous ne pouvions plus nous réunir, nous organisions des réunions via Zoom afin de pouvoir faire des retours sur les scénarios en cours. Cela nous a également permis de discuter de l’avenir de l’association. Du côté négatif, on a dû mettre plusieurs projets en stand-by. Aussi, nous avions des projets qui étaient en lien avec des festivals qui ont été annulés ou reportés. Nos projets ont donc été impactés. C’était également compliqué car nous n’avons pas pu faire de locations de matériels. Les gens n’avaient plus de projets non plus et sont désormais plus frileux sur la location avec le virus et les règles sanitaires. Il y a aussi un effet négatif sur le long terme, désormais, nous pouvons nous réunir à 10 personnes, on doit donc travailler avec des équipes réduites. Alors qu’auparavant on pouvait être 20 à 30 sur un tournage. Cela signifie que les personnes présentes sur le tournage doivent multiplier les casquettes. L’autre chose qu’il va falloir régler c’est au niveau des acteurs, avec les règles de distanciation physique. Faire en sorte que les acteurs ne prennent pas de risque tout en essayant d’avoir des films où la distanciation n’existe pas.
Quels sont les projets à venir de Lyon Métrage ?
A la rentrée, nous allons tourner une web-série intitulée Road Talk, qui racontera différentes histoires au cours de covoiturages. On suivra des personnes qui ne se connaissent pas et qui vont apprendre à se connaître au fur et à mesure du voyage. On passera par différents genres, de l’horreur au drame familial ou encore la comédie. Chaque épisode sera indépendant et proposera une nouvelle histoire. L’idée est de montrer qu’il peut se passer tous types de situations en voiture. On va devoir faire quelques tests techniques en amont car un tournage en voiture est assez compliqué, nous devrons donner l’illusion que la voiture roule alors que ce ne sera pas le cas. Nous avons également pour projet de travailler sur un film d’horreur, il s’agira d’un found footage, comme REC ou Cloverfield. Du côté des festivals, nous attendons de savoir si le festival Nikon aura lieu cette année, celui-ci débutant généralement en octobre.
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