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DVD : I used to be darker de Matthew Porterfield

25 mai 2014
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I used to be darker

De Matthew Porterfield 

Avec Deragh Campbell, Hannah Gross

À partir de 17 €

Durée : 1h30

Chez ED Distribution

21053652_20131029130132159.jpg-r_640_600-b_1_D6D6D6-f_jpg-q_x-xxyxxDVD : I used to be darker

Étrange titre, étrange film que ce troisième long métrage de Matthew Porterfield. Une œuvre qui laisse crânement exploser son désir d’indépendance et réussit à envoûter par la succession de petits riens agencés avec tact et intelligence, laissant une trace durable dans la mémoire. Une curiosité à découvrir.

 
Son premier film s’est vu ni plus ni moins qu’intégré à la collection permanente du MoMA, en 2007. Matthew Porterfiled a alors à peine 30 ans. Son deuxième long Putty hill en 2011 fait les beaux jours de quelques festivals notamment en France. I used to be darker, le dernier en date, s’inscrit dans une continuité avec ces deux premières œuvres, puisque se déroulant dans le Maryland, d’où Matthew Porterfield est originaire. La France festivalière lui fait les yeux doux mais le public ne suit guère. Raison de plus pour se rattraper avec le DVD qui vient de sortir.

Une jeune femme à peine sortie de l’adolescence s’enfuit de chez elle, traverse l’Atlantique et trouve refuge chez sa tante à Baltimore. Cette dernière est en instance de séparation et sa propre fille est plutôt mal dans sa peau. L’arrivée de sa cousine va provoquer quelques remous dans cette famille, d’autant que la fugueuse est enceinte…

Une petite musique bressonnienne 

Matthew Porterfield, lorsqu’il ne tourne pas, enseigne l’écriture scénaristique à l’université de Baltimore. Personne ne s’en étonnera en voyant son troisième film. Le détail apporté à la narration, le soin consacré à l’étude de ses personnages et surtout cet art de l’ellipse, du non-dit, cette volonté permanente de ne pas user de ficelles lourdes comme des cordes à nœuds relèvent d’un sens aigu de l’écriture. I used to be darker laisse en effet le temps à l’intrigue de poser ses jalons, de s’installer sans esbroufe, avec cette délicatesse, cette apparente inertie qui ont fait le style de Bresson ou Rohmer.

Mené par des comédiens criants de vérité, ce tableau pas toujours reluisant de l’Amérique profonde (sans être non plus Nebraska de Payne) séduit immanquablement, comme une petite musique qui s’installe aussi durablement qu’elle nous est entrée en douceur dans les pavillons.

Le DVD propose par ailleurs une interview assez courte mais fort intéressante du cinéaste ainsi que quelques scènes coupées dans lesquelles apparaît Adèle Exarchopoulos, consacrée l’an passé avec le film de Kechiche. À noter également quelques fort beaux moments de musique, personnage à part entière du film. Un programme diablement réjouissant.

Franck Bortelle

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