Drive-in Festival et sorties en VOD, des alternatives à la fermeture des salles de cinéma
Alors que plusieurs secteurs de l’économie française se déconfinent progressivement, l’industrie du cinéma est toujours sujette à de lourdes restrictions. Lors de la dernière allocution présidentielle, il n’était effectivement pas question de réouverture, avant cet été, des salles de cinéma. Pour pallier à cet état de crise, dans lequel le 7ème art s’engouffre, quelles initiatives valoriser ?
Si les projecteurs de salles obscures ne semblent pas encore prêts à être rallumés, des alternatives, à l’exemple du drive-in, prennent forme. La pratique nostalgique du drive-in, héritée du siècle dernier et de la culture américaine, fait son grand retour en Allemagne, au Danemark, mais aussi en France. Le principe ? Une toile géante installée sur une aire de parking et des spectateurs qui, assis confortablement dans leur véhicule, assistent à la diffusion. L’écoute est facilitée par la retransmission de la bande sonore du film sur les autoradios.
Ce concept vintage, dont raffolent dernièrement les municipalités, semble être la solution idéale afin que coïncident mesures de distanciation sociale (donc de sécurité sanitaire) et volonté de rassemblements culturels. Si cette proposition peut être envisagée également pour les concerts, un cinéma itinérant et solidaire, le Drive-in Festival, a été créé en France. C’est sous l’égide de Mathieu Robinet (anciennement directeur de Bacfilms) que se mobilise un collectif d’acteurs de la sphère culturelle pour que débute à Bordeaux, samedi 16 mai, ce festival atypique. Outre cette ambition de conserver le lien précieux entre le spectateur et l’industrie cinématographique, le Drive-in Festival s’engage à soutenir les exploitants de salles de cinéma et les distributeurs en leur reversant l’intégralité de ses bénéfices.
N’ignorant pas l’impact environnemental que suppose un tel déplacement de voitures, les organisateurs promettent de “calculer l’empreinte carbone de [ses] événements, et à la compenser par un reversement à une association de défense de l’environnement”. Après Bordeaux et sa programmation éclectique (de Whiplash de Damien Chazelle à Rubber de Quentin Dupieux, en passant par Tomboy de Céline Sciamma), le festival sillonnera le reste de la France jusqu’à réouverture des salles ! Pour qu’un projet de cette ampleur existe, un dispositif sanitaire va être dûment suivi : seulement trois personnes par voiture, aucune sortie autorisée sans masque et pas plus de 300 véhicules sur place.
Par ailleurs, suite à l’interruption subite de l’exploitation en salles de certains films, le Centre National du Cinéma a annoncé la sortie anticipée en VOD de 31 productions récentes (liste des films concernés). Un assouplissement exceptionnel de la chronologie des médias qui témoigne du caractère urgent de la situation ; habituellement, quatre mois sont requis entre la sortie d’un film en salles et sa diffusion en vidéo à la demande (VOD et DVD). Les longs métrages tels que Cuban Network d’Olivier Assayas, Bird of Prey de Yan Cathy ou 1917 de Sam Mendes, vainqueur de la cérémonie des Bafta, sont donc disponible à l’achat en ligne.
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