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Dog Pound – Kim Chapiron

25 juin 2010
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Dog_Pound_-_Kim_Chapiron

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Au milieu du film, une question taraude le spectateur. Sommes-nous dans une fiction ou dans la réalité ? C’est ici que réside la plus grande force de ce long-métrage. Au-delà du principe même de docu-fiction, Kim Chapiron et son coscénariste Jérémie Delon ont réussi à élaborer un scénario soigné et particulièrement vrai.

 

Quatre ans de travail

 

Après le succès de son premier long-métrage Shetan, Kim Shapiron se voit proposer par le producteur George Bermann le projet d’un long-métrage sur l’univers carcéral pour jeunes délinquants. Ce sera le point de départ de quatre ans de recherche intensive pour arriver à un film qui, comme l’affirme le réalisateur lui-même, ne cherche pas à être politique mais à faire passer des émotions plutôt qu’un message spécifique. Plus qu’un film de prison, il s’agit avant tout d’un film sur l’adolescence, thème qui a toujours fasciné et inspiré Shapiron, co-fondateur avec Romain Gravras du collectif artistique Kourtrajmé. Pour ce film, le réalisateur a fréquenté plusieurs centres de détentions situés dans le Midwest des Etats-Unis, dormant avec son coscénariste dans des motels miteux pour écrire au jour le jour cette histoire parsemée de détails aussi vrais que sincères.

 

Un casting sur mesure

 

Si cette impression de réalisme choque autant le public, c’est en partie grâce au casting composé de ces jeunes prisonniers que l’on suit pendant quelques jours. Par tous les moyens possibles, l’équipe du film est partie à la recherche d’adolescents issus de milieux difficiles pour composer ce groupe de détenus. Que cela soit dans de petites superettes à l’américaine, dans des agences de recherche d’emplois ou même dans des bars situés au fin fond de l’Amérique, tous ces acteurs non-professionnels ont été choisis sur mesure dans l’unique but de retranscrire au mieux la réalité des faits à l’écran. Le meilleur exemple en est le personnage de Banks, sorti véritablement d’un centre de détention pour mineurs la veille du tournage. Comble de cette pratique, l’acteur principal du film Adam Butcher, interprétant le rôle de l’impulsif et violent Butch, a lui-même été incarcéré à plusieurs reprises au cours du tournage.

 

Butch, Davis, Angel et les autres

 

Trois vies qui se croisent dans des circonstances presque identiques. Trois voyous pris à la charge de l’Etat qui vont vivre les pires instants de leur vie et vont devoir se défendre et se souder pour survivre. Outre quelques références à Full Metal Jacket de Stanley Kubrick ou encore aux Evadés de Frank Darabont et des œuvres de Larry Clark, la force de Chapiron est de ne pas se laisser dépasser par son sujet et de réussir à garder un regard neutre et précis sur ce monde impitoyable. Si le personnage de Butch semble être le point névralgique de cette prison, ces jeunes apparaissent à nos yeux identiques malgré leur différence de caractères, de milieu social et d’origine. Parmi tous ces personnages, le gardien Goodyear est certainement le plus intéressant. Avec sa voix rauque, son regard perçant et son comportement austère, ce puritain cherche tant bien que mal à faire respecter l’ordre dans cet univers présenté sous forme de huis clos. Comme le lui rappelle son supérieur, il s’agit aussi de ses propres enfants qu’il doit surveiller, laver et soigner. La lumière blanche du cadre souligne sans défaut cette notion de rigidité et de pureté, opposée à la saleté et la méchanceté des êtres qui la compose.

 

Semblable à des chiens enragés que l’on enferme dans une cage et qui sont près de s’entredévorer, Dog Pound propose une vision noire et négative du monde carcéral nous renvoyant à notre propre réalité : un sentiment d’enfermement et de précarité. Dans un autre genre, le film allemand L’expérience d’Olivier Hirschbiegel tentait de faire le même constat mais avec le réalisme en moins.

 

Edouard Brane

 

 

http://www.cinedouard.com

 

 

Dog Pound – Kim Chapiron

 

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Sortie le 23 juin 2010

 

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