District Nine – film de Neill Blomkamp
Étrange mélange que l’apartheid et le jeu-vidéo. Effectivement les références à cette culture naissante sont nombreuses dans District Nine; Neill Blomkamp, le réalisateur, a eu l’occasion de travailler avec les producteurs du film sur un projet d’adaptation du célèbre jeu vidéo Halo. Réussir à allier un propos engagé et des scènes d’action rythmées d’une très grande efficacité semblait chose impossible. Mais c’était avant District Nine.
Pour la science-fiction et le cinéma en général, il y aura un avant et un après District Nine. Spielberg avait donné une âme d’enfant au cinéma de science-fiction faisant du rêve et du comte les thèmes les plus présents dans ses films. Il y a eu les “Grand Space Opera” qu’étaient Star Wars ou Blade Runner sans oublier 2001 L’Odyssée de l’Espace. Récemment les films d’anticipation ont fait leur apparition empruntant à la littérature certains de ses plus beau succès (Minority Report, I,Robot). Désormais il y a le film de science-fiction à la manière de District Nine. Auparavant plusieurs réalisateurs avaient tenté l’expérience, comme J.J. Abrams et son Cloverfield, sans pour autant arriver à un résultat totalement abouti. Alfonso Cuaron avait lui aussi fait le choix de ce type de film avec Les fils de l’Homme offrant ainsi aux spectateurs des scènes d’une grande efficacité et d’un lyrisme fort. Pourtant ni Abrams ni Cuaron n’avaient su saisir avec autant de réalisme une situation si éloignée de la vérité. Ainsi en paraphrasant Pierre Reverdy, Neill Blomkamp a substitué au réel vrai, le réel imaginaire.
Il est important de souligner le réalisme avec lequel le réalisateur traite les extraterrestres. Distric 9 est en effet filmé comme un documentaire. Les extra-terrestres sont souvent si réels que l’on se demande si le film est une fiction ou non. La virtuosité du travail de Neil Blomkamp est remarquable et étonnante pour un metteur en scène si jeune. Son film n’a rien à envier au plus gros blockbuster de l’été et encore moins aux films de Jerry Bruckeimer. Il filme avec maturité et réussit à amuser le public.
Le film est un vrai divertissement. Action, rires et extraterrestres sont réunis dans District Nine. C’est un plaisir à regarder. Les scènes d’actions sont extrêmement bien filmées, restant lisibles pour le spectateur et d’une efficacité incroyable. C’est donc une réussite, pourtant quelques légers défauts viennent rappeler aux spectateurs que la perfection n’existe pas. Aucun dialogue n’a été écrit et cela se voit malgré le talent de Sharlto Copley (l’acteur principal). Effectivement l’attention des spectateurs est gravement mise en péril et le film semble parfois partir loin des frontières du supportable. Pour ajouter à la pesanteur du vide scénaristique le personnage principal est une pâle copie de Borat (interprété par Sasha Baron Cohen). L’antipathie agaçante dont il fait preuve excède le public et peut lui faire perdre toute sympathie pour ce film.
Cependant District 9 reste un Masterpiece et doit être vu. Peu de films actuellement arrivent à la hauteur de celui-ci qui traite de sujets grave avec fluidité, intelligence et plaisir. Film culte à voir et à revoir.
François Slama
[embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=mARnTHlGzMw[/embedyt]
District Nine
De Neill Blomkamp
Avec Sharlto Copley, David James, Jason Cope et Vanessa Haywood
Durée : 112 min.
Sortie le 16 septembre 2009
Articles liés
MINIATURE : l’expo événement pour les 10 ans de la Galerie Artistik Rezo
La galerie Artistik Rezo et FIGURE s’associent pour présenter la troisième édition de l’exposition MINIATURE : un événement unique en son genre à l’occasion des 10 ans de la galerie. Cette édition réunit plus de 80 artistes français et...
Justice livre un show explosif et festif à l’Accor Arena de Paris Bercy
Ce mardi 17 novembre 2024, après une première partie orchestrée par Pedro Winter, boss du label Ed Banger, Justice a électrisé une salle pleine à craquer, première date des deux soirées prévues à Paris, chez eux, à domicile. La...
Marion Mezadorian pète les plombs au Théâtre Victor Hugo
Avec son précédent “one woman show”, Pépites, Marion Mezadorian a défrayé la chronique. Dans la même veine, celle d’une performance scénique où l’humour le dispute à l’émotion, cette nouvelle création donne la parole à celles et ceux qui craquent...