« Dictionnaire du western » : aux sources du genre
Dictionnaire du western De Claude Aziza & Jean-Marie Tixier 352 pages 26 € Éditions Vendémiaire Sortie le 19 mai 2015 |
Sortie le 19 mai 2015
C’est un sujet dont on n’aura jamais fait le tour tant les entrées sont nombreuses : aujourd’hui encore, même si le genre se tarit, le western continue à faire parler les cinéphiles. En témoigne ce dictionnaire né de la passion de deux amoureux de cette institution cinématographique. Ce Dictionnaire du western fleure bon l’humilité et la passion : en préambule, l’un des deux auteurs précise qu’il “n’a aucune légitimité universitaire pour parler du genre”, contrairement à son compagnon d’écriture. Claude Aziza et Jean-Marie Tixier sont deux passionnés avant tout, indépendamment des étiquettes que l’on pourrait vouloir leur coller (ils sont tout de même administrateurs d’un cinéma et d’un festival du film historique). Leur dictionnaire est à cette image : il n’entend pas viser l’exhaustivité (objectif impossible et sans doute un peu vain), mais plutôt donner à voir et à lire le western autrement.
Cet ouvrage épais, agrémenté d’une galerie de photographies en son centre, mêle entrées thématiques, retours détaillés sur des films marquants et biographies d’artistes majeurs du genre. La beauté de ce livre, c’est qu’il n’hésite pas à repousser les frontières du western, jamais résumé à une simple histoire de cow-boys et d’indiens. Tandis que certains noms semblent clairement mis de côté, témoignage des goûts personnels des auteurs, d’autres titres figurent ici de façon assez inattendue. C’est le cas d’Into the wild, le récit d’aventure de Sean Penn, mais aussi du Médecin de famille (Wakolda), drame argentin tout récent sur la fuite du docteur Mengele en Amérique du Sud. Belle façon de donner envie de découvrir le genre : montrer que, loin de péricliter, il est en train d’évoluer sous d’autres formes.
De A comme “Âge d’or” à Z comme “Zoubliés”, ce Dictionnaire du western peut se lire d’un seul tenant (l’écriture est d’une grande fluidité) ou se picorer avec délice. Il est en tout cas le signe que la cinéphilie du western, loin d’être une marotte pour nostalgiques rétrogrades, est une fort belle façon d’envisager le septième art pour peu qu’on accepte sans cesse d’en repousser les frontières.
Lucile Bellan [Image 2015 © Vendémiaire] |
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