De “Sofia” à “Rafiki” : 4 films à voir en septembre 2018
Chaque mois, la rédaction d’Artistik Rezo choisit pour vous les 4 films qu’il faut absolument aller découvrir en salles. Une sélection éclectique, composée d’œuvres faisant l’événement et de perles plus méconnues.
1) Sofia, de Meryem Benm’Barek (5 septembre)
L’an dernier, la Tunisienne Kaouther Ben Hania livrait La Belle et la Meute, récit aussi impressionnant qu’imparfait de la nuit d’horreur vécue par une jeune femme victime de viol. En 2018, une autre cinéaste du Maghreb tire son épingle du jeu avec un film fort et féministe : la Marocaine Meryem Benm’Barek, dont le Sofia a impressionné le jury Un Certain Regard 2018, qui lui a remis le prix du scénario. Il s’agit du récit du parcours plus que chaotique d’une jeune femme se retrouvant mère célibataire après avoir fait un déni de grossesse. Une situation illégale au Maroc, où le personnel hospitalier somme Sofia de fournir les papiers du père de son enfant sous 24h, sans quoi elle sera livrée aux autorités. Un film fort, poignant et engagé sur la détresse des femmes en général et des jeunes mères en particulier.
2) Thunder Road, de Jim Cummings (12 septembre)
Ce fut la grande découverte de l’ACID 2018. Thunder Road a d’abord été un court-métrage, plan-séquence d’une durée de 10 minutes au cours duquel un homme prononce l’éloge funèbre de sa mère de façon imprévisible et inattendue. Le même plan-séquence a été refait intégralement par Cummings pour servir cette fois d’introduction à son long-métrage, dont la suite est aussi folle et renversante. Omniprésent à l’écran, le touche-à-tout s’offre une prestation légendaire en flic déchu de ses droits parentaux. Proprement indescriptible, Thunder Road est à coup sûr l’une des plus incroyables surprises de l’année, objet singulier qui ne pourra laisser personne indifférent.
3) L’ombre d’Emily, de Paul Feig (26 septembre)
Un nouveau virage pour Paul Feig ? Après avoir notamment brillé grâce à la série Freaks and geeks, l’auteur-réalisateur s’était ensuite penché sur la comédie au féminin, pour ne pas dire féministe. Mes meilleures amies, Les Flingueuses, Spy, Ghostbusters : Feig est déjà à la tête d’une filmo du tonnerre, à travers laquelle il a permis à de formidables actrices d’exprimer pleinement leur génie comique. Cette fois, l’ensemble est bien moins comique, puisque L’ombre d’Emily se présente comme une enquête extrêmement sérieuse, menée par une femme incarnée par Anna Kendrick, qui recherche sa meilleure amie disparue (Blake Lively) et finit par réaliser qu’elle la connaissait beaucoup moins que ce qu’elle croyait. Un film mystérieux, élégant et profond qui montre que Paul Feig a tous les talents.
4) Rafiki, de Wanuri Kahiu (26 septembre)
C’est juste l’histoire de deux jeunes femmes qui se plaisent. En 2018, cela devrait se dérouler sans heurts, mais l’homophobie continue hélas de gangréner les relations amoureuses, ici comme ailleurs. Rafiki se déroule au Kenya, où l’homosexualité masculine est encore illégale et où l’homosexualité féminine est très loin d’être acceptée. Des pressions politiques (l’une des héroïnes est la fille d’un candidat à une élection locale dans la ville de Nairobi) et le poids de la religion viennent notamment mettre des bâtons dans les roues de cet amour si beau, si pur, qui devrait pouvoir s’épanouir au grand jour. Coloré, presque pop, le film de la réalisatrice Wanuri Kahiu n’est pas parfait, mais il dénonce avec ardeur et lyrisme la façon dont la haine et les préjugés détruisent tout, même ce qu’il y a de plus beau.
Lucile Bellan
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