Cohabitations et conflits : notre sélection de films en avril
1 – Le mal n’existe pas de Ryûsuke Hamaguchi, au cinéma le 10 avril.
Avec Hitoshi Omika, Ryo Nishikawa.
Pays : Japon.
Hamaguchi suit une méthode familière mettant en avant le dialogue et l’écriture, mais les moments de silence et de contemplation, loin de l’urbanité de Tokyo impose l’existence d’une communauté alternative avec un rapport particulier à la nature. Les gestes du quotidien et les échanges verbaux rajoute une douceur poétique face aux impositions des projets de développement. Les préoccupations écologiques de cette communauté sont portés avec humour et ironie, portées emblématiques de débats complexes et actuels.
2 – Semaine Sainte de Andrei Cohn, au cinéma le 10 avril.
avec Doru Bem, Nicoleta Lefter, Ciprian Chiricheş.
Pays : Roumanie, Suisse.
Dans un paysage roumain, deux personnages s’affrontent à une série de micro-aggressions qui atteint son moment de culmination pendant la semaine sainte orthodoxe. Que sera le sort d’un aubergiste juif vivant au sain d’une communauté locale d’une autre religion ? Ce portrait, témoignant du côté insidieux de la xénophobie, se situe dans le cadre de discussions actuelles et tente de montrer la haine qui va au-delà de la religion et de l’antisémitisme.
3 – Madame Hofmann de Sébastien Lifshitz, au cinéma le 10 avril.
Avec la participation de Canal +, ARTE France, Ciné +
Pays : France.
4 – Nous, les Leroy de Florent Bernard, au cinéma le 10 avril.
Avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry, Hadrien Heaulmé, Louisa Baruk, Lyes Salem, Luis Rego, Sébastien Chassagne, Jérôme Niel, Mariamne Merlo, Adrien Ménielle, Benjamin Tranié, Simon Astier, Justine Le Pottier, Taïdir Ouazïne, Sophie-Marie Larrouy, Baptiste Lecaplain, Vincent Tirel, Kevin Ké
Pays : France.
Un couple traverse les hauts et les bas, s’enflammant puis s’essoufflant, jusqu’à ce que leur mariage soit sur le fil du rasoir. Pour tenter de le sauver, les Leroys entreprennent un road-trip à la fois nostalgique et tumultueux. Cette histoire dépeint avec humour et réalisme la vie de famille, où la communication franche et sans tabou est la norme, et où les petits comme les grands événements du quotidien forgent l’amour et le noyau familial.
5 – Amal, un esprit libre de Jawad Rhalib, au cinéma le 17 avril.
Avec Lubna Azabal, Fabrizio Rongione, Catherine Salée, Kenza Benbouchta, Ethelle Gonzalez-Lardued, Johan Heldenberg, Babetida Sadjo, Mehdy Khachachi.
Pays : Belgique.
6 – Borgo de Stéphane Demoustier, au cinéma le 17 avril.
Avec Hafsia Herzi, Moussa Mansaly, Louis Memmi, Michel Fau, Pablo Pauly, Florence Loiret Caille.
Pays : France.
Borgo, nom du centre pénitentiaire de la Corse, est inspiré d’histoire réelle plongée dans la fiction par Stéphaone Demoustier. Avec des personnages lisses et plats, Demoustier nous immerge, pendant 2h, dans un jeu de coupe entre les péripéties de l’héroïne et l’investigation d’un crime n’est rien d’autre qu’une illusion temporelle, une juxtaposition directe d’un parcours criminel avec son processus de révision rétrospective.
7 – Zaman Dark de Christophe Karabache, au cinéma le 17 avril.
Avec Nida Wakim, Raïa Haïdar, Omar Bakeer.
Pays : Liban, France.
Le film commence avec un meurtre, et les conséquences en découlent. Karabache propose une approche stimulante qui cherche à provoquer le spectateur, en particulier avec ses séquences explicitement sexuelles et violentes, défiant ainsi les normes du politiquement correct, même à une époque où le retour à l’ordre moral est prôné. Avec une vision pessimiste du réalisateur à la lumière du contexte économique et socio-politique au Liban, on est invité à explorer la profondeur et la variété des états humains.
8 – Le jour où j’ai rencontré ma mère de Zara Dwinger, au cinéma le 17 avril.
Avec Frieda Barnhard, Rosa van Leeuwen, Aisa Winter.
Pays : Pays-Bas.
Dwinger poursuit son exploration du monde adolescent à travers le prisme de Lu, 11 ans, et Thelma, se surnommant Bonnie et Clyde. Un voyage à bord d’une vieille voiture, qui semble tout droit sortie d’un film des années 70, devrait permettre à l’enfant de renouer avec sa mère, une figure jusque-là absente et idéalisée. Entre la photographie qui réussie à sublimer la tristesse des lieux et les relations intimes entre les filles, on est invité à suivre le passage entre la vie rêvée et les visions plus réalistes.
9 – Monkey Man de Dev Pattel, au cinéma le 17 avril.
Avec Dev Patel, Paul Angunawela.
Pays : État-Unis, Canada, Inde, Singapour.
Après des énormes succès de Lion et Slumdog Millionaire, Dev Patel revient avec une quête de vengeance d’un homme contre les dirigeants qui ont assassiné sa mère. Au-delà de la violence et l’action, le réalisateur met en lumière une résistance et une révolution contre la victimisation systématique des personnes moins favorisés.
“Si le résultat ressemble un peu trop à un petit sermon, c’est uniquement parce que Patel se soucie avec passion des problèmes qu’il met en lumière et du langage cinématographique de la violence qu’il utilise pour en discuter.” The Playlist
10 – Indivision de Leila Kilani, au cinéma le 24 avril.
Avec Ifham Mathet, Mustafa Shimdat, Bahia Boutia El Oumani.
Pays : Maroc, France.
Le comeback de la Marocaine Leila Kilani nous serre les dents en attendant. Le film évoque l’indivision, non seulement à travers les conflits familiaux liés à la vente de la Mansouria, leur somptueux domaine surplombant Tanger, mais aussi en mettant en lumière notre propre incapacité collective à gérer solidement les crises actuelles, qu’elles soient écologiques, économiques ou sociales.
Bon visionnage !
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