Claude Miller
Pour gagner sa vie, Claude Miller débute au cinéma en tant qu’assistant réalisateur et régisseur notamment pour des grandes figures du cinéma telles que Marcel Carné sur Trois chambres à Manhattan en 1965, Michel Deville sur Martin soldat en 1966 ou Jean-Luc Godard sur Weekend en 1967.
Il commence donc très fort et sait s’entourer des bonnes personnes puisqu’il devient directeur de production de François Truffaut, pour Les Deux Anglaises et le Continent. Il travaille avec lui, de 1968 à 1975, en l’aidant notamment à réaliser ses courts-métrages.
Claude Miller souhaite, parallèlement à ces activités, s’exprimer et apporter sa touche personnelle en prenant le temps de réaliser ses propres courts-métrages. Juliet dans paris (1967), La Question ordinaire (réquisitoire contre la torture qui sera censuré) et Camille ou la comédie catastrophique — ces deux derniers sont présentés à la Quinzaine des Réalisateurs — sont admirés pour leur audace et originalité.
En 1975, son premier long-métrage La Meilleure Façon de marcher, fait beaucoup parler de lui, et révèle la sensibilité de Patrick Bouchitey face à l’Actors Studio de Patrick Dewaere. Claude Miller connaît cependant très vite son premier échec aux yeux du grand public avec son deuxième film, Dites-lui que je l’aime, en 1977. Quatre ans plus tard, c’est l’effet boomerang avec le succès de son film Garde à Vue (1981), qui reçoit 4 César, dont un pour son acteur fétiche Michel Serrault.
Claude Miller aime faire découvrir de nouveaux acteurs et les dévoiler sous différents aspects dans plusieurs de ses films. Ainsi, Michel Serrault sera à nouveau remarqué dans le sombre polar Mortelle randonnée avec Isabelle Adjani (1983). Puis, le cinéaste va se pencher sur les méandres de l’adolescence avec Charlotte Gainsbourg. Elle sera découverte et récompensée du Prix Louis-Delluc en 1985 dans le très célèbre film L’Effrontée, et jouera 3 ans plus tard dans La Petite Voleuse, d’après un scénario de Truffaut.
Son goût pour le monde de l’enfance se confirme en 1998 avec La Classe de neige, qui gagne le Prix du jury à Cannes. Il considère que « la seule arme des enfants contre le monde, c’est l’imaginaire ». Plus de dix ans plus tard, il se replonge dans cet univers avec Un secret (2007) puis Je suis heureux que ma mère soit vivante (2009). Investi dans le développement du cinéma français, Claude Miller préside le réseau de salles subventionnées Europa Cinémas ainsi que la FEMIS (de 2007 à 2010).
Ombeline Laurent
Filmographie sélective (réalisateur)
- Juliet dans Paris (court-métrage) (1967)
- La Question ordinaire (court-métrage) (1969)
- Camille ou la comédie catastrophique (court-métrage) (1971)
- La Meilleure Façon de marcher (1976)
- Dites lui que je l’aime (1977)
- Garde à vue (1981)
- Mortelle randonnée (1983)
- L’Effrontée (1985)
- La Petite Voleuse (1988)
- L’Accompagnatrice (1992)
- Le Sourire (1994)
- La Classe de neige (1998)
- La Chambre des magiciennes (2000)
- Betty Fisher et autres histoires (2001)
- La Petite Lili (2003)
- Un secret (2007)
- Marching Band (2009)
- Je suis heureux que ma mère soit vivante (co-réalisé avec son fils Nathan Miller) (2009)
- Voyez comme ils dansent (2011)
- Thérèse Desqueyroux (2012)
Principales récompenses
Sur les quinze nominations aux César (dont 7 pour le César du meilleur réalisateur), Claude Miller en a remporté un seul, pour le scénario de Garde à vue (1982).
Il remporte le prix de jury du Festival de Cannes 1998 pour son film La Classe de neige, et le Prix de jury du Festival international du film de Rome 2011 pour son film Voyez comme ils dansent.
[Visuel : Claude Miller au festival de Cannes, 2003. Travail personnel de Georges Biard. Licence Creative Commons paternité – partage à l’identique 3.0 (non transposé)]
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