5 chanteurs français au cinéma

À l’occasion de la sortie de Tu veux ou tu veux pas, le dernier film de Tonie Marshall interprété (entre autres) par Patrick Bruel, attardons-nous sur 5 chanteurs qui feraient bien de tourner encore plus de films, ou tout bonnement de se lancer, tout en poursuivant leur carrière musicale.

1/ Le taulier : Patrick Bruel
Y a-t-il beaucoup de chanteurs qui parviennent à se montrer aussi polyvalents que Patrick Bruel ? À part Marc Lavoine, on ne voit pas. De films en disques (ne parlons même pas du poker), Patriiiick semble être sans cesse présent sur le devant de la scène, et son évolution artistique est loin d’être inintéressante. Jadis jeune chien fou chez Claude Zidi ou Alexandre Arcady, Bruel a pris de la bouteille, jouant désormais autant de son charme que de son regard parfois inquiétant. Le triomphe du Prénom (sur scène comme sur grand écran) et le succès prévisible de Tu veux ou tu veux pas l’assoient chaque année un peu plus comme le véritable taulier des chanteurs-acteurs. On lui souhaite une carrière à la Eddy Mitchell, en plus fournie.

2/ Le chouchou : Benjamin Biolay
Souvent méprisé à tort par ceux qui pensent que “bobo parisien” est une insulte (ça tombe mal, il est Lyonnais), Biolay a su montrer depuis longtemps qu’il était loin d’être un petit leader sans charisme d’une “nouvelle chanson française” dans laquelle il ne se reconnaît guère. Tonitruant sur scène, charismatique en diable, BB n’a pas tardé à voir le cinéma lui tirer le tapis rouge. Somptueux dans Stella, le film à hauteur d’enfant de Sylvie Verheyde, Biolay a trouvé avec le Pourquoi tu pleures ? de Katia Lewkowicz un premier rôle de choix dans une comédie existentielle dont on a trop peu vanté le génie. On le verra bientôt chez Sophie Letourneur dans Gaby baby doll, aux côtés de Lolita Chammah. Et ce n’est, espérons-le, qu’un début…

3/ La surprise : Joey Starr
Ceux qui ne voyaient en Joey Starr qu’un rappeur à dents en or ont fini par se rendre à l’évidence : il y a chez Didier Morville de vraies velléités d’acteur. Employé par Tonie Marshall (encore elle) dans Passe-passe, il cassait la baraque et parvenait à damer le pion à Édouard Baer de par son potentiel humoristique. Mais ses prestations dans Le Bal des actrices et Polisse, les deux derniers films de son ex-compagne Maïwenn Le Besco, l’ont réellement fait entrer dans la cour des grands. Capable d’être un monstre de drôlerie puis de basculer dans l’émotion la plus convaincante, Joey Starr a du talent et de l’avenir. Sans doute plus que son ex-compère Kool Shen, pas trop mal en Christophe Rocancourt dans l’Abus de faiblesse de Catherine Breillat, mais qu’on n’imagine pas franchement faire une carrière dans ce domaine.

4/ L’arlésien : Bénabar
Avant d’être chanteur, il était scénariste de la série H et réalisateur de courts métrages. Le succès aidant, Bruno Nicolini, alias Bénabar, semblait s’être éloigné des écrans… jusqu’à son incursion fort réussie dans Incognito, comédie terriblement bien troussée dans laquelle son trio avec Franck Dubosc et Jocelyn Quivrin faisait merveille. Également coscénariste du film, Bénabar semblait bien lancé pour attaquer une carrière de chanteur-acteur option scénariste… mais, depuis 2009, plus rien. On l’annonce cependant dans Jamais de la vie !, le prochain film de Pierre Jolivet, sans vraiment savoir s’il occupera la tête d’affiche ou un rôle secondaire.

5/ Le pari : Alexis HK
Alexis HK, de son vrai nom Alexis Djoshkounian, n’a étonnamment jamais fait de cinéma. Pourtant, sa voix de conteur tendre et pervers à la fois, associée à son physique de jeune premier désormais quadra, ferait sans aucun doute merveille dans mille comédies grinçantes. On fait confiance aux réalisateurs et réalisatrices francophones pour suivre un jour cette idée et permettre enfin à l’interprète de C’que t’es belle quand j’ai bu de trouver un rôle à sa mesure.

Lucile Bellan

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[Image : 2014 © Arena Films]