Rattrapages cannois
Festival de Cannes 2017 Du 17 au 29 mai 2017 |
Du 17 au 29 mai 2017 On peut choisir de se rendre au festival de Cannes en mode touriste, ou s’échauffer en se focalisant par exemple sur les filmographies des auteurs qui nous avaient échappé. Ce choix, c’est celui de Lucile Bellan, qui sera une nouvelle fois notre envoyée spéciale sur la Croisette. Il est une petite tradition au moment de l’annonce des films figurant dans les diverses sélections cannoises : c’est celle des rattrapages. Certains aiment arriver dans la grande salle Lumière vierges de toute information sur les films, ni nationalité, ni résumé. Personnellement, je ne supporte pas ne pas connaître un minimum mon sujet et c’est pourquoi je tente au préalable de rattraper, autant que faire se peut, les films précédents des auteurs que j’aurais pu oublier. Avec les années d’expérience et, la sélection étant traditionnellement majoritairement composée des mêmes noms, mes rattrapages sont plus raisonnables. Si les années précédentes, j’avais une liste d’une trentaine de films à découvrir avant de fouler la croisette, c’est désormais d’une quinzaine de titres que se compose ma liste 2017.
Si on ne présente plus en effet Sofia Coppola ou Michael Haneke, j’avoue être passée à côté de Robin Campillo. Si je dois des siestes d’anthologie à Sergei Loznitsa et à Andrey Zvyaguintsev lors de festivals précédents, je n’avais presque jamais entendu parler de Kornél Mundruczo (on ne m’en voudra pas de n’avoir jamais vraiment abordé le cinéma hongrois, même si j’ai eu un peu honte après comptage de n’avoir vu de moi-même que 3 films issus de ce pays). Avec humilité, il faut admettre ses lacunes et y remédier. Je me suis donc plongée sans réserve et avec beaucoup de plaisir dans la filmographie de ces auteurs. Ce fut aussi le moment de revoir les petites pépites indépendantes des frères Safdie ou de découvrir les premiers films de Lynne Ramsay.
Cannes ne commence pas qu’à Cannes. C’est une longue montée qui prépare à un feu d’artifices de 10 jours. Je ne conçois pas, pour ma part, d’arriver vierge pour se mettre directement les pieds sous la table. Avant d’en arriver là, au mythique festival qui sélectionne et récompense le meilleur, les cinéastes ont souvent construits des carrières riches, surprenantes ou chaotiques. C’est avec respect que je découvre chaque année ces films, avec le respect de celle qui a pris la peine de s’immerger avant, comme on se mouille la nuque. Cannes c’est aussi une invitation à la découverte. Parfois à la redécouverte. Et si l’on critique les films pour ce qu’ils sont, on peut le faire avec l’humilité dans le regard de celui/celle qui ne demande qu’à apprendre.
A découvrir sur Artistik Rezo : [Image 2017 © BBC] |
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