Cinéma à domicile : 3 films à voir en janvier 2018
La vie des films n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Carrière en salles trop fugace ou sortie en direct to VOD : chaque mois, Artistik Rezo vous propose de rattraper à la maison 3 films disponibles sur vos écrans et que vous n’avez sans doute pas encore vus.
1) Krisha, de Trey Edward Shults
En 2017, Trey Edward Shuts avait surpris pas mal de monde avec It comes at night, quasi huis-clos dans lequel une minuscule communauté tentait de vivre (ou plutôt de survivre) malgré la menace d’un envahisseur invisible. Une sorte de Walking Dead aspirant avant tout à l’épure ainsi qu’à une étude très poussée des rapports humains en temps de survie. Avant cela, Shuts avait réalisé Krisha, disponible à partir du 19 janvier sur le portail e-cinema.com. Là encore, on évolue dans un univers fermé, celui d’une famille qui semblerait presque fonctionnelle s’il n’y avait Krisha, femme entre deux âges qui vient rendre visite à ses proches après plusieurs années d’un éloignement qui n’est pas sans raisons. Le séjour va devenir de plus en plus oppressant, le film empruntant des directions inattendues et louvoyant entre les genres.
2) Petit paysan, de Hubert Saruel
Petit paysan a fait un sacré bout de chemin depuis sa présentation à la Semaine de la Critique lors du dernier festival de Cannes. Le film de Hubert Saruel a connu depuis une jolie petite carrière en salles, séduisant un nombre croissant de spectateurs et spectatrices grâce à un bouche-à-oreille absolument ravageur. Il faut dire que l’histoire de ce jeune éleveur de vaches laitières préoccupé par le comportement anormal de l’une d’entre elles va bien au-delà de la simple étude documentaire de la solitude des exploitants agricoles : le scénario bien mené emprunte des directions inattendues et captive de part en part, bien aidé par un Swann Arlaud toujours aussi convaincant.
3) Good Time, de Benny & Joshua Safdie
Quel chemin que celui parcouru par les frères Safdie, jadis chantres d’un cinéma d’auteur charmant mais qui semblait voué à ne pas dépasser le statut de chair à festivals indépendants. Et puis Thierry Frémaux a fait le pari d’embarquer leur Good Time en sélection officielle, et les voilà propulsés sur le devant de la scène. Il faut dire que les deux frères new-yorkais ont sacrément fait évoluer leur style, livrant ici un thriller social qui ne relâche jamais la pression, mené de main de maître par un Robert Pattinson halluciné et hallucinant. La mise en scène fait monter la tension et crée le malaise, les situations sont suffisamment inédites pour que l’intérêt soit au plus haut de part en part, et le pessimisme ambiant du film n’est pas la moindre de ses qualités. Une oeuvre tapageuse et prometteuse qui donne sacrément envie de suivre la suite de leur carrière.
Lucile Bellan
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