Cinéma à domicile : 3 films à voir en novembre 2018
La vie des films n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Carrière en salles trop fugace ou sortie en direct to VOD : chaque mois, Artistik Rezo vous propose de rattraper à la maison 3 films disponibles sur vos écrans et que vous n’avez sans doute pas encore vus.
1) How to talk to girls at parties, de John Cameron Mitchell
Le réalisateur des fabuleux Hedwig and the angry inch, Shortbus et Rabbit hole revient avec un film d’apparence plus légère, mais qui se distingue néanmoins par son exigence narrative et ses singularités visuelles. Il fallait au moins ça pour mixer la petite histoire de l’émergence du punk anglais et l’irruption d’une trouble d’extra-terrestres aux motivations aussi étranges que les moeurs. Attention : on est loin, bien loin, d’un film d’invasion alien ou d’un blockbuster à suspense. How to talk to girls at parties, c’est un space opera qui s’épanouit au-delà des époques et des genres. Avec une Elle Fanning du tonnerre et une Nicole Kidman ahurissante dans un second rôle façon Vivienne Westwood.
2) Come as you are, de Desiree Akhavan
Récemment, le kényan Rafiki montrait qu’il y avait encore beaucoup de chemin à parcourir concernant l’acceptation de l’homosexualité (doux euphémisme). Sorti un peu plus tôt cette année, Come as you are (The miseducation of Cameron Post en VO) a le mérite de rappeler que l’homophobie n’est pas réservée à des pays éloignés. À travers l’histoire de ces jeunes gens placés par leurs parents dans un camp de redressement destiné à les “sauver” de leur homosexualité, le premier film de Desiree Arkhavan montre que se découvrir gay ou lesbienne n’est pas un problème en soi : ce qui l’est en revanche, c’est la façon dont la société continue à tenter d’imposer des balivernes à des êtres humains qui n’avaient rien demandé. Si ce n’est le droit d’aspirer au bonheur.
3) Roulez jeunesse, de Julien Guetta
C’est sans doute l’un des films français les plus convaincants de l’année, et un postulant sérieux pour le prochain César du meilleur premier long-métrage. Porté par un Eric Judor toujours aussi à l’aise dans le tragi-comique (rappelez-vous la série Platane), le film de Julien Guetta commence comme une comédie lambda (après avoir passé la nuit avec une inconnue, un dépanneur se retrouve avec un bébé sur les bras) mais dévoile vite d’autres trésors. C’est d’abord une question de mise en scène et d’écriture, mais c’est aussi une histoire de suite dans les idées. Car tout en restant très français (dans le bon sens du terme), Roulez jeunesse n’a rien à envier à des tas de films indépendants américains, par sa façon d’injecter du drame dans le drôle, par son aptitude à donner la chair de poule alors qu’on pensait se payer une tranche de rire.
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