Cinéma à domicile : 3 films à voir en mars 2020
La vie des films n’est pas toujours un long fleuve tranquille. Carrière en salles trop fugace ou sortie en direct to VOD : chaque mois, Artistik Rezo vous propose de rattraper à la maison 3 films disponibles sur vos écrans et que vous n’avez sans doute pas encore vus.
1) Mon chien Stupide, d’Yvan Attal (photo)
Même s’il ne compte pas que des réussites éclatantes au sein de sa filmographie de réalisateur, Yvan Attal continue à mener sa barque avec abnégation. Il retrouve ici la casquette qu’on lui préfère entre toutes, en s’offrant le rôle principal, celui d’un homme amoureux d’une femme fabuleuse jouée par Charlotte Gainsbourg (tiens donc), à la manière de ses premiers films, Ma femme est une actrice et Ils se marièrent et eurent beaucoup d’enfants. En adaptant le roman culte de John Fante, Attal renoue avec ses sujets favoris : l’érosion du couple, la création, le rapport de l’artiste à son œuvre. Le tout baignant dans une mauvaise humeur franchement jubilatoire.
2) Proxima, d’Alice Winocour
Espace et charge mentale : c’est l’étonnant mélange du troisième film réalisé par Alice Winocour, jamais là où on l’attend après Augustine et Maryland. Cette fois, la cinéaste offre à Eva Green le rôle de Sarah, astronaute qui s’apprête à quitter la Terre pendant un an mais doit intégrer à ses préparatifs le fait de devoir prendre soin de sa fille de 8 ans jusqu’à son départ. Être une femme, être une mère, avoir de l’ambition : c’est un véritable millefeuille que Winocour bâtit, montrant à quel point il est difficile de tout concilier dans une société qui ne laisse pas les femmes prendre leur place comme elles le souhaiteraient.
3) Papicha, de Mounia Meddour
Distingué par deux César (celui du meilleur premier film et celui de l’espoir féminin pour Lyna Khoudri), le film de Mounia Meddour est effectivement un bijou : c’est le récit de la résistance de quelques jeunes femmes algériennes qui, dans les années 90, décidèrent de ne pas céder à celles et ceux qui souhaiteraient les avilir au nom de la religion. C’est en organisant un défilé de mode que l’héroïne, Nedjma, va tenter d’affirmer son refus de se rendre. Le résultat est une œuvre forte, blindée de convictions, et qui n’hésite pas à montrer frontalement la barbarie et la sauvagerie. Papicha secoue autant qu’il révolte.
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