Cannes 2015 : notre palmarès !
68e Festival de Cannes Du 13 au 24 mai 2015 |
Le samedi 23 mai 2015
Bientôt l’heure de plier bagage pour notre envoyée spéciale. Mais avant cela, et en attendant la cérémonie de dimanche soir, Lucile nous livre son palmarès personnel. L’occasion de revenir sur cette édition et de rappeler ses coups de cœur… Après presque 10 jours de présence sur place, le 68e Festival de Cannes se termine. Une compétition en demi-teinte avec beaucoup de déceptions. Cette année encore, les choix du jury ne sont pas évidents à deviner (c’est pour ça que nous ne nous y risquerons pas). Mais nous vous proposons tout de même le palmarès de la rédaction, coups de cœur de cette dizaine de jours. Un palmarès partiel à cause de la pauvreté de cette édition, et un palmarès en fonction des lois du festival : le prix d’interprétation ne peut se cumuler qu’avec un prix du jury ou le prix du scénario, ce sont les seuls cas où un doublon est autorisé, une règle mise en place au fur et à mesure des années et qui trouve son origine en 1989 où le président du jury Wim Wenders avait décidé de donner l’intégralité des prix au film Sexe, mensonges et vidéo. En 1991, Barton Fink des frères Coen avait remporté la Palme (à l’unanimité), le prix de la mise en scène et le prix d’interprétation masculine pour John Turturro. Depuis, le festival a mis en place une politique plus stricte d’attribution des prix. Palme d’or : The Lobster de Yorgos Lanthimos Le réalisateur grec s’essaye au casting international avec de grosses têtes d’affiche (Colin Farrell, Rachel Weisz, Léa Seydoux). Le pari est réussi. Tout en gardant son univers singulier (c’est le moins qu’on puisse dire), il devient accessible, développe son humour et joue avec virtuosité avec le scénario de son univers unique. Grand Prix : Mountains may depart de Jia Zhang-Ke Dans la lignée de sa précédente grande fresque, A touch of sin (compétition officielle en 2013, récompensé d’un prix du scénario), Mountains may depart raconte 20 ans de la vie d’une femme (et des trois hommes de sa vie), magnifiquement interprétée par Zhao Tao. De la jeunesse insouciante à la solitude en passant par l’opulence. Elle devient épouse puis mère avant de divorcer. Une nouvelle fois, c’est toute l’histoire d’un pays que le réalisateur décrypte, l’espoir économique, l’attrait pour la culture américaine, la désillusion et le retour aux racines et à la culture ancestrale. Profond et beau, poétique, juste, foisonnant d’idées, Mountains may depart est le film de la grandeur et décadence de la Chine contemporaine. Prix du Jury : Carol de Todd Haynes Dans le New York des années 50, deux femmes se rencontrent et s’aiment. C’est l’histoire d’une émancipation, sexuelle, amoureuse, sociale, économique. Le parcours n’est pas aisé mais il est effectué avec le courage des évidences. Moins associé au cinéma de Douglas Sirk que ne l’était Loin du paradis, Carol est une œuvre unique qui porte à la fois le chic d’une époque et les luttes contemporaines sur le droit à vivre sa différence. Prix d’interprétation masculine : Vincent Cassel dans Mon Roi Il ne pouvait pas y avoir de meilleur choix que Vincent Cassel pour interpréter un pervers narcissique dans Mon Roi de Maïwenn Le Besco. Aussi séducteur et charmant qu’inquiétant et détestable, il fait naviguer sans arrêt le spectateur entre amour et angoisse. Prix d’interprétation féminine : Rooney Mara et Cate Blanchett dans Carol Carol ne serait pas Carol sans son duo féminin : Cate Blanchett et Rooney Mara. En femme de tête, Cate Blanchett est exemplaire, tandis que Rooney Mara prend des airs d’Audrey Hepburn. C’est l’alchimie de ces deux femmes qui rend l’histoire si belle et évidente. Prix Un Certain regard : Cemetery of splendour / Le Trésor Cette année, la sélection Un Certain regard a été, sur bien des aspects, plus excitante que la compétition officielle. Avec Cemetery of splendour, Apichatpong Weerasethakul revient, après une Palme d’or en 2010, avec un film lumineux, thérapeutique pour le spectateur. Tandis que Le Trésor de Corneliu Porumboiu, Caméra d’or pour 12h08 à l’est de Bucarest et prix du jury Un Certain regard pour Policier, adjectif, est une œuvre pleine d’espoir et de rêve, un concentré d’enfance. [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=etdRlXSZYzo[/embedyt] [Image 2015 © Haut et Court] |
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