Cannes 2015 : jour 1 (accréditation, tapis rouge et film d’ouverture)
68e Festival de Cannes Du 13 au 24 mai 2015 |
Le jeudi 14 mai 2015 Cannes numéro 68, c’est parti. Une montée des marches, une cérémonie émouvante et un film d’ouverture, rien de tel pour entrer de plein fouet dans cette nouvelle édition du festival… Le premier jour au festival, c’est toujours un rush. Il faut courir récupérer son accréditation et étrenner ainsi la première file d’attente du festival, prendre possession de son pied-à-terre provisoire, entrer dans l’ambiance. C’est un rythme auquel il faut s’adapter, comme on retire plusieurs couches de ses vêtements en mettant un pied hors de la gare. Cette année a commencé pour moi par un dépucelage. Grâce à l’équipe de Nespresso, et dans le cadre de la découverte de leur opération “Les chefs font leur cinéma”, j’ai pu monter les marches pour la cérémonie et la projection d’ouverture. Arriver sur le tapis rouge en descendant d’une des voitures officielles du festival, poser pour les photographes, croiser quelques stars (et beaucoup de starlettes). Enfin, j’ai pu vivre de l’intérieur ce moment magique où retentit pour la première fois de l’année la petite musique du Festival de Cannes. De la corbeille, applaudir le discours politique et féministe de Lambert Wilson, m’émouvoir de la magnifique chorégraphie de Benjamin Millepied inspirée par Vertigo d’Alfred Hitchcock. Et puis me poser des questions sur le choix de la robe, de la pourtant si parfaite Catherine Deneuve, admirer la classe naturelle de Julianne Moore (venue récupérer son prix de l’an passé et déclarer ouverte cette édition), trouver que, quand même, il a de la gueule ce jury. Pour cette soirée d’ouverture, c’est le film d’Emmanuelle Bercot, La Tête haute, qui a été choisi. Présenté en “hors compétition”, ce drame social, qui a pour décor le nord de la France, n’est pas sans rappeler le Mommy de Xavier Dolan et le Polisse de Maïwenn. S’y côtoient des performances d’acteurs exceptionnelles (de Catherine Deneuve en juge pour enfants en passant par Benoît Magimel, gueule cassée chargé de la réinsertion de jeunes en grande difficulté) et des plus contestables (Sara Forestier, trop grimée, tout en excès, ne crée pas vraiment l’émotion). Il y a du cœur, il y a de l’espoir. Et puis un je-ne-sais-quoi qui dérange, une réflexion politique, peut-être, une certaine forme de déterminisme social. En tout cas, le choix n’est pas anodin. Avec ces cris et ces larmes, ce combat pour la vie libre et l’accession à la maturité, le film d’Emmanuel Bercot a ballotté le cœur des festivaliers. La jeunesse qui ne cherche même plus à défendre sa place, il faut se battre pour elle. C’est ce que semble dire ce choix audacieux et fort. Cannes est redevenu un festival qui bouscule, qui fait vibrer l’âme, qui appelle à la réflexion et à la sublimation du quotidien. C’est une ouverture bouillonnante de vie et de talents, loin du consensus des dernières années. Plus que jamais, pour sa 68e édition, le festival est jeune. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=9p08w95qQj4[/embedyt] [Image 2015 © Lucile Bellan] |
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