Cannes 2014 : compte rendu du jour 2
Cannes 2014 : compte rendu du jour 2 Le 16 mai 2014 |
Le 16 mai 2014
Cannes, deuxième jour : les films, les verres et les rencontres s’enchaînent comme s’il n’y avait pas de lendemain. Dans le mouvement. Festivalière cannoise jusqu’au bout des ongles. On ne pense plus à rien d’autre que ce qui se passe ici, qui il faut voir, où il faut être. Il n’y a pas vraiment de notion de temps à part sur un futur très proche (quelques heures à peine) et l’obsession est celle de la satisfaction des désirs le plus vite possible. Des désirs simples : boire des cocktails, voir les films. Manger et dormir deviennent secondaires. Avant que les corps lâchent et que le rythme se calme, naturellement. Les premiers jours sont les plus éprouvants. Tout le monde a envie de sortir, de se faire des souvenirs, de vivre fort ce qui ne se produit qu’une fois dans l’année. La veille, j’ai discuté cinéma jusque tard avec l’équipe de Pop Corn, l’émission de cinéma de la radio de Sciences Po Paris. Le réveil est difficile et je décide de commencer à écrire pour ne pas prendre de retard dans mes articles. Je gère une ou deux bricoles de colocation (oui, il faut faire ça aussi) et je file à la projection de Party Girl, le film français présenté en ouverture de la section Un certain regard. C’est une claque, une vague d’émotions qui me fait pleurer sans retenue. Pour les sentiments déjà, je ne suis pas déçue d’avoir fait le voyage. Party Girl est un premier film basé sur la famille, et la mère en particulier, de son coréalisateur. Tous jouent leur propre rôle, portent leur vrai nom. C’est cette authenticité et un regard tout sauf misérabiliste, tendre mais réaliste, qui en font un film sincèrement bouleversant. On oublie la classe sociale pour ne se concentrer que sur l’humain et la beauté de ces gens qui sont tout sauf simples. Je suis bouleversée mais j’enchaîne. Le grand écart fait partie de l’exercice ici. Je reste dans la salle Debussy (enfin, j’en sors pour y entrer à nouveau) pour voir Loin de mon père, film israélien sur l’inceste également présenté dans la section Un certain regard. Loin de mon père est un film qui me pose problème. Si j’admets la nécessité de traiter le sujet de l’inceste au cinéma pour briser le tabou, j’ai du mal à comprendre pourquoi la réalisatrice a choisi de nous proposer une suite de scènes horribles qui, par leur juxtaposition, perdent de leur force. C’est triste et assez éprouvant à regarder. Je ne suis pas convaincue. Il me faut ensuite déserter les salles obscures pour filer à la boulangerie bleue, un espace éphémère imaginé par l’équipe de la vodka Grey Goose. Le but étant, cette année, de nous faire profiter d’un lieu au charme certain autour d’une idée simple : la vodka et le pain partagent des ingrédients en commun ainsi que de fortes traditions, pourquoi ne pas réunir cocktails et petits pains (tous des créations originales) sur la Croisette ? LA RENCONTRE DU JOUR : Ma rencontre du jour, c’est le boulanger star du petit écran Gontran Cherrier. C’est lui qui a conçu les pains pour de subtils mariages. Petits pains au jus de roquette, à l’encre de seiche, au curry, au paprika. De vraies pièces de maître qui complimentent une dégustation de cocktails gourmands. J’ai eu le droit, avec quelques privilégiés, à une dégustation avec les talentueux créateurs. Je suis emballée. Avec passion, on nous parle du blé produit en Picardie pour produire la vodka Grey Goose, cette farine spécifique est d’ailleurs utilisée pour l’un des petits pains proposés. Je découvre L’Artisan, LE cocktail du festival, qui a la principale particularité d’être vieilli en fût de chêne et aspergé d’essence de vétiver (oui, comme un parfum) avant dégustation. Une petite folie pour beaucoup de plaisir. Il est d’ailleurs quasiment 20h quand je quitte le lieu et j’ai déjà la tête qui tourne. Introduction idéale à une soirée forcément épique. Et épique, elle fut en effet. Après une petite balade vivifiante dans les rues ensoleillées de Cannes, je retrouve mes camarades festivaliers pour dîner. Mais par hasard, le dîner sera liquide (j’ai mangé une salade à midi, de quoi tenir facilement 48h) au bar du Silencio pour la soirée de célébration des 40 ans du groupe MK2. Je n’ai pas compté les vodkas tonic, qui s’enchaînent plus vite que les films et sont servies généreusement. Quelques heures plus tard, on file à la soirée d’ouverture de la quinzaine des réalisateurs. On y reste assez longtemps pour assécher le bar. Il est presque 2h du matin quand ce qu’il reste de fêtards décide de filer au Petit Majestic, rendez-vous noctambule pour les journalistes et festivaliers de tous poils. À 2h30, le bar ferme, mais le patron l’a promis, pour la suite du festival, le lieu restera ouvert jusqu’à 5h30. Voilà qui promet de bien courtes nuits. Je crois m’être couchée autour de 3h30. Non sans avoir oublié de mettre mon réveil à sonner pour 7h30. Une nuit somme toute assez typique pour l’occasion, une nuit cannoise, dirons-nous. Lucile Bellan A découvrir sur Artistik Rezo : |
Cannes, deuxième jour : les films, les verres et les rencontres s’enchaînent comme s’il n’y avait pas de lendemain.
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