Bullhead – film avec Matthias Schoenaerts
Coup de cœur du dernier Etrange Festival de Paris dans la catégorie Nouveau Genre, Bullhead qui cache ses aspérités sous des atours virils est d’un genre aussi nouveau qu’il est prometteur.
Jacky est l’héritier d’une famille d’agriculteurs et de d’engraisseurs de bœufs en Flandres. Comme son père, il abuse aussi des substances illicites pour obtenir de meilleurs résultats avec ses bêtes. Son expérience et ses mauvaises fréquentations le mènent à fricoter avec la mafia et les trafics d’hormones tout en remettant en question sa propre vie et la tragédie qui l’a touché étant enfant.
Ce qu’on remarque de Bullhead c’est d’abord le physique impressionnant et le charisme de son interprète principal Matthias Schoenaerts. Son mutisme et les secrets qu’il semble cacher ne créent d’abord que l’angoisse avant de peu à peu nous laisser découvrir ses fêlures. Et c’est bien de pudeur qu’il s’agit, d’un vrai film de mecs surdosés en testostérone mais qui n’oublie pourtant pas que certains aiment aussi des hommes et que d’autres cachent sous leur virilité des blessures profondes qui ne se refermeront pas.
Si la fin du métrage confirme la tendresse et l’importance seule du personnage de Jacky au détriment de toutes les intrigues secondaires (et c’est bien dommage), elle pose aussi la question du temps accordé à celles ci pour un simple sacrifice final. Contre un simple décor, et quel décor, il aurait mieux valu se concentrer sur Jacky et ses angoisses, son vécu, ses peurs et même son quotidien. Ce qui, contre toute attente, aurait été au moins aussi passionnant.
Dans ce film sur le trafic d’hormones, le pari est réussi de ne montrer que des hommes qui sont des bêtes et de laisser les bovins tranquilles. La stupidité crasse, les bassesses et le misérabilisme de ces vies n’égalent pas le magnifique portrait d’homme blessé qui en ressort. Bullhead avec son résumé improbable, son casting de sales gueules et sa réalisation exemplaire nous permet de confirmer une nouvelle fois que la Belgique flamande, sous des abords bourrues, cache de véritables talents.
Lucile Bellan
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Oscars 2012 (26 février)
- 1 nomination : Meilleur film étranger
Festival de Cinéma Européen des Arcs 2011 (du 10 au 17 décembre)
- 1 prix : Prix d’interprétation masculine
- Nominations : Flèche de Cristal, Prix du Jury, Prix du Public, Prix du Jury Jeune, Prix Cineuropa
Fantastique Semaine du cinéma de Nice 2011 (du 24 au 30 octobre)
- Nominations : Prix du Meilleur Film – Méduse d’Or, Prix du public – Meilleur film, Prix du public- Meilleurs effets spéciaux, Prix de la Peur, Prix de la meilleure réalisation, Prix du film le plus original et Prix de la meilleure bande-son
Festival International des Jeunes Réalisateurs de Saint-Jean-de-Luz 2011 (du 11 au 15 octobre)
- 2 prix : Chistera du meilleur réalisateur et Chistera de la meilleure interprétation
- Nominations : Chistera du meilleur film, Chistera du public, Chistera du jury des jeunes
Zurich Film Festival 2011 (du 22 septembre au 2 octobre)
- Nominations : Œil d’Or du meilleur film et Critic’s Choice Award
Etrange Festival 2011 (du 2 au 11 septembre)
- 1 prix : Prix nouveau genre
Festival international du Film policier de Beaune 2011 (du 30 mars au 3 avril)
- 2 prix : Prix du Jury et Prix de la Critique Internationale
- Nominations : Grand Prix et Prix Spécial Police
Bullhead
De Michael R. Roskam
Avec Matthias Schoenaerts (Jacky Vanmarsenille), Jeroen Perceval (Diederik Maes), Jeanne Dandoy (Lucia Schepers), Barbara Sarafian (Eva Forrestier), Tibo Vandenborre (Antony De Greef), Frank Lammers (Sam Raymond), Sam Louwyck (Marc De Kuyper), Robin Valvekens (Jacky Vanmarsenille à 13 ans)
Durée : 129 min.
Sortie le 22 février 2012
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– les films à voir en 2012
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