Basquiat, un adolescent à New York : un nouveau regard sur l’artiste
Entrée dans la légende, la figure de Jean-Michel Basquiat fascine, et pas seulement parce qu’il est décédé en 1988, à l’âge de 27 ans. Le film de Sara Driver, qui sort en salle le 19 décembre, en témoigne.
Actuellement, l’artiste new-yorkais ne cesse de faire parler de lui, notamment avec l’exposition que lui consacre la Fondation Louis Vuitton, où son œuvre est mise en regard avec celle d’Egon Schiele. Il connaît aussi une fabuleuse ascension sur le marché de l’art contemporain avec Untitled vendue pour 110,5 millions de dollars à Sotheby’s le 18 mai 2017. Enfin, une place au nom de Basquiat vient tout juste d’être inaugurée dans le 13e arrondissement de Paris.
Un film énergique, à l’image des œuvres de Basquiat
Alors, en quoi le film de Sara Driver apporte-t-il un autre regard sur cet artiste au cœur de l’actualité ? En 1h20, Basquiat, un adolescent à New York éclaire la courte vie du peintre devenu culte au sein de cette métropole de 1978 à 1981 afin d’explorer ce qui l’a nourri et inspiré à travers ses rencontres et les mouvements politiques, sociaux ou culturels. Le documentaire mêle images d’archives, anecdotes et réflexion de personnes ayant côtoyé Basquiat personnellement ou professionnellement.
On passe vite d’un élément à un autre montrant la volonté de la réalisatrice de mettre en scène l’instantanéité du travail de l’artiste, personnalité tout en contrastes qui a marqué les esprits. De plus, la superposition d’images et de textes n’est pas sans rappeler l’équilibre de ses œuvres. Alexis Adler, amie de Jean-Michel Basquiat, confie : « Si nous ne racontons pas le contexte historique qui a vu naître ce peintre, d’autres – qui n’étaient pas là et ne connaissent pas la vérité – s’en chargeront. »
Un film humaniste
Ce documentaire s’attache davantage à présenter le contexte de création de Jean- Michel Basquiat et cherche à rendre compte de sa personnalité plutôt que de ses œuvres elles-mêmes. Le film s’achève en effet sur l‘achat de sa première toile pour 500 dollars, sept ans avant sa mort, présentant donc l’émergence de sa créativité avant l’ascension de sa carrière. Il présente l’artiste comme un être humain en faisant abstraction de sa mystification, ce qu’explique la réalisatrice : « Pour moi, il est à mi-chemin entre Rimbaud et Mozart – une sorte de farceur poétique et brillant dont la pulsion créative était incandescente. »
L’image de graffeur, avec SAMO à ses débuts, suit encore Jean-Michel Basquiat aujourd’hui, mais le film met un point d’honneur à expliquer que l’artiste peignait dans la rue, car il ne possédait pas de toile, et non parce qu’il voulait être graffeur. Son trait enfantin est certes sa marque de fabrique, mais cela n’empêche pas le peintre de connaître parfaitement l’histoire de l’art en se rendant régulièrement dans les musées. Il dira lui-même : « C’est en observant que j’ai appris l’art ». Sa ligne captive la pulsation incessante de New York qui était alors une zone de non-droit où la drogue avait investi les rues.
Bref, un film à découvrir pour comprendre en profondeur la personne qu’était Jean-Michel Basquiat et afin de mieux appréhender ses œuvres.
Cloé Assire
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Basquiat en salle, de Clara Journo
Schiele et Basquiat à la Fondation Louis Vuitton, de Sarah Meneghello
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