Avant “1917”, d’autres films furent tournés en un seul plan
Présenté sous la forme d’un plan-séquence, le dernier film de Sam Mendes n’est pas le premier à utiliser cette incroyable contrainte technique pour tenter de raconter une histoire trépidante en temps réel.
Couronné aux derniers Golden Globes, 1917 suit deux jeunes soldats britanniques chargés de délivrer un message fondamental qui pourrait éviter une attaque massive et la mort de plusieurs centaines de soldats. Pour mieux rendre compte de l’urgence de la situation, le réalisateur Sam Mendes (American Beauty, Les Noces rebelles) et le chef opérateur Roger Deakins (qui travailla avec lui sur Skyfall et a assuré la photographie des films des frères Coen ou de Denis Villeneuve) ont décidé de le livrer sous la forme d’un unique plan. En réalité, celui-ci est truqué, le film étant trop complexe pour être réellement tourné en une fois. Mais le résultat final est là : composé de longues séquences savamment assemblées, 1917 ressemble à un unique plan-séquence, rendant d’autant plus haletante et superbe la course des deux jeunes héros.
D’autres films avaient tenté des paris similaires, et certains cinéastes ont même tenté de ne les tourner effectivement qu’en une fois, ce qui ne nécessite que deux heures de tournage, mais ce qui contraint les équipes à tout préparer et répéter pendant de très longs mois.
Parmi les exemples les plus célèbres, on peut citer par exemple l’allemand Victoria, de Sebastian Schipper, dont l’héroïne rencontre une bande de garçons en boîte de nuit avant d’être entraînée par eux dans un braquage auquel elle ne s’attendait pas. Un incroyable tour de force, et un résultat superbe, le film enchaînant pics d’adrénaline et moments de grâce avec une maestria hallucinante.
En 2018, deux films norvégiens ont aussi réussi cet exploit : Utoya, 22 juillet d’Erik Poppe, récit de la tentative d’une bande de jeunes d’échapper au terroriste Anders Breivik. Inspiré d’une histoire vraie, le film créait un sentiment d’urgence et une douleur vraiment intense. Totalement fictionnel, le film Blind Spot de Tuva Novotny racontait quant à lui la course d’une mère pour sauver son adolescente de fille après que celle-ci a sauté par la fenêtre de leur immeuble. Du drame à l’hôpital en passant par le long trajet en ambulance, le film laissait spectateurs et spectatrices avec le souffle court.
Ces films constituent évidemment des défis techniques qui sont rendus plus faisables par l’irruption massive du numérique dans le cinéma moderne. C’est pourquoi on trouve très peu d’exemples anciens. Mais dès le début du siècle, des tentatives ont néanmoins commencé à émerger, comme L’Arche russe d’Alexandre Sokourov, voyage métaphysique dans le musée de l’Ermitage situé à Saint-Pétersbourg, où le héros cinéaste voyage à travers les époques sans jamais être quitté par la caméra.
Il y eut aussi Time Code, pari absolument fou signé Mike Figgis (Leaving Las Vegas). Interprété par Salma Hayek ou encore Stellan Skarsgard, le film se présente sous la forme de quatre plans-séquences tournés et diffusés simultanément sur un écran coupé en quatre. Une folie absolue, pour un résultat curieux et passionnant.
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