“Amal, un esprit libre” : quand même la fiction ne peut pas avoir de happy ending
En salle, mercredi 17 avril, est sorti “Amal, un esprit libre”. Mettant en scène une professeure belge dans un lycée laïque, le film résonne de manière inquiétante avec “Pas de vagues” et “La Salle des profs”, sortis au cinéma ces derniers mois. Si tous s’accordent sur un point : nos professeurs sont en danger, “Amal” va encore plus loin. Son postulat ? La France et sa liberté sont menacées.
Amal est professeur de français. Dans sa classe, au dernier rang et effacée, se trouve une de ses élèves, Monia. Cette dernière se retrouve victime d’harcèlement physique, moral et virtuel vis-à-vis de son orientation sexuelle. Le problème sous-jacent : les arguments de ses agresseurs ne sont autres que les versets de leur religion, l’Islam.
Amal est prise d’effroi devant une situation d’une violence inouïe et souhaite leur montrer qu’il s’agit d’une lecture erronée de leur foi. Mais la discussion n’est pas ouverte et la violence ne fait qu’augmenter.
Comment arrête-t-on un conflit aussi vieux que le monde ? Comment sauve-t-on des personnes qui ne souhaitent pas être sauvées ? Est-il possible de faire entendre à un esprit fermé que la violence n’est pas une solution ? Faut-il arrêter de mener le combat lorsqu’on est seule à se battre ?
Avec ce film, le réalisateur et journaliste Jawad Rhalib ne nous ment pas. Si-comme l’indique le titre-, les esprits sont libres, les corps eux ne le sont pas et en paient le prix fort. Harcèlement, agression, menaces rythment les 1h51 que nous passons devant l’écran, nous entraînant, nous spectateurs, dans un torrent de violence.
La force de ce long métrage est de ne pas s’arrêter aux portes de la salle de cinéma. Bien après la scène finale, il continue de tourner dans votre esprit. De se glisser dans vos pensées. De peser dans votre estomac. Amal, un esprit libre est juste un film certes, mais criant d’une vérité contemporaine qui glace le sang.
Articles liés
Le Théâtre de l’Œuvre met à l’honneur Maurice Ravel dans “Chefs d’œuvre”
La série « Chefs d’œuvre » vous entraîne dans l’intimité d’un compositeur à travers des spectacles originaux où lettres et notes s’entrelacent. Interprété par Ivan Morane, récitant captivant, Sophie Lemonnier-Wallez, violoniste virtuose et le merveilleux pianiste Vincent Leterme, chaque...
Lafawndah et Trustfall présentent une adaptation du mythe de la déesse Inanna à La Villette
Dans un style expérimental et accessible, les artistes Lafawndah et Trustfall donnent corps à l’ancien mythe pré-sumérien d’Inanna. Une plongée dans les mondes souterrains des âmes et la création du cycle des saisons. Les Carnets d’Inanna sont la libre...
“La presque belle Hélène” à voir à la Comédie Saint-Michel
Un mari cocu, un beau prince étranger, une femme admirée de tous, une déesse de l’amour joueuse, une bonne recette pour le chef d’oeuvre d’Offenbach ! Une soprano et un ténor font le pari insensé de jouer la Belle...