Allez-y de notre part : Paulina
Paulina De Santiago Mitre Avec Dolores Fonzi, Oscar Martinez, Esteban Lamothe Durée : 1h43 |
Sortie le 13 avril 2016 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Paulina, de Santiago Mitre. Le pitch. Paulina, 28 ans, décide de renoncer à une brillante carrière d’avocate pour se consacrer à l’enseignement dans une région défavorisée d’Argentine. Confrontée à un environnement hostile, elle s’accroche pourtant à sa mission pédagogique, seule garante à ses yeux d’un réel engagement politique, quitte à y sacrifier son petit ami et la confiance de son père, un juge puissant de la région. Peu de temps après son arrivée, elle est violemment agressée par une bande de jeunes et découvre que certains d’entre eux sont ses élèves. En dépit de l’ampleur du traumatisme et de l’incompréhension de son entourage, Paulina va tâcher de rester fidèle à son idéal social. Allez-y de notre part. Parmi les jeunes cinéastes argentins qui comptent, il y a Santiago Mitre, auteur en 2011 du prometteur El Estudiante, sorti dans nos salles en 2013. Un beau plaidoyer post-soixante-huitard qui s’attardait sur l’éducation d’un étudiant trop naïf au militantisme politique. Cette fois, c’est avec un portrait de femme que Mitre nous revient : inspiré de La Patota, classique du cinéma argentin sorti en 1960, Paulina semble avoir convaincu puisqu’il a remporté le Grand Prix de la Semaine de la Critique lors du Festival de Cannes 2015.
C’est pourtant loin d’être un film confortable : son scénario dépourvu de clés montre sans l’expliquer le combat d’une femme pour aider des gens moins bien lotis qu’elle, y compris l’homme qui l’a violée alors même qu’elle était venue dans la région pour l’aider, lui et ses semblables. Incarnée avec force et conviction par l’une des actrices phares du nouveau cinéma argentin, à savoir Dolores Fonzi, Paulina est un personnage insaisissable, dont on peut légitimement peiner à comprendre les motivations. Choix volontaire de la part de Mitre et de son scénariste, le grand et méconnu cinéaste Mariano Llinas : il ne s’agit pas de comprendre, ni de juger, mais simplement de prendre conscience du fait que chaque individu (et a fortiori chaque femme) a le droit de fonctionner selon son bon vouloir, en dépit de ce que la morale réprouve traditionnellement. Cela s’appelle le féminisme, dont Paulina est un éclatant porte-drapeau. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=91c3OjLuDYs[/embedyt] [Image 2015 © Ad Vitam] |
Articles liés
Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...
Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...
“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...