Kóblic, hagiographie nuancée d’un héros argentin
Kóblic De Sébastien Borensztein Avec Ricardo Darín, Oscar Martinez, Inma Cuesta Durée : 1h32 |
Sortie le 28 juin 2017 Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Kóblic, de Sébastien Borensztein. Le pitch. Argentine 1977. Un ancien pilote et capitaine de la Marine argentine, Tómas Kóblic s’enfuit après avoir désobéi à un ordre de l‘armée soumise à la dictature. Caché dans une petite ville du sud du pays, sa présence attire l’attention du maréchal local d’une autorité abusive et sans scrupules. La conscience n’a nulle endroit pour se cacher… Allez-y de notre part. Si vous ne connaissez qu’un seul acteur argentin, c’est forcément celui-là. Bouleversant héros de Dans ses yeux (Oscar du meilleur film étranger 2010), arnaqueur de génie dans Les neuf reines, braqueur épileptique dans El Aura, Ricardo Darín est LA grande star du cinéma de son pays, quelque part entre Gérard Depardieu et Philippe Noiret. Avec Kóblic, il retrouve le réalisateur Sebastian Borensztein, réalisateur d’El Chino, comédie sortie en France après être devenur le plus gros succès de l’histoire en Argentine (score dépassé depuis). Le projet est d’un tout autre acabit.
Kóblic revient sur une période noire de l’histoire de l’Argentine : les années 70, au cours desquelles la population a subi les affres de la dictature. Disparitions, assassinats, torture : c’est peu de dire que le pays a souffert. Quarante ans après, il continue d’ailleurs à panser ses plaies. Ricardo Darín donne ici un nouveau souffle à une thématique régulièrement employée dans le cinéma argentin post-dictature : l’insoumission. La forme de résistance montrée par le film semble quant à elle quasiment inédite, en tout cas dans le cinéma argentin : il s’agit de s’intéresser à ces militaires qui ont refusé de plier et de suivre aveuglément les ordres de supérieurs soumis à la dictature.
L’ensemble donne un film un peu rétro mais très efficace, hagiographie nuancée d’un héros qui décida de prendre le maquis plutôt que de servir un régime auquel il ne souscrivait absolument pas. Darín donne du corps à ce Tómas Kóblic renfrogné mais droit et sincère, permettant de redonner un peu d’éclat à une armée argentine souvent accusée d’avoir commis les pires exactions sans réfléchir ni tenter de résister.
Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=1YhnTpDnYkY[/embedyt] [Image 2017 © Bodega Films] |
Articles liés
“Chantier” : un projet artistique de Yann Kebbi dans la galerie Valois, métro Palais-Royal – Musée du Louvre
La Fondation Cartier et la RATP dévoilent un projet inédit de l’artiste Yann Kebbi, “Chantier”, dans lequel il fait dialoguer son travail avec les alcôves de la galerie Valois, située dans la station de métro Palais-Royal – Musée du...
“PARiS TONKAR” : La réédition du livre culte sur le graffiti parisien par Tarek !
Premier livre français et européen consacré au graffiti, “PARiS TONKAR” est un ouvrage de référence depuis 1991. Plus de 30 ans après sa parution, Tarek, l’auteur, a décidé de ressortir une édition anniversaire, avec plus de 250 photographies et...
Prolongations du spectacle “Jovany et le dernier saltimbanque” à La Scène Parisienne
Quand on pousse la porte d’un théâtre, souvent on s’attend à rire. Quand on s’assoit dans la salle de Jovany, croyez-moi personne ne peut s’attendre à ça ! Un tourbillon de gags, d’imitations, de punch-lines pour un voyage dans...