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Allez-y de notre part : Dieu, ma mère et moi

Dieu, ma mère et moi

Dieu, ma mère et moi

De Federico Veiroj

Avec Álvaro Ogalla, Marta Larralde, Bárbara Lennie

Durée : 1h20

Sortie le 4 mai 2016

Sortie le 4 mai 2016

Comme chaque semaine, la rédaction d’Artistik Rezo sélectionne pour vous LE film à ne pas rater. Cette semaine : Dieu, ma mère et moi, de Federico Veiroj.

Le pitch. Gonzalo Tamayo, Madrilène d’une trentaine d’années, poursuit toujours ses études de philosophie, sans grande conviction. Au tournant de sa vie d’adulte, Gonzalo pense qu’un obstacle entrave son aspiration à réinventer sa vie : on ne lui a jamais demandé son consentement pour être baptisé ! Il décide donc d’apostasier et entreprend des démarches pour être radié des livres de l’Église. Il voit dans cette rupture radicale la fin de ses tourments et de son attachement à sa mère. Il entre alors dans une course folle, de prélat en cardinal, entraînant dans son sillage un doux chaos. À travers cette quête irraisonnée aux yeux de tous, il revisite son passé et est envahi par de drôles de visions. Va-t-il accéder à sa liberté ?

Allez-y de notre part. L’Uruguayen Federico Veiroj est un cinéaste confidentiel mais décidément plein de surprises. Après une exploration caustique des ravages de l’adolescence, ironiquement nommée Acné, le réalisateur avait livré en 2011 le si beau La Vida ùtil, promenade au cœur de la cinémathèque nationale uruguayenne doublée d’une chronique amoureuse sur fond d’échec sentimental. Un petit bijou filmé en noir et blanc qui donnait sérieusement envie d’avoir rapidement des nouvelles du metteur en scène.

 

Il lui aura fallu quelques années pour remettre le couvert, mais de quelle façon : Dieu, ma mère et moi explore un sujet rarement abordé au cinéma, principalement parce qu’il semble gorgé d’austérité : l’apostasie, c’est-à-dire la démarche consistant à demander d’être débaptisé. Comme l’ont fait certains Français au moment où quelques représentants de l’Église militaient contre le mariage pour tous, il est possible pour chacun et chacune de demander à voir son nom rayé des registres de baptême, même si cela relève souvent du parcours du combattant… Avec humour et fantaisie, Federico Veiroj explore ce chemin de croix d’autant plus curieux qu’il est mené par un héros frappé de visions, ce qui pourrait au contraire lui donner envie de se rapprocher de Dieu. Une belle réussite, vive et franche, par un spécialiste du film court mais mémorable.

Lucile Bellan

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[Image 2015 © Paname Distribution]

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