Alexander McQueen : la vie de l’enfant terrible de la mode
Dans un documentaire aux allures de conte, Ian Bonhôte et Peter Ettedgui nous dévoilent un McQueen décrit par sa famille et ses amis comme un homme curieux et torturé.
Un acharné de travail
Selon le réalisateur Ian Bonhôte, “Alexander McQueen était une éponge, il absorbait tout. Comme il partait de rien, il avait tout à apprendre et donc à se réapproprier les codes déjà en place. Toutes les personnes qui ont travaillé avec lui déclarent que c’était une sorte de génie, c’était extraordinaire de l’observer travailler. Il fonctionnait à l’énergie brute et à l’instinct. Il pouvait créer une collection en une seule nuit”. En 5 chapitres, le documentaire rend compte de cette incroyable énergie créatrice. Lors d’entretiens avec certains de ses collaborateurs, les stylistes Mira Chai Hyde et Sebastian Pons racontent : “Il disait souvent qu’il ne voulait pas s’aventurer dans la mode, qu’il était temps de briser les règles et d’apporter une énergie nouvelle. Il a créé une sorte de théâtre qui vous entraînait dans son monde.”
Des défilés mythiques
C’est à 27 ans, quand il fut nommé directeur artistique de la légendaire maison Givenchy, qu’Alexander McQueen devint un vrai couturier. Il a créé des shows uniques et incontournables, tous plus excessifs les uns que les autres. Les mannequins défilaient sur le podium avec des loups en laisse, des armures, des masques… Jouant avec la nudité, il a conçu des robes en ruban isolant. Il a également conçu des vêtements élégants et éthérés, des créations extravagantes. Les top models du monde entier se sont bousculés pour faire partie de ces shows révolutionnaires et grandioses.
Alexander McQueen considérait sa dernière collection, L’Atlantide de Platon, comme son chef-d’œuvre, le point final de sa carrière. Mais son influence est bien plus étendue et perdurera longtemps après sa disparition : “Son héritage va bien au-delà du stylisme. La mode est devenue beaucoup plus commerciale depuis l’époque où il a débuté. Il a été l’un des derniers stylistes vraiment créatifs à partir de rien.”
Un homme torturé par ses démons
Son ascension a des allures de conte de fées moderne. Toutefois, sa fin est tragique. Ses créations sont issues de la mémoire de ses ancêtres, marquées par ses obsessions personnelles. Elles traduisent ses rêves et cauchemars, nourris de ses peurs et désirs. Passé au filtre de son imaginaire fébrile, ce mélange de mythe et de contes a suscité
l’extase comme le scandale, jusqu’à sa mort, à seulement 40 ans. Ayant été secoué par la vie, Alexander McQueen savait parfaitement comment toucher les gens. Avec son esprit irrévérencieux, culotté et rebelle, il pouvait se montrer incontrôlable. “C’est une manière d’exorciser mes démons, mes défilés parlent de ce qui est enfoui au fond de mon âme”, a-t-il confié un jour.
Séléna FRISCH
Articles liés
Découvrez le seul-en-scène “Florence 1990” à La Petite Croisée des Chemins
18 novembre 1990. Florence Arthaud arrive dans le port de Pointe-à-Pitre à la barre de son trimaran et remporte la Route du Rhum, première femme à s’imposer dans une course en solitaire. Adolescent, je suis alors fasciné par cette...
Bananagun dévoile leur nouveau single “With the Night” extrait de leur nouvel album à paraître
Bananagun, originaire de Melbourne, partage “With the Night”, extrait de leur deuxième album “Why is the Colour of the Sky ?”, dont la sortie est prévue le 8 novembre via Full Time Hobby. Ce single au piano reflète le...
“Nadia Léger. Une femme d’avant-garde” au Musée Maillol : une exposition à ne pas manquer !
Nadia Khodossievitch-Léger (1904-1982) a été une figure de l’art du XXe siècle. À travers plus de 150 œuvres, la rétrospective Nadia Léger. Une femme d’avant-garde retrace le parcours largement méconnu de cette femme d’exception, tout à la fois peintre prolifique, éditrice...