Alain Chabat – Interview
Des bébés pour de vrai, des ogres pour de faux : bienvenue dans l’univers plus tendre que jamais d’Alain Chabat ! Producteur ou acteur, l’ex-trublion des Nuls de Canal +, qui n’a jamais vraiment divorcé d’avec l’esprit d’enfance, en dépit de sa petite cinquantaine, est doublement présent sur le grand écran en ce mois de juin. Celui-là même qui, pour beaucoup, sert de douce passerelle vers les grandes vacances… Et c’est peu dire qu’avec lui, on y est déjà !
Un documentaire qui suit quatre bébés, de quatre cultures et pays différents, de la naissance aux premiers pas : voilà pour son activité de producteur (la réalisation du film Bébés ayant été confiée à Thomas Balmès). Emouvant. Un film d’animation, modèle du genre, qui achève son cycle coloré et mutin avec un quatrième épisode très familial : voilà pour son talent d’acteur-doubleur, puisqu’en France, le gentil géant vert qu’est Shrek est irrésistiblement lié à sa voix. Sympa. Pas mal pour ce grand bambin, papa néanmoins de trois enfants de 24, 22 et 16 ans…, qui, de fait, se pointe en interview en bermuda. Gentillesse non feinte, blagues (sur la Coupe du monde de foot à laquelle il dit ne comprendre que goutte) et culotte courte : comme il est simple de passer du coq à l’âne avec lui ! Evident… L’enfance de l’art, en somme : celle qui lui permet de parler de lui à travers les autres.
Bébés
« Au départ, le film devait s’appeler “One, two, three”, parce que je voulais voir grandir des enfants de 1 à 3 ans dans différents endroits. Et puis on s’est arrêté à 18 mois, parce que l’on s’est rendu compte qu’après, ils avaient conscience de la caméra ! Mon idée, en fait, c’était… de faire un documentaire animalier sur des bébés humains (rires) ! En dépit des langues différentes, on n’a pas mis de sous-titres exprès… Histoire d’entendre ce qu’entend le bébé. Du coup, c’est un film universel, exportable dans le monde entier… Ce qui m’a donné l’idée du film ? Je ne sais pas… J’adore l’odeur des bébés. Et j’aime les regarder vivre. Surtout ce moment où leur créativité est au maximum. Mon cahier des charges, au départ, était très simple : il fallait que ce soit des bébés issus de familles aimantes, qui vivent dans un environnement en paix. Il fallait aussi qu’aucune de ces familles, que l’on a rétribuées normalement, de façon proportionnelle à leur mode de vie, n’ait besoin de cet argent pour vivre. Parce qu’alors cela aurait faussé complètement la relation à Thomas, le réalisateur, et à la production. Et, en effet, il n’y a eu aucun problème relationnel, avec aucune famille. Que ce soit en Namibie, en Mongolie, au Japon ou en Californie. Et quand on leur a montré le film à chacun, après, ils ont tous rigolé. C’est très important, parce qu’ils sont tous très contents d’être là où ils sont… ».
« C’est le dernier épisode, j’ai comme un petit pincement au cœur à l’idée de quitter mon pote vert… En même temps, je suis content qu’il soit heureux pour finir. D’accord, il y a du désordre dans ce dernier volet, mais tout rentre dans l’ordre à la fin ! Et c’est bien. Au tout début, on le retrouve alors qu’il a tout : une ogresse qui l’aime, des ogrillons, des amis et pourtant, il regrette le bon vieux temps où il semait la terreur dans le royaume… Ce qu’il va découvrir au cours de cette ultime aventure, c’est qu’il n’y a pas de regrets à avoir, car sa famille et ses amis, il les a choisis et il les aime. Pour moi, Shrek, c’est un personnage sensible caché derrière une carapace. Il me met la larme à l’œil, mais bon, ok, je suis une midinette (rires) ! Ce que j’ai bien aimé, de toute façon avec ces quatre films, c’est que c’était une aventure presque familiale avec Dreamworks. Ils étaient toujours d’accord pour me montrer des petites choses. Quand j’étais en vacances à Los Angeles, l’équipe du studio me disait toujours : ok, tu peux passer ! ».
Marsupilami
« Pendant que Thomas était en Namibie pour le film Bébés, moi j’étais en… Palombie, avec le Marsupilami. Ça y est, enfin… Depuis que j’en parle et que j’en rêve aussi : le tournage commence l’hiver prochain et c’est moi qui le réalise… Je ne veux pas en dire plus, sauf qu’il se fera en 3D. C’est super excitant d’imaginer une autre mise en scène en pensant à cet outil ! ».
Propos recueillis par Ariane Allard
Bébés une idée originale d’Alain Chabat, un film réalisé par Thomas Balmès (en salle le 16 juin 2010)
Shrek 4, il était une fin, de Mike Mitchell avec la voix d’Alain Chabat en version française (en salle le 30 juin).
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