5 réalisateurs français passés par la BD
La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil De Joann Sfar Avec Freya Mavor, Stacy Martin, Benjamin Biolay Sortie le 5 août 2015 |
Sortie le 5 août 2015 Réalisateur de La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, Joann Sfar n’est pas le premier bédéaste français à être ensuite devenu cinéaste. Le point en 5 noms marquants du cinéma français. Si la tendance semble s’être accélérée depuis quelques années, les premiers auteurs de bande dessinée à être devenus réalisateurs de cinéma ne datent pas d’hier. L’exemple le plus fameux est celui de Patrice Leconte, qui, après une jolie carrière dans la BD, a commencé par diriger Coluche et Jean Rochefort dans Les Vécés étaient fermés de l’intérieur (1976). Ont suivi de nombreux grands succès tels que Les Bronzés et ses suites, ainsi que quelques films absolument sublimes, parmi lesquels La Fille sur le pont et Le Mari de la coiffeuse. Une transformation en tout point réussie. Parmi les vieux de la vieille, citons aussi le regretté Gérard Lauzier, décédé en 2008 après avoir signé de nombreuses planches de bande dessinée et réalisé six longs métrages, dont Mon Père, ce héros et Le Plus beau métier du monde, interprétés tous les deux par Gérard Depardieu. Lauzier a également signé les dialogues du premier Astérix (réalisé par Claude Zidi) ainsi que la pièce de théâtre qui a inspiré le film À gauche en sortant de l’ascenseur d’Édouard Molinaro… Plus récemment, trois grands noms de la bande dessinée sont passés à l’image animée. C’est le cas de Marjane Satrapi, qui a d’abord adapté son Persepolis avec Vincent Paronnaud (lui aussi immense talent de la BD). Des débuts couronnés par un prix du jury au Festival de Cannes 2007. Après un Poulet aux prunes en prises de vues réelles (contrairement à Persepolis) qui n’a hélas pas convaincu grand monde et une Bande des jotas passée complètement inaperçue, Satrapi est revenue sur le devant de la scène grâce à The Voices, son premier film américain, qui lui permit de diriger Ryan Reynolds en psychopathe au comportement apparemment dicté par les voix d’un chien et d’un chat. Un film de genre haut en couleur qui a su prouver que Persepolis n’était pas un one shot. Sans aller jusqu’à la case cannoise, Pascal Rabaté a débuté sa carrière ciné de la plus belle des manières grâce aux Petits ruisseaux, jolie réalisation adaptée de sa propre BD, avec Daniel Prévost en retraité oisif. Un film tendre et iconoclaste bientôt suivi par Ni à vendre ni à louer, film muet et burlesque qui ambitionnait, de façon un peu vaine, de faire revivre l’esprit des films de Jacques Tati. Du goudron et des plumes, avec Isabelle Carré et Sami Bouajila, n’a guère plus convaincu, mais confirme néanmoins le talent certain de Rabaté à croquer avec tendresse (mais pas sans aspérités) la France d’en bas et ses difficultés à vivre pleinement son existence. Last but not least, Joann Sfar, qui mène une carrière courte mais déjà étincelante. Après un Gainsbourg, vie héroïque couronné à raison par les César du meilleur premier film et du meilleur acteur (pour Éric Elmosnino), Sfar est revenu à un cinéma plus sage (mais efficace) grâce à une adaptation animée de son Chat du rabbin. Ne cachant pas son ambition, Sfar a ensuite attendu le bon projet pour passer la troisième. C’est désormais chose faite avec La Dame dans l’auto avec des lunettes et un fusil, adaptation écrite par Gilles Marchand d’un roman de Sébastien Japrisot. L’âme d’un vrai metteur en scène s’y fait sentir de part en part, confirmant que le talent à faire de l’image statique va souvent de pair avec les aptitudes filmiques. Lucile Bellan [embedyt] https://www.youtube.com/watch?v=QT8s4ed4zsQ[/embedyt] [Image 2015 © Wild Bunch Distribution] |
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