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5 films qui mettent les femmes en avant

Lucile Vincent 23 décembre 2020
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Thelma et Louise, Ridley Scott

Vous en avez assez des films qui enchaînent les scènes sexistes ? Retrouvez notre sélection de 5 films mettant à l’honneur la puissance féminine, où l’on retrouve des femmes indépendantes, ambitieuses, pleines d’esprit et qui ne se laissent pas marcher sur les pieds.

1) Le voyage de Chihiro – Hayao Miyazaki, Studio Ghibli

Dans Le voyage de Chihiro, nous suivons les aventures d’une petite fille. Sur la route pour emménager dans une nouvelle maison, la famille décide de faire une pause et se retrouve face à une ville fantôme. Dans un restaurant désert, les parents de Chihiro découvrent de nombre de mets succulents et ne tardent pas à se jeter dessus ; ils se retrouvent alors transformés en cochons. 

Le voyage de Chihiro, Studio Ghibli

Alors que Chihiro apparait comme une enfant capricieuse au début du film, le mot qui la décrit finalement le mieux pourrait être le courage. Elle va en effet se retrouver seule dans un monde complètement inconnu et dans lequel elle va devoir affronter de nombreux dangers pour sauver ses parents, et notamment faire face à la sorcière Yubaba.

Chihiro ne recule pas face à la difficulté, retrousse ses manches et devient une vraie petite guerrière prête à tout – même à nettoyer un démon dégoûtant – pour sauver ceux qu’elle aime. Elle nous apprend que dans la vie, il faut s’accrocher et faire preuve d’audace pour obtenir ce qu’on veut, quitte à garder en nous une petite fille capricieuse pour arriver à ses fins.
L’autre figure féminine de ce film est Yubaba, mais qu’est-ce qui la rend si terrible ? Yubaba est avant tout une femme d’affaires, prête à tout pour que son business soit prolifique. Elle se doit ainsi d’être ferme, voire méchante ; un salarié qui ne fait pas bien son travail n’est plus un salarié pour bien longtemps. Finalement, cette femme d’affaires essaye tant bien que mal de réussir dans le monde du travail tout en restant présente pour son enfant et l’élever comme il faut. Une terrible sorcière, qui n’est peut-être pas si terrible que ça…

Miyazaki représente dans tous ses films des figures féminines fortes : sorcières, guerrières, mères, sauvages, jeunes et vieilles. Peu importe leur rôle : elles sont toutes courageuses et indépendantes, et n’hésitent pas une seule seconde à se battre avec tout leur cœur pour ce en quoi elles croient.


2) Tout sur ma mère – Pedro Almodóvar

Manuela, infirmière, vit seule avec son fils Esteban, passionné de littérature. Pour l’anniversaire de sa mère, Esteban l’invite au théâtre où ils vont voir Un tramway nommé désir. À la sortie, Manuela raconte à son fils qu’elle a interprété cette pièce face à son père dans le rôle de Kowalsky. C’est la première fois qu’Esteban, bouleversé, entend parler de son père, mais il est soudainement renversé par une voiture. Folle de douleur, Manuela part à la recherche de l’homme qu’elle a aimé, le père de son fils.

Tout sur ma mère, Pedro Almódovar

Au-delà d’une histoire d’amour entre une mère et son fils, Tout sur ma mère est un hymne aux femmes, et notamment à celles qui doivent se battre pour gagner leur argent et qui n’ont pas peur de ce qu’on peut penser d’elles, des femmes que l’on considère parfois sales, bêtes, indignes : des prostituées. À l’instar de Picasso avec Les Demoiselles d’Avignon, Almódovar n’essaie pas de les rendre belles, de montrer une version utopique de la situation de la femme. Il met en scène des femmes fortes, extravagantes et aborde les tabous qui les entourent : le VIH, l’avortement, l’immigration, la prostitution, l’homosexualité et la transidentité.

Un film qui donne envie de sortir des carcans qui entourent les femmes, d’enfiler une mini-jupe et d’aller crier sur les toits.


3) Le sourire de Mona Lisa – Mike Newell

En 1953, Katherine Watson, une jeune femme fraîchement diplômée de l’université de Berkeley, intègre la prestigieuse école pour filles de Wellesley afin d’enseigner l’histoire de l’art. 

Le Sourire de Mona Lisa, Mike Newell

Alors que la majeure partie des jeunes femmes se rêvent en épouses et mères de familles comme le dictent les magazines féminins, Katherine Watson va insuffler à ses étudiantes l’envie de se dépasser et d’avoir le courage de mener l’existence qu’elles souhaitent réellement vivre. Déterminée à affronter les mœurs dépassées de la société et de l’institution, elle va montrer aux plus jeunes qu’il est possible de réussir dans d’autres domaines que la famille. Elles sont intelligentes, pleines d’ambition et n’ont bientôt plus besoin qu’on leur dise quoi faire et comment. 


4) Rebelle – Disney Pixar

Depuis la nuit des temps, au cœur des terres sauvages et mystérieuses des Highlands d’Écosse, récits de batailles épiques et légendes mythiques se transmettent de génération en génération. Merida, l’impétueuse fille du roi Fergus et de la reine Elinor, a un problème… Elle ne veut pas devenir princesse ! Maniant l’arc comme personne, Merida refuse de se plier aux règles de la cour et défie une tradition millénaire sacrée aux yeux de tous et particulièrement de sa mère. Dans sa quête de liberté, Merida va involontairement voir se réaliser un vœu malheureux et précipiter le royaume dans le chaos. Sa détermination va lui être cruciale pour déjouer cette terrible malédiction.

Rebelle, Disney Pixar

Mérida incarne parfaitement l’ado contemporaine, en perpétuel conflit avec ses parents et prête à tout pour devenir indépendante. Elle n’est pas conventionnelle, elle ne cuisine pas, ne sait pas coudre et n’a pas acquis les bonnes manières dignes d’une princesse, à l’opposé de sa mère qui suit les règles et qui ne veut que le bien de sa fille. 

Tout ce que veut Mérida, c’est monter son cheval avec son arc et partir à l’aventure, une princesse en mal de liberté et prête à tout pour s’émanciper du rôle qu’on lui a assigné.


5) Thelma et Louise – Ridley Scott

Deux amies, Thelma et Louise, frustrées par une existence monotone, l’une avec son mari, l’autre avec son petit ami, décident de s’offrir un week-end sur les routes magnifiques de l’Arkansas. Premier arrêt, premier saloon, premiers ennuis et tout bascule. Un événement tragique va changer définitivement le cours de leurs vies.

Thelma et Louise, Ridley Scott

Deux femmes à priori ordinaires, vont faire face tout au long du film à différentes figures de domination masculine : un mari tyran qui force Thelma à rester à la maison, un camionneur obsédé et harceleur, et surtout, un violeur. Toutes leurs vies, elles ont subi des violences de ces hommes sans qu’il n’y ait justice. Après cette terrible nuit, “parce qu'[elle] a dansé avec lui toute la soirée, et tout le monde l’a vu, ils penseraient qu'[elle] l’a bien cherché”, tout bascule pour elles.
Thelma et Louise ne peuvent plus compter que sur elles-mêmes, quitte à faire de mauvaises choses pour se protéger des lois construites par les hommes. Elles apprennent à se défaire de leurs vies d’avant, bien rangées et prennent les armes, devenant ainsi des dures à cuire qui ne se laissent pas faire par les hommes.

Il est vrai que ce film pourrait être vu comme un encouragement à la violence envers les hommes et à se faire justice soi-même. Plus simplement, il montre aux femmes qu’elles ont le droit de se battre pour les crimes dont elles ont été victimes. Des femmes qui font réaliser aux hommes que non, c’est non, dessinant ainsi les prémices du mouvement #metoo.

Lucile Vincent

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