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Zoom sur 3 mouvements picturaux du XXe siècle

Kasimir Malevitch

On connaît bien l’éternel “cubisme” avec ses formes abstraites, le “fauvisme” avec ses couleurs vives et franches, “l’expressionnisme” et sa déformation des objets… De tous ces célèbres mouvements, qui ont fait l’art du XXe siècle, certains sont moins populaires. Dans cet article, trois mouvements peu connus du siècle dernier sont mis en lumière.

1- Le Suprématisme

Le suprématisme est un mouvement pictural russe du début du XXe siècle. C’est un    courant qui participe au mouvement plus large de l’Avant-garde russe. Le suprématisme reste, en dépit de l’apport de quelques artistes, l’aventure d’un seul homme : Kasimir Malevitch, qui s’est enthousiasmé pour ce système dès 1913. Lui-même a tenu à exprimer avec force et clarté sa foi en un art qui ne soit plus à lui-même que son propre but. Ses premières œuvres ont été présentées à l’exposition de peinture de Pétrograd.
Elles ont soulevé l’indignation de la critique, des journaux de l’époque ainsi que des professionnels de la peinture.

Kazimir Malevitch, Carré noir sur fond blanc 1915

Ce mouvement se base sur un aspect très géométrique avec trois formes définies : le carré, le cercle et la croix. Il est connu aussi pour ses trois périodes de couleurs : le noir, le blanc, utilisé pour le fond afin de représenter un espace qui serait infini et les couleurs primaires utilisées pour le reste.

Pourquoi le mot “suprématisme” ? Parce que les artistes de ce courant se fixent en principe sur la suprématie d’un sentiment qui soit pur, d’une forme travaillée dans sa plus simple représentation. Les oeuvres sont ainsi dégagées de toute signification qui serait rationnelle, irrationnelle, symboliques etc… La vision surnaturelle de ce courant est très ressemblante à celle du peintre auquel Malevitch s’est mesuré tout au long de sa carrière : Kandinsky.

Kasimir Malevitch, Composition suprématiste, 1916

Vassily Kandinsky, Composition VIII , 1923

 

 

 

 

 

 

Seuls quelques rares peintres ont considéré la peinture comme action poursuivant un but en soi. Ces peintures ne voient pas les maisons, ni les montagnes, ni le ciel (…) toutes ces choses sont des surfaces picturales (…). Ces peintres ne voient que la peinture qui pousse sur la surface” Malevitch, 1919

2- L’art Naïf

L’art naïf a été crée en 1937 par une exposition parisienne : “Les maîtres populaires de la réalité.” Elle réunit le Douanier Rousseau, André Bauchant, Camille Bombois…
Ferdinand Cheval qui est un facteur à Hauterives, construit quant à lui de 1879 à 1912 “son palais idéal”, qui est un chef d’œuvre de l’architecture naïve.

L’art naïf est un mouvement de peinture qui désigne la manière d’aborder la peinture par les peintres naïfs. Ces peintres sont le plus souvent autodidactes et se trouvent en décalage avec les courants artistiques de leurs temps et cela se ressent dans leurs oeuvres. Ces peintres ne possèdent pas de formation et donc n’ont pas recours aux règles définies depuis la renaissance Italienne. Parmi les plus célèbres figures de ce mouvement, nous pouvons citer : Henri Rousseau, Antonio Ligabue, Séraphine De Senlis, Louis Vivin…

Grandma Moses, Birthday Cake, 1952

Les principales caractéristiques de ce mouvement sont l’absence de la règle de la perspective, l’intensité de la couleur par rapport à la distance et la diminution de la précision du dessin selon cette dernière. On appelle ce style art naïf car le résultat évoque un univers enfantin. Il y est souvent représenté des figures populaires, des animaux domestiques, des paysages de campagne etc…

Louis Vivin, Le Trianon, XXe siècle

D’autres caractéristiques sont importantes : le dépaysement dans les tableaux, “l’insuffisance technique” des peintres, l’idéalisation des tableaux, ou encore la “perspective mentale” qui fait par exemple peindre une fleur plus grande qu’un arbre ou une maison.

Henri Rousseau, Moi-même, 1890

André Bauchant, Ulysse réclamant à Circé ses compagnons changés en pourceau, 1944 

 

 

 

 

 

 

 

“Ces artistes osent croire que le temps n’est rien, que la mort même est une illusion et qu’au-delà de la misère, de la souffrance et de la peur (…) pour qui sait voir, respirer et entendre, un paradis quotidien, un âge d’or avec ses fruits, ses parfums, ses musiques […] un éternel éden, où les sources de jouvence l’attendent pour effacer ses rides, ses fatigues“. André Malraux 

3- L’Orphisme ou le cubisme orphique

L’orphisme a été nommé par Guillaume Apollinaire en 1912 pour désigner la poésie picturale qui découvre dans certaines œuvres de Frantisek Kupka ou Fernand Léger. Ce nom fait clairement référence à son poème Orphée de 1908. Dans la mythologie grecque, Orphée symbolisait l’art de la chanson de la lyre.

Francis Picabia, Les nageurs polychromes, 1942-1946

Frantisek Kupka, Forme de jaune, 1911

Fernand Léger, La Femme en bleu, 1912

 

 

 

 

 

 

 

Les peintres orphiques s’inspirent du cubisme, mais se démarquent de l’effet statique et monochrome de ce dernier. Ils veulent principalement rompre avec la figuration en utilisant la forme et la couleur, qui est au coeur de leur travail. Ils souhaitent de plus se passer progressivement d’une matière qui soit reconnaissable (figurative) et donner à voir des “couleurs qui deviennent sujet”. L’orphisme est ainsi considéré comme une étape vers l’abstraction, se voulant de plus en plus manifeste.

Robert et Sonia Delaunay, principaux artistes de ce courant, usent de ces formes et  couleurs pour mettre en avant la sensation qu’ils souhaitent partager, la construction de l’espace, la luminosité. Ils utilisent des cercles concentriques colorés donnant du dynamisme et de l’expression aux tableaux.

Robert Delaunay, Formes circulaires, soleil, lune, 1913

Sonia Delaunay, Les Robes Poèmes, 1969

 

 

 

 

 

 

 

 

Des peintres comme Fernand Léger, Francis Picabia, Frantisek Kupka sont aussi très importants dans ce mouvement.


Propos de Charlotte Gaillard

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