Voir l’Italie et mourir
De la peinture à la photographie
Peinture et photographie ne font pas appel aux mêmes codes pour représenter le monde. Alors que la première peut tout se permettre et embellir la réalité, la seconde ne peut que choisir des sujets à la beauté transcendante pour faire voyager ceux qui la contemplent. En faisant dialoguer les arts entre eux, ‘Voir l’Italie et mourir’ propose une immersion historique au cœur de Rome, Venise, Florence, Capri, Naples et autres villes renfermant des trésors inestimables. Les richesses culturelles et artistiques des daguerréotypes présentés fascinent dès les premières minutes. La finesse de la technique embarque le visiteur, entre places pittoresques, monuments et autres sites illustres. Puis viennent les photographies – largement influencées par la peinture, mais aussi en concurrence avec celle-ci –, traces immortelles d’une époque, d’un passé révolu observable des années après.
Mutations artistiques
Evolution après évolution, les figurations de l’Italie se font multiples : calotypes, négatifs verre, maquettes, mosaïques… La péninsule change sous le poids des années : elle devient le berceau d’une culture incontournable pour tout artiste depuis Goethe et attire toujours plus de curieux, notamment avec Le Grand Tour et les fouilles archéologiques. Autant d’étapes qui ont fait son histoire, immortalisée par les artistes et restituée, ici, de manière chronologique. Des clichés – dégageant une grâce morbide – d’individus fait prisonniers de la lave du Vésuve aux portraits stéréotypés d’habitants en tenues folkloriques, en passant par l’exploration de la minéralité du corps humain, ‘Voir l’Italie et mourir’ parcourt les conceptions artistiques qui échafaudent l’héritage du pays.
Manque d’originalité
Le point faible de cette exposition ne vient pas des œuvres proposées au public mais de leur mise en scène. Vierges de toute fantaisie, les salles se contentent de tableaux et de photographies posés sur les murs et de quelques statues. S’en dégage un sentiment de froideur en contraste avec la chaleur de son objet, l’Italie. Les dispositions se suivent et se ressemblent, n’offrant guère un environnement propice à l’évasion. Autre frustration, l’agencement de certains daguerréotypes qui les rend difficilement visibles. Enfin, ‘Voir l’Italie et mourir – Photographie et peinture dans l’Italie du XIXe siècle’ déçoit par le peu de toiles exposées, comparé au grand nombre de clichés.
Dommage de ressortir avec une telle sensation de vide alors que chaque œuvre nous fait toucher du doigt les pierres des édifices et nous évoque les senteurs de la péninsule.
Mélanie Grenier
Commissariat : Dr. Ulrich Pohlmann, conservateur en chef ; Françoise Heilbrun, conservateur en chef au musée d’Orsay ; Joëlle Bolloch, chargée d’études documentaires au musée dOrsay.
Du 7 Avril 2009 au 19 Juillet 2009
Mardi, mercredi, vendredi et samedi de 10h à 18h, le jeudi de 10h à 21h45, le dimanche de 9h à 18h
Tarifs : de 5,50 à 8 euros
Musée d’Orsay
1 rue de la légion d’honneur
75007 Paris
Tel : 01.40.49.48.14
Métro : Musée d’Orsay
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