Trois artistes d’exception à découvrir au Jeu de Paume
Les amateurs d’art vont être ravis ! Dès le 6 février, le Jeu de Paume expose deux photographes et un vidéaste : Raoul Hausmann, Susan Meiselas et Damir Očko. Trois formidables artistes aux univers éclectiques à découvrir !
Raoul Hausmann : un regard en mouvement
Raoul Hausmann est un des fondateurs du groupe Dada et inventeur du photomontage. Il est notamment célèbre pour son assemblage datant de 1919, L’esprit de notre temps ou Tête mécanique. Pourtant, son oeuvre photographique reste longtemps méconnue et sous-estimée. Elle n’est que réellement découverte et appréciée dans les années 1980.
Son approche du médium, documentaire mais aussi lyrique, donne à voir des photographies poétiques, où le moindre détail nous plonge dans une médiation contemplative. Lorsqu’il se réfugie à Ibiza en 1933, pour fuir le régime nazi, Raoul Hausmann réfléchit notamment aux usages sociaux et politiques. Ses photographies et son travail sur une architecture vernaculaire cherche justement à invalider l’idée d’« origine » et de « race » émise par les Nazis.
Susan Meiselas : méditations
Commençant à pratiquer la photographie documentaire dans les années 1970, membre du groupe Magnum dès 1976, Susan Meiselas questionne le statut des images par rapport au contexte dans lequel elles sont perçues, avec une approche personnelle, autant que géopolitique. Elle s’est faite connaître en photographiant les zones de conflits en Amérique Centrale dans les années 1980 (série Méditations, 1978-1982).
La force des ces photographies, à l’esthétique crue et colorée, met en lumière les effets de la circulation des images. Cela a largement contribué à sa renommée. D’autres séries sont présentes, comme 44 Irving Street (1972), Carnival Strippers (1975), ou encore A Room of Their Own (2015-2017), ce qui permet de bien retracer l’évolution de sa pratique.
David Očko : Dicta
Vidéaste né en 1977 à Zagreb (Croatie), Damir Očko nous invite à parcourir les méandres du langage et la manière dont le système neurophysiologique le génère avec poésie. L’exposition s’articule autour du film Dicta II (qui fait suite à Dicta I, réalisé autour des écrits biographiques de Bertold Brecht), un film aux influences conceptuelles et dadaïstes.
Avec cette vidéo, il fait du spectateur un « regardeur éveillé », malgré une accessibilité visuelle et sonore perturbée. Y sont abordés les notions d’entrave, d’effacement, la perte de fonction du langage. À relever également : le dévoilement intéressant d’une mainmise ordinaire de la passivité.
Liv Bulteau
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