Superposition : “La rue reste le terrain de jeu préféré des artistes”
L’association Superposition investit la ville de Lyon depuis quelques années, elle met à l’honneur l’art urbain. Aujourd’hui encore, elle collabore avec des acteurs locaux. On a rencontré Maïlys Febvre, responsable des projets artistiques de l’association.
Comment est née l’association ? Quels en sont les objectifs ?
L’association est née d’une volonté de mettre de la couleur dans notre ville, et également d’offrir une visibilité à ces artistes. Tout a commencé autour d’un appel à projets lancé par la DRAC en 2016. Pour pouvoir déposer notre candidature, nous devions avoir une structure. Ni une ni deux, nous avons créé l’association Superposition ! Même si notre candidature n’a pas été retenue, le projet était lancé !
Depuis 2016, nos œuvrons à valoriser et promouvoir l’art urbain par le biais d’événement grand public comme l’Urban Art Jungle Festival, des cycles d’expositions ou encore des projets artistiques privés et publics. Cela passe donc par le soutien et l’accompagnement des artistes dans leur démarche artistique.
Pourquoi le nom Superposition ?
“Superposition”, comme une manière de se superposer à la ville et son existant, d’y apporter notre pierre à l’édifice. La superposition c’est également une technique artistique courante, un constat qui matchait avec notre secteur d’activité.
Pourquoi avoir choisi de mettre en avant l’art urbain en particulier ?
La passion et l’envie nous ont guidé à l’art urbain et l’envie de faire de Lyon, une ville incontournable de ce mouvement. Bien que la ville possède déjà des fresques connues des Lyonnais, notamment la fresque des Canuts, il me semble nécessaire de favoriser la force créative des talents locaux en leur offrant de nouveaux espaces d’expression. En complément des musées et des galeries, la rue reste le terrain de jeu préféré des artistes de ce mouvement et offre un véritable musée à ciel ouvert aux habitants.
Comment accompagnez-vous les artistes ?
Notre accompagnement se déploie sous plusieurs formes et nous leur proposons plusieurs outils afin de les accompagner dans leur professionnalisation et leur démarche artistique. Cela peut passer par le montage d’une exposition en solo show ou collective. Nous leur apportons notre soutien tant au niveau de la mise en place de l’exposition, de la communication, ou encore de la médiation. L’Urban Art Jungle Festival en est un exemple parmi tant d’autres. En parallèle, nous leur proposons également des projets rémunérés pour des structures privées ou publiques. Une manière pour eux de vivre de leur passion et de mettre en lumière leur art.
Comment choisissez-vous les artistes qui vont bénéficier de votre soutien ?
Nous n’avons aucune exclusivité avec les artistes avec lesquels nous travaillons. Notre volonté est de mettre en avant la richesse des talents de Lyon (et il y en a beaucoup). Depuis 2016, des projets ont été créés, des liens se sont tissés faisant que nous continuons de travailler avec eux. Evidemment, nous sommes toujours ouverts à découvrir et à collaborer avec de nouveaux artistes. À bon entendeur !
Quelles sont les actions mises en place par l’association pour démocratiser l’art et le rendre plus accessible ?
Plusieurs actions sont mises en place comme la création de cycles d’expositions, de festivals, l’animation d’ateliers d’initiation aux pratiques plastiques ou encore la collaboration avec d’autres structures culturelles. Toutes ces actions nous permettent d’édifier des passerelles interactives entre le public, les artistes et l’art.
Après la clôture du Fort Superposition situé au fort Saint-Laurent, quelle est la suite de ce beau projet ?
Nous avons quitté le Fort Superposition après un an et demi d’occupation, c’était une super année ! Riche de découvertes, d’expériences et d’événements. Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin. Le bastion Saint-Laurent va laisser place à un nouveau projet immobilier. Une page se tourne mais une nouvelle se crée, Superposition continue et a déménagé depuis dans un nouveau quartier lyonnais dans lequel elle compte bien faire bouger les lignes !
Avez-vous envie d’essayer de nouvelles choses pour l’avenir de l’association ?
Nous sommes toujours ouverts à la collaboration avec d’autres structures, qu’elles soient culturelles ou non. Le contexte sanitaire a fait que nous avons aussi dû réorienter certaines de nos activités et adapter certains projets. Prochainement, nous allons sortir une exposition capsule inédite en ligne. À défaut d’avoir un lieu physique, nous allons présenter une nouvelle collection d’œuvres réalisée par une dizaine d’artistes locaux. Le point de départ du projet a été de trouver un nouveau support, de préférence réutilisable. L’idée du bois nous est venue tout naturellement, nous sommes donc allées au contact de menuiseries et de nos partenaires comme Arkaïc Concept pour récupérer et recycler des pièces en bois. Une fois les supports récupérés, nous les avons livrés aux artistes. Et c’est là que la magie et la poésie opèrent ! Une manière aussi de souligner l’importance de produire et de consommer local. Rendez-vous donc sur notre site pour découvrir cette belle exposition et repartir avec des cadeaux de Noël fait-main.
Avec l’actualité de cette année, le COVID, le confinement, comment imaginez-vous la culture de demain ?
Vaste débat ! Ces derniers mois, de nombreux secteurs ont été impactés dont la culture qui a malheureusement été relayée au second plan. Et force est de constater, sa nécessité et sa place dans notre quotidien. Il va donc falloir repenser le paysage culturel, mettre en place de nouveaux process collaboratifs, et surtout penser une culture de demain qui prennent en compte les nouveaux enjeux à la fois sociétaux, sociaux et environnementaux.
Propos recueillis par Pauline Chabert
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