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Street art : Miramar Mod’h, dans les rues d’Amman

Maeva Gourbeyre 11 mars 2019
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Le Proche-Orient est en constante évolution, en dépit des clichés qui persistent sur cette région du monde, il y bourgeonnent de véritables pépinières culturelles et artistiques.

Prenez, par exemple, Amman, capitale de la Jordanie. La cité romaine qui fait le bonheur des passionnés d’archéologie abrite un nouveau trésor, le patrimoine de demain : les fresques de street art. C’est en la voyant peindre sur Youtube que nous nous sommes intéressée à Miramar Mod’h. L’artiste a eu la gentillesse de répondre à nos questions (via instagram, nous sommes des Millennials) :

Tu peux me parler de ton parcours ?

Je suis autodidacte, bien que j’essaye d’améliorer ma connaissance des arts  à travers divers aspects de ma vie.

Que ce soit au travers de ma licence d’animation à l’Université ou en lisant des livres pour étendre mon horizon de pensée.

Comment te sens-tu perçue par la société Jordanienne par rapport à ton statut de femme artiste ?

Quand je travaille en atelier ou dans le système des galerie je n’ai l’impression que le sexisme soit un problème. Mais quand tu es dehors en train de peindre une fresque, avec les passants qui t’entourent toute la journée, tu te retrouve vite à expérimenter le sexisme ordinaire.

Par exemple, sur mon premier mural, la plupart des hommes qui s’approchaient s’adressaient tout de suite aux amis masculins qui m’assistaient et ne me dirigeaient aucune question ou d’appréciation directement.

Quels sont les enjeux ou les préoccupations de ton travail en ce moment ?

J’essaie de prendre une route différente dans mon processus de peinture de manière à produire moins de réflexion et plus de spontanéité. Je sens qu’un tel processus crée des œuvres plus vraies et une meilleure compréhension de moi même à travers l’art.

Tu utilises le street art plutôt comme une forme d’activisme ou simplement comme moyen d’expression personnelle ?

Je pense que toute production artistique est tenue d’avoir une résonance politique.  De nos jours le politiquement correcte est contesté en diverses formes d’expression.

Et donc, comme tout est susceptible d’être politique, et ça inclut l’expression personnelle, je suppose que ce que j’essaie de produire est une manière authentique d’animer une opinion.

Tu as des modèles ou sources d’inspiration particulières en ce moment ?

A la fois tout et rien m’apportent de l’inspiration en ce moment. Même s’il s’agit d’un vide plein de rien, ça titille mon besoin de créer et de remplir ce vide. Et si ça implique un désordre fait de tout, je me retrouve à ramasser des morceaux ici et là.

Propos recueillis par Maeva Gourbeyre

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