Stephany Sanossian : “Je cherche à faire des œuvres avec du sens !”
Partez à la rencontre de Stephany Sanossian une artiste arménienne/syrienne basée à Dubaï, aux Émirats arabes unis. A partir des éléments visuels de sa vie quotidienne, elle cherche à intégrer l’image du Moyen Orient avec celle de l’international. Pour cela elle s’inspire des médias, de la photographie, du cinéma et les mélange avec des images de lieux culturels et historiques.
Comment as- tu commencé dans le domaine du collage ?
Je pense que ça remonte au temps de réseaux sociaux MSN ainsi que les visuel Microsoft des année 90, en enregistrant tout les visuels fournis par le réseaux, je gardais une sorte de mémoire visuelle de ces éléments, et essayais d’ouvrir le champs créatif de ma pensée à partir de ces visuels. Je cherche toujours à aller plus loin que le visuel que j’ai devant moi, développer les images graphiques qui sont présentes.
En plus de ça, après avoir passé quelques années à Barcelone pour mon master en innovation et design, c’était les années d’essor de ma carrière, j’avais beaucoup de créativité ainsi que d’énergie pour créer.
Comment décris-tu ton travail ? De quoi tu t’inspires ?
C’est ma réaction à travers non pas un regard, mais des regards multiples, j’essaie de multiplier le regard sur les éléments de mon quotidien dans le but d’aller plus loin au niveau de ma carrière. Pour cela je regarde le travail des autres artistes à l’international et essaie de pousser mon travail pour toucher un public plus large.
Concernent l’inspiration c’est plutôt le quotidien, mon principe est de mélanger deux ou trois visuels, pas plus, donc c’est plutôt simple de trouver des idées pour en faire sortir une œuvre, en prenant beaucoup de notes pendant ma journée. L’histoire de l’art fait aussi partie des domaines qui m’inspirent beaucoup, c’est un monde à part entière, j’admire beaucoup la patience des peintres, même si, je ne suis pas aussi patiente pour créer ! La question du temps en se comparant à leur époque, est incroyable ! C’est la raison pour laquelle je trouve que c’est une bonne idée de reprendre leurs œuvres pour les exposer au mainstream de notre époque.
À la fin toutes mes inspirations reviennent à mes souvenirs d’enfances dans la ville d’Alep en Syrie.
Cette inspiration m’a poussé à faire une collaboration avec le photographe Mouhammed Nammour basé à Damas en Syrie, pour la série de photos des écoles et des caractères Disney, afin de mettre la lumière sur la situation actuelle de écoles.
Je cherche aussi à rendre mes œuvres significatives, d’aller au delà d’une simple collage, de faire travailler la mentalité du spectateur, les spectateurs qui cherches des idées signifiantes et non pas les amateurs de réseaux sociaux qui cherchent à augmenter leurs followers, ça c’est un sujet qui me frustre ! C’est la raison pour laquelle j’ai pris une pause des réseaux sociaux, pour que je puisse guider mon contenu à des idées constructives. Ce n’est pas la meilleure idée pour gagner sa vie, mais je m’en fou ! Je cherche à faire des œuvres avec du sens, nous ne devrions pas perdre nos valeurs pour des chiffres.
On remarque dans ton travail une fusion entre plusieurs formes d’arts, comment décides-tu que ça va être esthétiquement plaisant ?
La question du point de vue est essentielle, je parcours entre 500 et 1000 photos par jour, c’est le résultat de visualiser beaucoup, et puis de garder l’essentiel, c’est la procédure aussi d’archiver des visuels dont je pense me servir un jour. En même temps, dans l’art du collage, je pense surtout au message de l’œuvre, c’est une procédure, de choisir le visuel et de le rendre signifiant à travers un message. Parallèlement à la question des couleurs et des formes qui devait être fusionnées soigneusement.
A travers tes œuvres tu mélanges plusieurs temporalités, entre l’art médiéval, la renaissance et les séries des années 90 et autres, est-ce que tu préfères une époque plus qu’une autre ?
Pas vraiment, j’ai visité la Syrie il n’y a pas longtemps, c’est la raison pour laquelle j’ai des photos des monuments historiques, en pensent à l’œuvre de la série “Friends” et la citadelle médiéval d’Alep, c’est à partir des éléments de mon quotidien ainsi que des choses avec lesquelles j’ai grandi que je cherche à croiser. En plus de ça il y a la question de la satisfaction de l’œil du spectateur et moi-même, mais aussi une question de géométrie utilisée dans les peintures de l’histoire de l’art, le collage doit être harmonieux.
Est-ce que tu as un message spécifique à faire passer ?
Récemment, j’ai envie d’intégrer plus d’humain dans mes œuvres que des monuments, je pense que ça permet de partager plus d’expériences ainsi que des messages. J’ai l’impression les gens sont plus interactifs avec les œuvres qui englobent des questions humaines, ça rend les œuvres plus intéressantes.
Concernant la plateforme de l’exposition des œuvres, outre les réseaux sociaux, est-ce que tu a une idée d’un endroit d’exposition dont tu souhaites exposer ton travail ?
A mon avis, le fait d’avoir un nombre intéressant d’internautes qui me suivent sur Instagram, ça me donne une responsabilitée envers ma création. Je pense que Instagram est une plateforme permettant aux artistes d’avoir une visibilité et c’est à l’artiste de savoir comment communiquer son travail avec le public. A la fin de la journée, on voit bien le succès de certains artistes sur les réseaux sociaux. Sinon je choisirai le Louvre Abu Dhabi, ça me rappelle l’Europe avant d’avoir déménagé en EAU.
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Propos recueillis par Abada Garakala
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