Soledad Bravi : “Pierre Hermé aimait mon humour et moi ses gâteaux”
Rencontre avec Soledad, illustratrice professionnelle depuis 1993. Elle est l’auteure de nombreux livres et a effectué de jolies collaborations avec Elle, Colette, Chanel, Pierre Hermé…
Bonjour Soledad, pouvez-vous nous expliquer un peu votre parcours ?
J’ai fait une école d’arts graphiques, Penninghen. J’ai commencé par la pub avant de me mettre à l’illustration. J’ai débuté par des dessins pour Madame Figaro puis le magazine Elle m’a contactée pour illustrer “le courrier électronique de Fonelle” chaque semaine. Je devais dessiner une femme ultra tendance, différente à chaque fois. En parallèle, je dessinais des couvertures de livres pour la collection Les paresseuses aux éditions Marabout. Cette collection a tout de suite plu et j’ai réalisé de plus en plus de couvertures, plus de 100 au total. Puis on a décliné la collection en coffrets de toutes sortes : papeterie, mugs… J’ai aussi créé chez Petit Jour une collection d’assiettes avec des bonnes manières dictées par des princesses et des princes. J’ai également exposé chez Colette, fait des boîtes à macarons pour Pierre Hermé… Aujourd’hui, j’édite mes illustrations colorées en posters chez Image Republic, tout en réalisant des livres pour les petits et les grands.
Comment est née l’idée de dessiner majoritairement des femmes dans leur vie quotidienne ?
C’est moi que je dessine à travers toutes ces femmes.
Pouvez-vous nous parler de votre rôle d’autrice-illustratrice, avec le livre Pourquoi y a-t-il des inégalités entre les hommes et les femmes? ?
Assez naïvement, j’avais du mal à comprendre pourquoi il y a autant de différences entre les hommes et les femmes, pourquoi les hommes ont réussi à avoir cet ascendant. Lors d’une manifestation contre l’avortement, en voyant des jeunes filles hurler en haut des camions, je me suis dit qu’il y avait vraiment quelque chose qui ne tournait pas rond pour que des femmes aient envie qu’on leur enlève un droit si difficilement acquis. Devant tant d’incompréhension, j’ai voulu trouver l’origine du problème et pour cela repartir au début, à la Préhistoire. Il fallait ensuite trouver quelqu’un qui puisse m’aider dans mon entreprise. J’ai demandé à Dorothée Werner, journaliste grand reporter, qui était un peu affolée par l’idée de devoir repartir si loin en arrière mais séduite par la démarche. Elle a alors cherché des textes sur chaque période de l’histoire, dans lesquels je plongeais pour établir le déroulement de la chronologie.
Quels sentiments cherchez-vous à transmettre à travers vos illustrations ?
J’essaie d’être positive, d’apporter de la joie, un sourire.
Pourriez-vous nous parler de l’une de vos collaborations ?
Oui, je peux vous parler de celle avec Pierre Hermé. J’avais besoin de son autorisation pour imprimer l’une de ses recettes que j’avais mise en dessin dans l’un de mes livres. En la voyant, il a eu envie de la prendre pour en faire sa carte de vœux. Il aimait mon humour et moi ses gâteaux. On a fait un livre de recettes ensemble, j’ai dessiné des boîtes de macarons…
Avez-vous de futurs projets en cours ? Quel est l’impact de la situation actuelle dessus ?
Je suis en train de travailler avec Petit Bateau pour une collection capsule qui doit sortir pour l’été. Mis à part le port du masque quand je dois aller à des réunions, pour l’instant nous ne rencontrons aucune difficulté. J’espère simplement que l’impression des éléments de la collection ne prendra pas de retard.
Retrouvez Soledad Bravi sur son compte Instagram.
Propos recueillis par Thaïs Franck
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