Retour sur la sculpture invisible vendue près de 15 000 euros aux enchères
"Buddha in contemplazione", une précédente œuvre de Salvatore Garau, Capture vidéo YouTube
Incroyable mais vraie, la sculpture baptisée Io Sono, “Je suis” en français, de l’artiste contemporain italien Salvatore Garau a été adjugée mi-mai pour la coquette somme de 14 820 euros par la maison de ventes Arte Rite à Milan.
Le prix initial de cette création était au départ proposé autour de 6 000 euros, avant de voir son prix décoller contre toute attente, atteignant près de 15 000 euros ! Jusque-là, rien de choquant… si ce n’est que la sculpture est immatérielle, autrement dit, on ne la voit pas, ce qui ne semble pas avoir été un frein pour sa vente !
Symbole de liberté et d’imaginaire, l’artiste sarde qui ne crée que des sculptures invisibles justifie ses créations par le fait que : “le vide n’est rien d’autre qu’un espace plein d’énergie et même si nous le vidons et qu’il ne reste plus rien, selon le principe d’incertitude de Heisenberg, ce rien a un poids. Par conséquent, il a une énergie qui se condense et se transforme en particules. Qui est en nous. Après tout, ne façonnons-nous pas un Dieu que nous n’avons jamais vu ?”.
L’heureux acquéreur de cette sculpture invisible s’est vu remettre un certificat d’authenticité et d’originalité de l’œuvre. Pour Salvatore Garau, bien qu’invisible, sa sculpture existe bel et bien et représente une “parfaite métaphore de l’époque que nous vivons” a t-il expliqué à L’Unione Sarda. D’ailleurs, l’acquéreur qui a préféré rester anonyme devra suivre les consignes laissées par l’artiste pour l’exposition de l’œuvre : Io sono devra être installée dans une “maison privée, au centre d’une pièce vide dans un carré de 150cm x 150cm marqué par du ruban adhésif sur le sol”.
Il semblerait que l’art contemporain ne connaisse pas de limites et ne cesse jamais de nous surprendre ! Formé à l’Académie des Beaux Arts de Florence, Salvatore Garau n’est pas le premier à faire de l’invisible un art. En 1958, Yves Klein avait mis en scène le vide lors d’une exposition chez Iris Clert, à Paris.
Septs statues
L’artiste italien de 67 ans n’en est pas à sa première sculpture invisible. En février dernier, l’artiste avait installé Buddha in contemplazione sur la place de la Scala, à Milan. Mais alors vous devez vous poser la question de comment peut-on voir cette sculpture alors qu’elle est invisible ? Comme vous vous en doutez, on ne voit rien mis à part un carré blanc dessiné au sol qui marque l’emplacement de celle-ci. C’est le moment de faire appel à votre imagination !
Le projet ne s’arrête pas là, l’artiste qui a déjà reçu plusieurs propositions pour d’autres villes dans le monde exposera sa troisième œuvre à New York. Son souhait ? Exposer sept sculptures invisibles dans différentes villes, le chiffre portant une signification particulière pour l’artiste et qu’il qualifie de “riche de symboles et de sens”.
http://https://www.youtube.com/watch?v=k0kbgXDMQUs&t=2s
Agathe Bourdeauducq
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