Rencontre avec Rachel Marks, une artiste pluridisciplinaire à la Galerie Artistik Rezo
À l’occasion de son solo show à la galerie Artistik Rezo du 4 au 23 février 2022 (vernissage le 3 février), l’équipe a posé quelques questions à l’artiste américaine, qui mêle art plastique et performance autour de ses arbres recomposés.
Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Je suis une artiste et danseuse américaine, je vis en France depuis 10 ans. Je travaille avec des mediums très divers – je n’aime pas me mettre de limites : je dessine, peins, sculpte, et crée des installations, parfois monumentales, et j’y mêle aussi la performance. Mon histoire avec l’art a commencé avec la danse classique, c’est pour ça que le mouvement est très important dans tout ce que je crée. Je vois mon travail comme des scènes de danse, dans lesquelles j’invite les publics à devenir chorégraphes de leurs propres expériences. D’ailleurs, j’inclue le public dans la création de beaucoup de mes projets.
Quelle est ta démarche artistique ?
Mon travail s’inspire de la nature, surtout la forêt et les arbres, mais aussi des papillons. Je travaille principalement avec des livres abandonnés, qui reviennent à leur source naturelle en redevenant arbre, pour évoquer la relation entre l’humanité et la nature. Ça raconte une nouvelle histoire de la diversité, de la connaissance et de l’importance de l’harmonie en communauté.
Quelle musique écoutes-tu lorsque tu crées ?
J’écoute de tout, ça dépend de mon humeur et de ma fatigue ! La musique qui marche toujours pour moi c’est de la musique classique contemporaine comme Steve Reich, Philip Glass, Terry Riley… qui incluent la répétition, en se métamorphosant petit à petit. C’est une évolution graduelle, comme mon travail qui évolue dans le temps.
Quel thème préfères-tu travailler ?
La nature et notre relation à elle ! L’art est un moyen de communication très fort pour toucher les gens. On peut questionner, aborder des sujets importants et avoir un impact profond sur le monde… Je souhaite utiliser ma voix artistique pour parler de l’importance de préserver et célébrer la belle diversité de notre planète, y compris les êtres humains.
Ton dernier projet ?
J’ai réalisé une grande installation pour la galerie Fernand Léger à Ivry, Papilionoideaescence. C’est une forêt en origamis avec deux perspectives : en journée, c’est la page blanche, un livre qui attend d’être écrit, et le soir, la nuit révèle la perspective secrète du papillon. J’ai réalisé un film avec une performance dansée dans mon installation pour la pérenniser.
Ton actualité, un gros projet à venir ?
Je travaille sur plusieurs projets en ce moment.
Je viens d’annoncer ma résidence d’artiste à la Philharmonie de Paris avec l’association « Inspired By Kylian Mbappé » : il s’agit d’une résidence pour préparer une installation monumentale pour les Jeux Olympiques de 2024 ! L’installation est participative : le public sera invité à travailler sur la création de l’œuvre à partir de cet été, dans mon atelier actuellement en construction à la Philharmonie…
Je suis aussi en résidence à la Fondation Martel à partir de février, pour préparer une installation et performance qui débutera en avril et sera visible jusqu’en décembre.
Enfin, je travaille sur une installation permanente pour un nouveau musée qui ouvre cet été à Times Square (New York), The Museum of Broadway.
Un lieu de rêve où exposer ?
J’ai toujours rêvé de pouvoir faire une grande installation dans une forêt, pour marier mes arbres de livres avec les vrais.
Un autre rêve serait de faire la scénographie d’une pièce de danse à l’Opéra Garnier !
Une découverte artistique ?
J’ai commencé la pole dance il y a un an et demi pour un projet artistique, ça a complètement changé ma vie. Je me suis réappropriée ma pratique en tant que danseuse et je deviens encore plus proche de l’arbre : je deviens l’arbre. C’est une vraie métamorphose où j’ai trouvé mes ailes !
Avec quel artiste tu aimerais collaborer ?
Je suis ouverte à toute collaboration, mais je serais ravie de travailler avec un chorégraphe, Damien Jalet par exemple.
Propos recueillis par Juliette Cléraux
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