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Rencontre avec Organ’Phantom, diffuseur et créateur d’art numérique

Elise Marchal 4 août 2020
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© Madani

Rencontre avec Organ’Phantom, une structure polymorphe bordelaise qui mêle la musique aux arts numériques.

Pouvez-vous nous présenter le concept d’Organ’Phantom ?

L’association Organ’Phantom contribue à la diffusion de projets artistiques évoluant dans les champs des musiques à tendance électronique et des pratiques artistiques numériques et fonde son festival ÉCHO À VENIR en 2012. Spécialisée dans le video mapping depuis presque 10 ans, l’association développe en parallèle son pôle “création d’œuvres numériques” avec son collectif d’artistes.

Complémentaire et fascinante, la rencontre des musiques électroniques aux arts visuels est une alliance puissante. D’où vous vient ce concept et pourquoi ce choix ?

L’association a été créée avec les anciens membres de la salle de concerts le Son’Art à la Victoire. La salle avait une programmation musicale très éclectique et avait une préférence pour la programmation des musiques hybrides. En poursuivant dans le mélange des genres artistiques, l’association commence à programmer des pièces pluridisciplinaires dans la continuité de ce qu’elle faisait déjà en associant des disciplines différentes (danse, vidéo, field recording, musique électronique, live, orgue etc.)

D’autres disciplines telles que des performances ou de la danse viennent parfois compléter vos créations. Comptez-vous réitérer ces croisements ?

Oui ! C’est toujours le point de départ de nos créations : “alors, cette année, qu’allons-nous associer ?”

Bourse du Travail © Nicolas Manicom

Quel rôle tient Organ’Phantom au sein des créations originales que vous proposez ?

Organ’Phantom est diffuseur, mais également créateur. Sous la direction artistique de Marie Laverda, les artistes visuels, scénographes et compositeurs, travaillent assez librement. Ils suivent une ligne directrice, posée dès le départ, en rapport à un thème choisi au préalable en concertation avec les membres du noyau dur de l’association.

Vous présentez Anitya, une expérience immersive aux Bassins des Lumières, pouvez-vous nous en dire plus ?

Anitya, c’est une interprétation artistique de l’histoire de la base sous-marine.
Le contexte réfère au temps de l’occupation de la Seconde guerre mondiale : une machinerie complexe des sous-marins, une architecture brute imposante qui persiste, qui nous hante, qui nous impressionne, qui nous aspire, mais qui abrite aussi entre le toit et le plafond une nature luxuriante. Une sorte de “no space land” où la nature reprend ses droits et cohabite avec la culture.

Anitya – D.R

Votre prochaine création originale, Dès l’aube, un spectacle vidéo mapping, est prévue pour l’ouverture de la journée internationale du patrimoine. Quel est le rôle d’Organ’Phantom dans l’organisation d’un tel évènement ?

Organ’Phantom organise en partenariat avec la Mairie de Bordeaux pour le lancement des JEPs. Organ’Phantom est producteur de l’évènement et est créateur du spectacle vidéo mapping présenté.

En quoi consistent les ateliers littlebits que vous proposez et à qui sont-ils destinés ?

Littlebits, ce sont des modules permettant aux utilisateurs de fabriquer de petites machines eux-mêmes. Chaque élément permet une transformation du signal électrique en action. Ils sont préconçus pour être lumière, son, action, moteurs et senseurs, et s’aimantent ensemble. Il peut s’agir de l’animation d’un bras robotisé, de l’activation d’une bande de LED ou encore de la transformation du signal électrique en signal sonore. Dans nos ateliers, le public est amené à découvrir les systèmes électroniques qui composent les instruments analogiques tels que les synthétiseurs ou les pédales d’effet de manière ludique.
Nous avons tenu des ateliers au centre d’animation Saint Pierre il y a deux ans, et les proposons lors de notre festival ÉCHO À VENIR.
Ils sont disponibles sur demande en ligne !

À quoi devons-nous nous attendre pour la 9ème édition du festival prévue pour 2021 ?

À quelque chose de grand ! Mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant…

Vous représentez 4 artistes visuels – Pablo Gracias, Anton BDVS, Nicolas Marand et Mathias Cazenave ; quelle relation entretenez-vous avec eux et pourquoi les avoir choisis ?

Les relations se sont faites naturellement. Nous nous connaissions déjà avant de développer le pôle création avec le collectif d’artistes. Mais nous restons ouverts à toute candidature. Cette année, nous accueillons par exemple une scénographe, Marie Rambeaud qui a notamment travaillé sur la scène du Climax, pour la création du DJ booth pour l’évènement des JEPs.

Les espaces que vous choisissez ont une histoire authentique, comment bien s’y adapter ? Comment procédez-vous pour les mettre en valeur ?

Nous commençons par des recherches, nous nous documentons avec les aides des services de la ville concerné (patrimoine, architectes etc. ) pour la création de contenu artistique.
Pour l’implantation, nous essayons au maximum de nous intégrer dans les espaces de manière harmonieuse : un dôme sur la rosace au sol de la fac de Bordeaux II, un mur d’eau en arc de cercle encadré dans la lignée des arbres le long de la Garonne, une fresque dans la cour Mably en se servant des arches pour un trompe l’œil “fenêtre sur l’extérieur”, etc.

2015 – Cours Mably – Mecaniques Discursives – D.R

Quel est l’objectif d’Organ’Phantom sur le long terme ? Avez-vous des projets à venir ?

Oui, nous en avons tout un tas ! Nous les dévoilons lorsque nous trouvons les moyens suffisants ainsi que les autorisations pour les réaliser. Nous espérons rendre encore plus accessible l’art numérique. Qu’il fasse parti du décor urbain ou naturel, et qu’il soit à la portée de tous.

Plus d’informations sur le site d’Organ’Phantom

Propos recueillis par Elise Marchal 

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