Rencontre avec Madame : quand le théâtre nourrit l’art urbain
Scénographe de formation, Madame nous emmène dans son univers chimérique avec sensibilité et humour. Ses oeuvres, insolites et étonnantes, sont des pièces théâtrales en images. Rendez-vous à Paris, à partir de septembre 2020 à la Galerie Openspace, pour profiter de son solo show.
Mots et images surréalistes se mélangent dans votre travail en créant de magnifiques poésies urbaines. Quelle est l’importance des mots dans votre travail ?
En fait la question des mots et des images ne s’est jamais posée parce que je viens du milieu du théâtre, donc c’est vraiment lié à ça. Pour moi il était absolument impensable de tailler les deux. Je trouve qu’en fait ils apportent l’un l’autre quelque chose de vraiment particulier, c’est pour ça que ça me tient vraiment à cœur de les mêler, sans toutefois qu’ils se cooptent. Donc j’essaie de faire en sorte que le texte nourrisse l’image et vice-versa.
Texte-image est vraiment une de mes marques de fabrique : je suis incapable de créer quelque chose sans qu’il y ait du texte.
Quels sont vos sources d’inspiration ?
C’est très variable. C’est plutôt la vie en général, les amis, les amours, les faits de société ; il y a forcément des choses auxquelles je suis plus sensible, évidemment. Après je suis très influencée par le théâtre contemporain, donc forcément j’aime bien faire des propositions. À chaque fois il va y avoir un lien sur l’actualité, sur ce genres de choses, certes, mais ceci dit, j’essaie de pas faire des choses trop lisibles pour laisser le sens ouvert.
Est-ce qu’il y a un fil rouge qui relie vos œuvres ?
Si il devait y avoir un fil rouge je pense qu’à la base ce serait l’amour, ça doit certainement être le leitmotiv de mon travail. Mais après il y a beaucoup de choses : je crois que dernièrement s’est opéré un changement. Pendant très longtemps, je me suis attelée à parler d’amour, de relations, d’humain, entre autres, et je crois qu’aujourd’hui c’est plus profond que ça, la conclusion à laquelle j’arrive c’est que, finalement, la mutation au fur et à mesure de mon travail ne vient pas de sa forme mais elle vient véritablement de son fond. C’est-à-dire que je me pose les questions : qu’est-ce que je raconte, à qui et pourquoi. Comme au théâtre, finalement.
Il y a une question de technique qui a changé, avec la professionnalisation et les gens avec qui je travail, la finition : j’essaie de faire quelque chose d’un peu plus précis qu’avant.
Vous participez à l’exposition collective ENSEMBLE à la galerie Openspace. Quels sont vos autres projets pour le futur ?
Toujours chez Openspace, on prépare un gros solo show, ça devait être en juin mais ça a été décalé début septembre.
J’ai d’autres projets aussi qui sont en train de se dessiner, notamment avec la ville de Mulhouse, Château-Thierry, des petites choses à Montauban. C’est en train de reprendre tranquillement.
Plus d’informations sur son site Internet et sur sa page Instagram
Propos recueillis par Violagemma Migliorini
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