Rencontre avec Le D, artiste émergent de la scène street art
Le D, artiste émergent de la scène street art, dont vous avez sûrement pu remarquer les illustrations ou fresques le long des rues parisiennes dans lesquelles il prend plaisir à cacher et intégrer des personnages.
Peux tu nous présenter ton concept ainsi que ton travail ?
Mon travail consiste à faire des lignes qui se mélangent, se relient et forment une masse que l’on pourrait croire incompréhensible au premier regard mais qui forment en réalité un amoncellement de personnages et de mondes.
Ces fenêtres permettent à tous ceux qui regardent de voyager, se perdre ou de se retrouver. Et de trouver leurs propres significations.
J’aime beaucoup travailler sur l’inconscient et sur la pensée libre que j’ai dans la tête, c’est ce que je trouve magnifique : en exprimant mes pensées, des gens aiment mon travail.
Peux-tu nous parler du projet le plus ambitieux que tu as eu à mener ?
Je mène un projet avec une ville en Normandie, durant deux semaines j’ai donné des cours sur le street art à des enfants. Ces cours ont amené à plein de réflexions, dessins qui seront affichés et mêlés à certains de mes personnages dans la ville, formant une fresque. C’est un des plus gros contrats que j’ai eu à mener en terme d’investissement, et de travail à ce jour mais qui n’en reste pas moins passionnant.
Pourquoi avoir fait le choix de peindre sur des supports variés, des objets de la vie de tous les jours ?
À mes yeux l’art peut s’exprimer partout, aucun support n’est prédéfini : il n’y aucune limite. Tout peut devenir un support pour l’art.
Dans la rue, le champ des possibles s’ouvre à moi, je suis libre de choisir où et sur quoi dessiner. De plus j’aime l’idée de proposer aux gens des œuvres, sur des objets de la vie quotidienne trouvés dans la rue et qu’ils peuvent par la suite ramener chez eux.
Quel est le message que tu veux faire passer à travers tes créations ?
De la bienveillance et de l’évasion. Paris est une ville dynamique, où l’on découvre des choses tous les jours. Mais elle peut parfois devenir oppressante, j’ai comme l’envie de m’en libérer tout comme de ce monde où les guerres et où la couleur de notre futur est incertaine. J’aime donc inviter les gens à s’évader, à trouver un échappatoire bienveillant à leur vie. J’utilise mes accumulations et un monde très fourni pour leur permettre d’avoir un moment d’évasion.
As-tu des influences au quotidien dans ton travail ?
J’ai été très influencé par les BD de mon enfance ou encore par Où est Charlie et ses personnages que l’on doit capter, chercher. C’est d’ailleurs une influence directe pour mon nom d’artiste ! J’ai aussi beaucoup aimé Mirò et son utilisation des cercles, sa manière de déstructurer et comment cela procure à la fois une harmonie incroyable à ses productions grâce aux couleurs vives et aux formes. Davantage sur la scène street art, Grems graffeur mais aussi rappeur indépendant qui fait des choses magnifiques et que je suis beaucoup.
Tu communiques régulièrement sur tes réseaux sur les projets que tu mènes ou production que tu as faite dans la journée, pourquoi avoir fait ce choix ?
Lorsque je tourne, monte mes vidéos, j’ai déjà le sentiment d’être dans une démarche artistique. Au-delà de cela, les réseaux sociaux me permettent de proposer mon art d’une autre manière, à un plus grand public. C’est aussi ce qui me permet de rester indépendant, de pouvoir commencer à vivre de mon art. J’aime par dessus tout l’idée que tout le monde puisse voir, observer sans se rendre dans une galerie mes productions. Et ce qui fait que j’aime le street art, cette idée de dépassement du lien entre l’art et l’argent.
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Propos recueillis par Lily-Jeanne Cayla, Lucille Husson et Margot Eymenier
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