Rencontre avec la photographe Alma Rosaz
Cette jeune photographe française joue avec les couleurs comme avec les corps. Photographe de mode comme de portrait, Alma Rosaz impose son propre style coloré aux yeux de tous. Aujourd’hui, elle nous laisse le découvrir.
Pourquoi avoir choisi la photographie ? Qu’est-ce qui t’a attiré vers ce médium ?
J’ai découvert la photographie très jeune, vers l’âge de 2 ans quand ma mère m’a fait mon premier album photo. Apparemment, je l’emportais partout avec moi. Plus tard, j’ai commencé à demander des appareils photos jetables et à prendre mes Barbies et poupées en photos. J’ai ensuite “déguisé” mes copines pour faire des shoots comme ceux des émissions de mode sur MTV. Lorsque ma professeure d’art, vers mes 16 ans, a découvert les autoportraits que je postais sur Facebook, elle m’a dit qu’il fallait absolument que je devienne photographe. J’ai alors compris que c’était un métier que je pouvais faire et je me suis lancée.
Pour moi, la photographie est un médium qui permet aux gens de s’évader de la réalité, de créer leur propre univers à partir de leur imagination. J’ai ajouté, dans mes photographies, vêtements et accessoires pour me permettre de créer cet univers, d’apporter quelque chose de nouveau à chaque prise.
Ayant habité dans de nombreux pays, j’ai eu l’occasion de découvrir des cultures différentes. Elles influencent, je pense, ma façon de photographier. J’aime les faire transparaître dans mon travail, tout comme la personnalité des gens que je photographie. C’est pour ces raisons que la photo m’a attirée.
Qu’est-ce qui t’inspire ?
L’Afrique m’inspire beaucoup, que ce soit lorsque j’y vais ou lorsque j’en vois des photos. J’aime les styles et les couleurs qui habitent le pays et les gens. Je m’inspire aussi de Frida Kahlo que j’admire depuis petite pour son style propre et décalé ainsi que pour ses opinions qui m’ont marquées. Tout comme la photographe Annie Leibovitz et son imagination féerique. Je suis aussi inspirée par mes parents et ma famille qui adorent l’art, ma mère étant peintre, et qui m’ont permis de découvrir toutes ces cultures différentes.
© Alma Rosaz
On remarque dans ta photographie que tu exploites la couleur à travers tout type de modèles. Pourquoi ?
J’ai commencé la photo en faisant des portraits très “moody” en noir et blanc, pendant 5 ans. Puis j’ai compris que beaucoup de personnes abordaient eux-aussi ce style et pendant une bonne année, j’ai réfléchi à comment je pourrais me différencier des autres. C’est en étudiant à la Paris College of Art que j’ai découvert la couleur et pris la décision de saturer mes photos pour leur apporter plus de “fun”. D’ailleurs, ces couleurs s’inspirent des années vécues en Afrique.
Quels messages cherches-tu à faire passer ?
À travers mes photos, j’espère faire passer un message de liberté, d’expression comme de soi-même. Je cherche à permettre à mes modèles de montrer qui ils sont à travers mes photos, sans critiques ni barrières. Mon travail se concentre sur les cultures, la performance du genre et de l’identité. J’encadre toutes ces notions dans un monde décalé qui m’est propre, tout en y mettant un peu de celui de mes sujets.
© Alma Rosaz
Dans une précédente interview, tu parlais de ton rêve de travailler pour la mode enfant, est-ce toujours d’actualité ?
Oui bien sûr, j’adore travailler avec les enfants. J’ai récemment photographié la collection enfant de Daily Paper à Amsterdam et c’était un pur bonheur malgré la barrière de la langue. Je contacte tous types de marques et de clients mais c’est vrai que j’ai un petit penchant pour les enfants qui ont leur propre monde.
Pourrais-tu nous parler de tes projets en cours ?
Pour l’instant, tous les projets que j’avais planifié ont été mis en pause à cause du Covid-19. Pour autant, je continue autoportraits et videos pour des plateformes en ligne comme Wishuapp ou Difylabs qui mettent en avant des artistes freelance sur Instagram. Je suis également en contact avec une galerie en ligne pour vendre prochainement mes photos.
Je profite de ce temps pour réaliser un projet qui me tient à coeur. Je documente les couples en confinement tout en y rajoutant ma petite touche décalée. Je les photographie à travers des vidéos calls. Ça fait du bien de garder du lien avec les autres.
Plus d’informations sur son travail, sur son site & Instagram
Propos recueillis par Marie Coindeau-Mattei
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