Rencontre avec Andrés Brisson, exposé par Quelque Chose de Neuf
Quelque Chose de Neuf, boîte de production exécutive associative, a le plaisir de vous annoncer la présentation du premier projet sélectionné par son équipe. L’exposition de l’installation multimédia FEELNASTIC d’Andrés Brisson aura lieu dans le superbe écrin de la Maison de l’Amérique latine.
Andrés, quel est ton parcours ?
Je suis musicien de formation, alors j’ai commencé à travailler avec la création dans le contexte de la musique. Mais, petit à petit, j’ai développé un intérêt pour l’espace et le type de situation dans lesquels étaient présentées mes compositions. J’ai commencé à me poser la question : quelle était l’expérience du public comme un tout ? Qu’est-ce qu’il se passe s’ils tournent la tête et regardent vers le côté de la salle ? Alors j’ai commencé à élargir mon champ d’action, à travailler avec d’autres éléments complémentaires comme la lumière, la scénographie et la vidéo, avec une présence spatiale de plus en plus importante. En 2013, j’ai créé l’œuvre MOMENTUM, co-dirigée avec le réalisateur Fredi Ferrara, et j’ai pris un intérêt très fort pour le langage audiovisuel et j’ai commencé à étudier et à plonger de plus en plus dans ce monde. FEELNASTIC est le premier grand projet que je réalise où le film est l’élément principal, mais toujours en gardant cet aspect d’expérience sensorielle qui traverse tout mon travail des dernières années.
Où est né ton intérêt pour la réalisation d’œuvres multimédias et technologiques ?
Ce qui m’a attiré vers des œuvres avec une partie technologique importante est la possibilité de superposer et synchroniser des disciplines et des langages différents pour créer des expériences plus complètes, plus fortes au niveau sensoriel. Dans ce sens, j’utilise la technologie plus comme un outil technique qui permet de créer certaines situations qui ne peuvent pas se faire autrement que comme un élément esthétique, même si la limite entre les deux choses n’est pas toujours très claire.
Que cherches-tu à montrer à ton public ? Sur quelles questions souhaites-tu les faire raisonner ?
Une chose qui est commune à presque toutes mes œuvres, je veux que le public soit transporté dans un espace magique, et que cet espace soit aussi puissant que l’espace réel. Je veux créer une réalité alternative où on est plus perméable aux influences sensorielles et émotionnelles, sans les barrières qu’on s’impose pour la vie en société.
Où a été montré le film ? Pourquoi est-ce important pour toi de le montrer en France ?
Le film a déjà été présenté en Corée du Sud, au final de ma résidence au sein du Musée National d’Art Contemporain, et ensuite en Argentine, à La Plata (ma ville d’origine) et à Quilmes, au festival JAMTEC de musique, art et technologie.
Cette présentation à Paris est très importante puisque le film a été tourné en région parisienne, avec une équipe très multiculturelle mais qui habite principalement à Paris, et je suis très content qu’ils puissent finalement voir le résultat de ce projet dans lequel ils se sont tous investis beaucoup.
En deuxième lieu, les présentations en Argentine et en Corée du Sud ont produit des réactions très différentes dans le public, voire opposées, et donc je suis très curieux de voir ce qui va se passer en France.
Comment as-tu découvert l’appel à projets ?
J’ai découvert l’appel à projets sur Internet, je ne connaissais pas l’association Quelque Chose de Neuf à ce moment, mais j’étais à la recherche d’une possibilité pour présenter FEELNASTIC à Paris et j’ai trouvé que c’était une bonne occasion.
Quelles étaient tes motivations pour participer ? Qu’est-ce qui t’a plu dans l’association ?
La première était la liberté qui était donnée en termes de format, la plupart des appels à projets proposent des formats et domaines assez restreints. Or, mes œuvres ont des formats un peu insolites qui les empêchent souvent de rentrer dans les cases préétablies. En deuxième lieu, le fait d’être un collectif nouveau, avec des personnes jeunes, m’a attiré puisque ne pas avoir un public, un lieu, un répertoire leur permet d’être plus ouverts et de prendre plus de risques au niveau des choix, chose qu’on ne voit quasiment plus dans les institutions d’art et qui est à mon avis essentielle pour pouvoir soutenir la création nouvelle.
Comment travailles-tu avec les différents pôles ? Tes impressions ?
L’association est divisée en 10 pôles mais je dirais qu’il y a trois groupes qui se forment un peu spontanément. Le premier est le mécénat, recherche de lieux, financement…, le deuxième est le pôle de communication et médiation, ou comment on fait arriver le message au public, et le troisième est la scénographie, production, enfin les questions matérielles de la création de l’exposition. Alors, mon rôle est plus de ”conseil” que de production, ce qui est bien différent de mes expériences précédentes. J’apprécie beaucoup le fait de pouvoir décharger la responsabilité de chaque pôle sur des personnes différentes qui aiment et font cela mieux que moi, mais ce n’est pas toujours facile d’ouvrir la main et de laisser l’œuvre être manipulée par les autres.
Le vernissage se tiendra le jeudi 24 octobre 2019 de 18h à 23h et l’œuvre sera également visible le vendredi 25 octobre, de 14h à 23h. L’entrée sera sur libre participation et l’intégralité de la somme récoltée sera utilisée pour la création de nouveaux futurs projets.
De plus, une équipe de médiation vous accueillera pendant toute la durée de l’exposition pour échanger avec vous sur l’œuvre et vous parler du projet de l’association Quelque Chose de Neuf.
Un grand merci à Andrés Brisson !
Interview relayée par Mona Dortindeguey
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